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17 novembre 2010

La prééminence sur la nature

Lutte antipollution : détournement d’ordures sur les régions voisines.
(Georges Elgozy)

La nature, au même titre que les animaux, n’échappe pas à la violence machiste. Les hommes refusent de donner du crédit à cette intelligence derrière toute forme de vie, et se plaignent de la lutte qu’ils doivent mener pour imposer un ordre qui ne respecte pas celui de la nature. Toujours ce fichu besoin de tout contrôler…

C’est une triste chose de penser que la nature parle
et que le genre humain n’écoute pas. 
(Victor Hugo) 

Même si c’est de moins en moins viable sur la planète, certaines espèces survivent et augmentent effectivement, en particulier le rapace humain qui se multiplie à une vitesse vertigineuse. Le récréotourisme, la chasse, la déforestation, la surpêche, les autoroutes pétrolières, les méga complexes industriels, agraires et résidentiels gagnent du terrain au détriment de la nature. La planète est devenue un champ de destruction d’une ampleur inconcevable. Le Titanic coule, mais on continue de naviguer comme si de rien n’était. Les poissons et les oiseaux sont des baromètres environnementaux – aurions-nous des problèmes? David Suzuki lance des alertes à travers le monde entier depuis plus de 30 ans, de même que diverses associations écologistes; personne n’en tient compte.

Un documentaire québécois (2002) indiquait que les poissons de tous les lacs des Laurentides dépassaient largement le taux de mercure admissible. Il suffit de survoler le Québec pour apprécier les ravages des coupes à blanc – nous n’avons pas échappé à la folie de la déforestation :

«Aujourd’hui au Québec, l’état des forêts, le rythme de la déforestation et l’insouciance des gouvernements prennent dangereusement l’allure de la tragédie malaise ou amazonienne. La forêt québécoise, d’essence publique, ne l’est aujourd’hui qu’en apparence puisqu’elle se vend à coup de CAAF, c’est-à-dire de Contrats d’Approvisionnement et d’Aménagement Forestier octroyés à des entrepreneurs (sans consultation préalable de la population) qui l’exploitent jusqu’à l’âme! Depuis 1987, presque la totalité du territoire forestier exploitable a été littéralement donné à plus de 300 CAAF.
     (…) Afin de calmer les esprits indomptables et rassurer l’opinion publique, on a évincé du vocabulaire l’expression ‘coupe à blanc’ pour la remplacer par des euphémismes trompeurs et mensongers tels que ‘coupe avec protection de régénération et des sols’ (CPRS), ‘rendement soutenu’, etc. En fait, la CPRS est une coupe à blanc qui peut s’étendre sur une superficie allant jusqu’à 150 hectares de forêt boréale.
     (…) De 1991 à 1996, le gouvernement québécois a accordé une augmentation de plus de 60% des volumes de résineux à récolter. On parle d’une augmentation à proportions suicidaires. On prend à la forêt plus qu’elle ne peut fournir. C’est l’avenir de la forêt boréale québécoise qui est hypothéqué, sa faune, ainsi que les peuples autochtones qui y vivent.» (Patrick De Bortoli, 2002, site Web : Peuples des forêts primaires, Actualités, La déforestation au Québec)

«La forêt aide à réguler le climat global – pluies, vents et température. La déforestation favorise les inondations, la sécheresse, l’érosion du sol et conséquemment la pollution des cours d’eau et la prolifération d’insectes et d’animaux vidangeurs. La rupture de l’équilibre écologique affecte à son tour la vie et la santé des gens, l’agriculture, etc. Les forêts tropicales, boréales et primaires sont d’énormes réservoirs de carbone. Lorsqu’elles sont rasées ou brûlées, le carbone accumulé pendant des centaines d’années s’échappe dans l’atmosphère, augmente le niveau de concentration carbonique et aggrave l’effet de serre. Les forêts sont les hôtes d’une vaste biodiversité. Animaux, insectes et plantes disparaissent avec la forêt et cette extinction va plus vite qu’on ne le laisse entendre.» (Voyez le site World Rainforest Movement).

Plusieurs groupes d’écologistes affirment que ce ravage de la nature et des animaux est voulu par le gouvernement mondial en vue de réduire les populations et favoriser l’esclavage. (Je ne peux m’empêcher de penser au film Soleil Vert… relisez la note 2 du chapitre Karmaction) 

À Bornéo (Malaisie), 50% des forêts de l’île appartiennent à un propriétaire unique. Il y a quelques décennies, 60% de cette forêt était encore debout – on parle ici d’arbres centenaires de 92 m (300 pieds) de hauteur. Or, le pillage des douze dernières années fait en sorte qu’il n’en reste que 10%! La majeure partie des coupes sert à fabriquer des résidences, meubles et objets de luxe. À cause de cela, les aborigènes de l’île sont en voie d’extinction. Une visite au site de la Fondation Bruno Manser donne l’heure juste à ce propos (l’écologiste suisse Bruno Manser a d’ailleurs mystérieusement disparu lors de son dernier voyage à Sarawak en décembre 2000; on n’a pas trouvé trace de lui depuis.)
     Début mars 2006, le gouvernement de l’État du Sarawak (Bornéo) a accompli un pas important vers la protection de l’une des dernières zones de forêt vierge de la Malaisie orientale en créant officiellement le parc national de Pulong Tau. La Suisse contribue pour une large part à la réalisation de ce projet qui bénéficie quand même d’un important soutien international.

Que dire de la destruction systématique de la forêt amazonienne?

Chaque minute en Amazonie, on déboise l’équivalent de 60 terrains de football. C’est un peu idiot, il n’y aura jamais assez de joueurs.
(Philippe Geluck)  

À qui appartient la terre?

Laisserons-nous quelques arbres en héritage aux prochaines générations? On pourrait les conserver sous verre dans des méga centres d’achat ou complexes récréotouristiques comme on le fait déjà avec les bélugas, les dauphins, les oiseaux exotiques et autres espèces en voie d’extinction. Les humains vivront-ils dans des abris souterrains reproduisant virtuellement l’ancienne terre? Devront-ils bientôt payer pour respirer de l’air purifié emmagasiné dans des bombonnes au coin des rues?

L’espèce humaine n’est pas assez intelligente pour gérer une planète? Qu’à cela ne tienne, elle ira polluer Mars ou la planète X (l’une des dernières absurdités du répertoire de recherche spatiale). 

L’humain aurait pu intervenir, bien sûr, mais certainement pas en se fichant des impacts globaux. L’on peut quand même rêver que, dans un accès d’illumination (ou par peur de l’extinction) l’humanité se mette à vénérer l’arbre, l’oiseau et l’or bleu plutôt que le béton, l’asphalte et l’or noir. D’autant plus que cela pourrait éviter une destruction massive du genre Déluge/Atlantide. Néanmoins, il se peut que la terre soit irrécupérable – ce ne sera pas la première fois que nous aurons détruit la surface de la planète.

Dans les journaux scientifiques, on parle beaucoup de la probabilité d’une sixième grande extinction des espèces n’excluant pas l’humaine. Pouvons-nous continuer à vivre comme nous le faisons actuellement?

Comme il n’y a pas de changement sans destruction, si l’espèce humaine disparaissait pour quelques centaines d’années – ou plus, cela donnerait une chance à la terre de se refaire une beauté. Elle pourrait ensuite accueillir d’autres groupes d’élèves qui recommenceront les mêmes folies jusqu’à l’épuisement du système. Lorsque celui-ci aura disparu, un autre le remplacera. Combien de fois l’infini existe-t-il dans l’infini?  

Pour l’être éveillé, la nature est une source de guérison et d’apaisement émotionnel et mental.

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