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17 novembre 2010

Avant-propos

Je me liquide. Il est un âge où par lucidité on devient entrepreneur en démolitions.
(Alain Bosquet)


Tout au long de ma vie j’ai acheté, assimilé, rejeté et récupéré des croyances, idées, valeurs, perceptions et interprétations provenant d’écoles de pensée et de milieux socioculturels différents.

Le véritable engouement pour la métaphysique(1) remonte aux années quatre-vingt. Néanmoins, dès mon enfance, je me demandais pourquoi nous vivions sur une planète aussi rude et inhospitalière où la cruauté faisait tacitement partie des mœurs. Pourquoi un plan d’existence aussi barbare où le mensonge, la duperie et l’escroquerie passent pour de l’intelligence? Pourquoi s’incarner dans une espèce supposément supérieure qui tue et meurt pour défendre ses croyances, satisfaire ses désirs et assouvir ses passions au mépris de ses semblables et des autres règnes?

L’approche réincarnationniste(2) a certes élargi mes horizons, mais, il m’a fallu la dépouiller de ses oripeaux. Après avoir compilé et comparé une multitude de justifications au sujet de l’existence biologique, j’en suis venue à la conclusion que la terre était à la fois un enfer, un paradis d’illusions et peut-être une sorte d’école de réforme cosmique.

Cette vision des choses me vient de l’intuition et de l’expérience – l’expérience est une rigoureuse tutrice. Les intuitions se traduisent difficilement avec des symboles aussi limités que les mots. J’ai donc choisi de citer et paraphraser plusieurs auteurs pour leur hauteur de vue et leur simplicité.

L’on peut voir ce livre comme une mappe pour voyager dans les marécages de notre dépendance à «la vie en enfer» ou comme un fourre-tout d’astuces pour mieux la désincarner. Piquez-vous à l’humour avant de commencer. Les adorateurs de la vie matérielle qui idéalisent l’expérience humaine auront peut-être de la difficulté à gober cette perception de la vie terrestre. De toute manière, chacun pourra juger par lui-même s’il est possible ou non de se libérer des productions de l’ego avant de succomber à une overdose. Quant aux évolutionnistes inconditionnels qui désirent rendre le concours d’endurance terrestre plus viable, ils trouveront des techniques de récupération, recyclage et compostage karmiques en troisième partie.

En fait, j’ai eu envie de revisiter ma friperie de croyances et d’en balancer quelques-unes. Je comprends qu’il y a des paradigmes et des consensus de groupes qu’on n’a pas le choix d’accepter quand on s’incarne ici-bas, ça vient avec le package. Mais, certaines défroques religieuses, ésotériques et nouvelâgeuses font figure de décrochez-moi-ça; elles mériteraient d’être jetées ou à tout le moins revampées. Par exemple, les grandes religions maintiennent leurs ouailles dans des théocraties poussiéreuses, mais de l’autre côté, les systèmes athéistes/matérialistes privent leurs adhérents d’une spiritualité authentique. Difficile de trouver l’équilibre sur cette planète dualiste…

Le soldat et le prêtre sont les pires ennemis de l’humanité,
car si le soldat tue, le prêtre ment.
(Victor Hugo)

Ce qui semble une vérité absolue à une époque donnée n’est souvent que le fragment d’une vérité plus vaste qui se révélera plus tard. Les éclaireurs s’adaptent au niveau de conscience de la planète – on ne peut pas dire que l’humanité dans son ensemble bat des scores en matière de conscience.

Ce livre pourrait vous faire découvrir des vérités plus grandes si vous savez lire entre les lignes. Activez aussi votre antivirus intérieur pour détecter mes virus car plusieurs opinions sont le reflet de ma vérité (subjective). Chacun doit se connecter à sa propre source pour filtrer les valeurs et les croyances de la conscience humaine. La foi aveugle élimine la compréhension, et sans la compréhension, il n’y a aucune progression; or le but de l’exercice est, selon certaines écoles, de progresser au point de devenir des maîtres de sagesse. Oh-la-la, on n’a pas fini de racler du béton!

J’invite donc les diplômés et docteurs ès sciences karmiques à poser un regard conscient sur la vie terrestre. Ne tirez pas sur la messagère, elle n’invente rien.

Avant de poursuivre, pour le simple plaisir de la chose, je vous propose de répondre spontanément à  ce questionnaire si vous croyez à la survie de ce qui anime le corps, bien sûr : 
- La survie des espèces est-elle le seul but de la vie matérielle?
- Croyez-vous que Terra-Mart(3) soit le seul endroit où l’on puisse vivre?
- Croyez-vous qu’il est possible de s’émanciper après la mort physique, c’est-à-dire, d’expérimenter la VIE sur un plan d’existence supérieur non matériel?
- Croyez-vous être obligé de vous réincarner sur Terra-Mart ad infinitum – si oui, pourquoi?
- Pendant combien de vies devriez-vous étirer le supplice (si c’en est un…)? 
- Tombez-vous dans la catégorie du dépendant karmatif?
- Avez-vous peur de vous ennuyer ou de sombrer dans un coma cosmique après la mort?
- Que prévoyez-vous faire de l’autre côté du voile – avez-vous des projets, avez-vous réfléchi aux options possibles?
- Avez-vous envoyé votre curriculum vitae à des instances spécifiques outre-terre?
- Planifiez-vous une retraite définitive, c’est-à-dire, hors du champ magnétique terrestre/astral?
_________________

(1) Métaphysique : recherche rationnelle de la nature des choses au-delà de leur apparence sensible.

(2) Vu le nombre d’années d’étude et de recherche que j’ai menées sur le karma et la réincarnation (sans tenir compte des expériences en thérapie de régression) je considère mon essai un peu comme une thèse. Si les diplômes existaient dans ce domaine, j’aurais au moins obtenu un BAC ès sciences karmiques.

 (3) Terra-Mart : désignation que j’utilise parfois pour terre par analogie à Wal-Mart – ce géant américain de la consommation où l’on trouve n’importe quoi à prix modique, et qui en passant, est l’entreprise la plus vaste et la plus riche qui ait jamais existé sur la planète.


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