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17 novembre 2010

Le karma de vengeance - rôle d'agresseur

Mieux vaut passer la nuit dans l’irritation de l’offense
que dans le repentir de la vengeance.
(Proverbe Touareg)

Il y a celui qui se bat. Il y a celui qui se soumet. Il y a celui qui résiste sans violence. (Kalsang Dolma, Ce qu’il reste de nous, documentaire sur le Tibet; ONF)

Le karma de vengeance est le frère siamois du karma de culpabilité. La victime a besoin d’un agresseur et l’agresseur d’une victime. Garanti que ces inséparables vont se retrouver, foi de karma. La vengeance a parfois très bon goût… c’est une drogue comme une autre.

Nous recevons nos leçons en pleine figure, comme des crachats de lama. Avec le temps, nous finissons par comprendre, rapidement ou lentement. Certains individus poursuivent la voie du meurtre et de la cruauté au delà des besoins requis parce qu’ils sont devenus accros à la rancune et à la persécution systématiques.

Selon notre perception de la cocréation karmique et de la loi de l’attraction/répulsion, il faut des individus qui assument le rôle d’agresseur. Voilà une équation funeste, mais il s’agit d’une incontournable routine – splendidement rodée ici-bas!

Les Juifs ne sont ni les premiers ni les ultimes martyrs d’un quelconque génocide. Le dictionnaire définit le génocide ainsi : extermination d’un groupe important de personnes en peu de temps. N’importe quel prétexte ethnique, sexiste ou religieux fait l’affaire. Lorsque Pol Pot a été expulsé par les Nord-vietnamiens, environ trois millions de Cambodgiens avaient été tués, soit près de la moitié de la population. Pol Pot n’était pas différent des Alexandre le Grand, Napoléon, Staline, Hitler, Mao, Hussein, Milosevic & Cie. Ces dictateurs fantoches sont les bras de fer (les instruments) de la conscience collective humaine; leur rôle consiste à manifester à grande échelle les transferts de culpabilité, d’agressivité, de haine, de cruauté  et de vengeance entre races, ethnies, cultures et religions.

Je le répète, les scénarios de violence proviennent de la profonde culpabilité inconsciente que nous propageons globalement par sympathie magnétique. L’histoire de la planète est un recueil de guerres karmiques qui démontre l’extrême immaturité émotionnelle et mentale(1) de l’ego collectif planétaire. La loi de la jungle est toujours en vigueur. Ce qui explique que le bourreau se trouvera toujours une victime et la victime un bourreau.

Le karma, entendu en termes de rétributions, se construit sur le dos de la culpabilité à 99%. Tel que signalé précédemment, la culpabilité attire la punition – punition infligée à soi-même ou à autrui. Cette culpabilité innée nous colle au cul. Nous signons donc des pactes avec notre sang pour essayer de nous en libérer. Pourtant, aucun «Dieu» ni «Seigneur de karma» ne nous impose de tels contrats – nous les signons délibérément pour égaliser les comptes! Le plus ironique dans tous ces jeux de pouvoir, c’est qu’Après la partie, le Roi et le Pion retournent dans la même boîte, comme le dit si bien ce proverbe italien.

Après la mort, nous nous retrouvons au plan de l’illusion astrale où il n’est pas rare d’entendre : «nous vous avons bien eus, non?» Ensuite, nous levons nos verres à la santé des fantômes que nous sommes redevenus. Les films les plus sordides remportent les Palmes d’Or. Le monde matériel terrestre est le seul endroit de notre petit univers où nous pouvons nous tuer les uns et les autres – ailleurs c’est impossible, on ne peut pas tuer (détruire) de l’énergie, tout au plus pouvons-nous la transformer.

Ces observations ne justifient pas la barbarie, la cruauté et la stupidité de l’illusion terrestre. La vengeance karmique se situe au bas de l’échelle(2). Les individus peu évolués expriment leur peur et leur insécurité à travers l’agression et la persécution. L’attaque attire la défense et la défense attire l’attaque. Ces deux attitudes mènent le jeu jusqu’à ce que nous cessions de jouer.

Il faut être deux pour se battre : «…la résistance que fournit l’attaqué est nécessaire à l’agresseur, c’est à elle qu’il s’attaque. N’importe lequel des combattants peut donc, n’importe quand, faire cesser le combat. Il n’a qu’à refuser l’appui de cette résistance. Je trompe l’attente du tyran et son arme tombe dans le vide, ce qui l’étonne. Il s’étonne davantage de rencontrer en moi une résistance de l’âme qui échappe à son étreinte. Cette résistance d’abord l’aveuglera et il ne manquera pas de redoubler de colère à mon égard, et puis elle l’obligera à s’incliner. Et le fait de s’incliner n’humiliera pas l’agresseur, mais l’élèvera.» (Gandhi-Djî, cité par Lanza del Vasto dans Le pèlerinage aux sources) 

En résumé, ce n’est pas mon opposant qui décidera du moment où je choisirai la paix. Je choisirai la paix, au lieu de l’attaque/défense, lorsque je croirai que je mérite la paix, et surtout, lorsque je la trouverai plus intéressante que la confrontation et le conflit. Récemment, lors d’un échange sur le sujet, quelqu’un me disait : «Mais, ce serait vraiment ennuyant s’il n’y avait plus de conflits. J’aime ça, moi!» Et voilà…

C’est dans le temps et l’espace que les irresponsables apprennent à se responsabiliser… 

L’être éveillé n’a rien à prouver ni à défendre; il sait que le drame extérieur est le reflet d’un drame intérieur. 
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(1) «Les peurs et les obsessions, qui sont le lot de la plupart des maladies mentales, ont toujours un lien soit avec la religion, la sexualité ou la persécution. L’hallucination provient de la peur et de l’interdit.» (Jane Roberts, Seth Book)

(2) Le film «Vous souvenez-vous?» basé sur un polar de Mary Higgins Clark illustre bien le karma de vengeance. Un psychiatre physiquement handicapé projette ses propres vies antérieures chez un patient (sous hypnose) pour qu’il tue à sa place d’anciens agresseurs incarnés en même temps que lui. Individuellement et collectivement, nos projections mentales se réalisent par attraction magnétique; si nous ne les réalisons pas nous-mêmes, des êtres facilement influençables sur le plan psychique les exécuteront pour nous.

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