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17 novembre 2010

Présentation

Air Karma  
Astuces pour vaincre la réincarnation

Mestengo/Boudabla © 2010  

Dédié aux finissants de l’école terrestre : s’il est vrai que nous ne pouvons pas échapper à la loi de cause et d’effet, nous pouvons néanmoins choisir de mettre fin aux renaissances terrestres. Je l’offre gratuitement par solidarité envers mes vieux amis, peut-être désemparés parce qu’ils ont oublié qui ils sont.

Mise en garde   

Cet essai pourrait ne pas convenir aux lecteurs de tous âges n’ayant aucun sens de l’humour ou ayant une attitude dogmatique à l’égard des questions religieuses, ésotériques et spirituelles. Certains sujets pourraient offenser les jeunes âmes; la supervision de vieilles âmes est donc recommandée. 

Je comprends très bien que l’hypothèse de la réincarnation en rebute plusieurs car beaucoup de gens sont convaincus qu’une seule vie suffit pour comprendre le confinement dans la matière… Si c’est ce que vous croyez, je vous invite à explorer des points de vue différents que partagent plusieurs chercheurs, philosophes et écrivains respectés, voire des scientifiques.

Suggestions

- Si vous reproduisez ou citez, mentionnez la (les) source(s). Merci pour les auteurs.
- Pas défendu de sauter des chapitres, mais préférable de respecter l’ordre jusqu’à la conclusion pour mieux suivre le cheminement et pouvoir référer à la terminologie.

Notes  

1. J’utilise des anglicismes, non pas pour donner dans le «bon chic bon genre», mais parce que certains équivalents français sont trop verbeux. Par exemple : «témoins de connexion» pour «cookies».
2. Je ne féminise pas en raison du manque de simplicité.
3. J’emploie le qualificatif «énergétique» en référence à l’énergie subtile, non pas à l’hydroélectricité.

***
Première édition/impression : 2006
Révision version Internet : 2010

Note : Ayant débuté cet essai en 2003, plusieurs situations se sont concrétisées entretemps. J’ai donc ajouté des mises à jour ici et là.

Karmiquement décontaminé/recyclé à quasi 90 %…

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Résumé de quatrième

Les Occidentaux craignent ou nient la réincarnation tandis que pour les deux tiers restants de l’humanité, elle est incontestable. De quoi avons-nous peur?

La dynamique réincarnation/karma, telle que présentée par certaines écoles de pensée, fait en sorte que plusieurs personnes qui en reconnaissent l’existence, se croient piégés ici-bas en raison de croyances subjectives. Le karma n’est pas un système stupide de distribution de récompenses et de punitions comme on le pense si fréquemment. Bien sûr, il explique les inégalités et les injustices, et donne un sens à la vie terrestre. Mais la «loi» karmique est, à mon avis, une invention humaine faisant de nous, à tort, des «endettés» à perpétuité.

Par ailleurs, je suppose qu’il y a des choses qu’on ne peut apprendre que dans des corps de chair et de sang. Mais qui donc se cache derrière ce déguisement? On dit souvent que l’humain vit des expériences spirituelles, mais Teilhard de Chardin disait : «c’est l’esprit qui vit des expériences humaines».

Le but de cet essai est de répandre l’idée que nous sommes des êtres de lumière temporairement confinés dans la matière; que nous ne sommes pas les victimes d’un destin rigide imputable au karma, à un «Dieu» courroucé et punitif ou à un univers chaotique et matraqueur, et que chacun peut devenir le maître de sa vie, jusque dans une certaine mesure.

Cet essai propose une réinterprétation de la doctrine karmique, et invite le lecteur qui songe à quitter le triangle vicieux des renaissances terrestres à réviser ses convictions.

Vingt-cinq ans de recherche sur la réincarnation qu’il me fait plaisir de partager avec les vieux routiers que la vie matérielle n’excite plus, ainsi qu’avec ceux qui souhaiteraient mieux comprendre la nature de l’ego trip planétaire.

Nous prendre au sérieux est la cause de tous nos problèmes, du cancer à la réincarnation.
(Steve Bhaerman)

Mini lexique

Pour une meilleure compréhension, voici un glossaire de base – selon mon entendement, bien sûr.  

Source d’origine ou «Dieu» : Cette source est la somme totale de tout ce qui existe, soit un réservoir de créations, de projections et de créatures plus ou moins évoluées, à une échelle qu’on ne peut pas évaluer. Combien de fois l’infini peut-il exister dans l’infini?  

Esprit : Principe universel créatif non personnalisé auquel on peut attribuer une multitude de propriétés; pont entre la Source d’origine et le Soi authentique 

Soi authentique : Principe immatériel non personnalisé; pont entre l’Esprit et l’âme – pourrait s’appeler âme transcendante  

Âme : Identité immatérielle personnalisée et individualisée à travers l’ego; pont entre le Soi authentique et l’ego – pourrait s’appeler âme humaine

Ego : Identité / personnalité / petit moi individualisé dans un corps physique (pour ce qui est de la terre) 

Karma : Ce mot lui-même signifie l’acte, l’action. Dans la terminologie bouddhique, karma désigne deux choses :
- l’acte lui-même, en tant qu’acte intentionnel, achevé, et porteur d’impressions affectives (qui marquent le sujet dans son subconscient)
- la relation de cause à effet qui s’applique à tous les actes. Chaque être est la résultante de tous ses actes passés, et ses actes déterminent la qualité de son avenir. Cela correspond à ce que l’on appelle parfois loi du karma 
- le langage ordinaire a vulgarisé le mot karma en lui donnant des sens tels que destin ou fatalité qui sont assez trompeurs dans la mesure où ils évacuent l’essentiel : la responsabilité de ses actes et de leurs résultats.  (Extrait de Soyez zen, Charlotte Joko Beck. Plus de détails au chapitre Le compte de banque)

Croyance : Une croyance est une chose qui nous tient à cœur parce que nous pensons qu’elle est vraie; les croyances sont généralement inconscientes, acquises par lavage de cerveau parental, socioculturel, religieux, médiatique, etc.

Plan de conscience astral : Ce plan de conscience, que j’appelle Club Med Astral, est un lieu non physique où le commun des mortels se retrouve entre deux vies et durant les périodes de sommeil du corps physique. Le plan astral est le paradis ou l’enfer que nous nous créons entre les expériences de vie matérielle, soit pour nous reposer, nous punir ou sombrer dans le coma, ainsi que planifier notre prochaine réinsertion.
     Nous utilisons ce pseudo paradis/enfer pour compenser les traumatismes vécus sur terre ou prolonger nos chimères émotionnelles et mentales inférieures. Le plan astral est le monde du désir et de l’illusion; c’est un miroir (un blueprint) de la vie physique. Ce monde parallèle comporte différents niveaux d’illusion et fait partie de l’aura magnétique de la planète. Les choses et les êtres sont en apparence aussi tangibles que sur terre, à la différence que nos créations peuvent se dissoudre instantanément ou perdurer indéfiniment selon l’intensité et la concentration utilisées. Nous manifestons en accord avec notre système de croyances, de la même façon que sur terre. L’extrait suivant, de W.E. Butler, décrit très bien le phénomène :
«L’autre processus constructeur de forme aux niveaux de la lumière astrale est celui de la pensée. La forme est produite par l’activité mentale projetée dans les domaines astraux. Ce sont les projections les plus durables et elles forment la scène semi permanente du monde astral. Ainsi en va-t-il des «paradis», des «enfers» et des «mondes gris» si souvent décrits dans la littérature spirite. Ils reflètent plus ou moins les conditions de vie de la terre elle-même. Les pensées qui produisent ces «demeures», des lieux de repos temporaires de l’esprit humain dans le monde astral, sont les résultats de conceptions conscientes et subconscientes de l’humanité tant incarnée que désincarnée, ainsi que de l’activité mentale d’une autre vie non humaine qui partage ce niveau de conscience avec l’homme et qui l’influence, bien qu’il n’en soit pas toujours conscient. L’aura astromentale qui entoure chacun de nous, est un champ dans lequel œuvrent les mêmes lois.»
(La lecture de l’aura, Éditions Garancière, Coll. Développez vos pouvoirs)

Avant-propos

Je me liquide. Il est un âge où par lucidité on devient entrepreneur en démolitions.
(Alain Bosquet)


Tout au long de ma vie j’ai acheté, assimilé, rejeté et récupéré des croyances, idées, valeurs, perceptions et interprétations provenant d’écoles de pensée et de milieux socioculturels différents.

Le véritable engouement pour la métaphysique(1) remonte aux années quatre-vingt. Néanmoins, dès mon enfance, je me demandais pourquoi nous vivions sur une planète aussi rude et inhospitalière où la cruauté faisait tacitement partie des mœurs. Pourquoi un plan d’existence aussi barbare où le mensonge, la duperie et l’escroquerie passent pour de l’intelligence? Pourquoi s’incarner dans une espèce supposément supérieure qui tue et meurt pour défendre ses croyances, satisfaire ses désirs et assouvir ses passions au mépris de ses semblables et des autres règnes?

L’approche réincarnationniste(2) a certes élargi mes horizons, mais, il m’a fallu la dépouiller de ses oripeaux. Après avoir compilé et comparé une multitude de justifications au sujet de l’existence biologique, j’en suis venue à la conclusion que la terre était à la fois un enfer, un paradis d’illusions et peut-être une sorte d’école de réforme cosmique.

Cette vision des choses me vient de l’intuition et de l’expérience – l’expérience est une rigoureuse tutrice. Les intuitions se traduisent difficilement avec des symboles aussi limités que les mots. J’ai donc choisi de citer et paraphraser plusieurs auteurs pour leur hauteur de vue et leur simplicité.

L’on peut voir ce livre comme une mappe pour voyager dans les marécages de notre dépendance à «la vie en enfer» ou comme un fourre-tout d’astuces pour mieux la désincarner. Piquez-vous à l’humour avant de commencer. Les adorateurs de la vie matérielle qui idéalisent l’expérience humaine auront peut-être de la difficulté à gober cette perception de la vie terrestre. De toute manière, chacun pourra juger par lui-même s’il est possible ou non de se libérer des productions de l’ego avant de succomber à une overdose. Quant aux évolutionnistes inconditionnels qui désirent rendre le concours d’endurance terrestre plus viable, ils trouveront des techniques de récupération, recyclage et compostage karmiques en troisième partie.

En fait, j’ai eu envie de revisiter ma friperie de croyances et d’en balancer quelques-unes. Je comprends qu’il y a des paradigmes et des consensus de groupes qu’on n’a pas le choix d’accepter quand on s’incarne ici-bas, ça vient avec le package. Mais, certaines défroques religieuses, ésotériques et nouvelâgeuses font figure de décrochez-moi-ça; elles mériteraient d’être jetées ou à tout le moins revampées. Par exemple, les grandes religions maintiennent leurs ouailles dans des théocraties poussiéreuses, mais de l’autre côté, les systèmes athéistes/matérialistes privent leurs adhérents d’une spiritualité authentique. Difficile de trouver l’équilibre sur cette planète dualiste…

Le soldat et le prêtre sont les pires ennemis de l’humanité,
car si le soldat tue, le prêtre ment.
(Victor Hugo)

Ce qui semble une vérité absolue à une époque donnée n’est souvent que le fragment d’une vérité plus vaste qui se révélera plus tard. Les éclaireurs s’adaptent au niveau de conscience de la planète – on ne peut pas dire que l’humanité dans son ensemble bat des scores en matière de conscience.

Ce livre pourrait vous faire découvrir des vérités plus grandes si vous savez lire entre les lignes. Activez aussi votre antivirus intérieur pour détecter mes virus car plusieurs opinions sont le reflet de ma vérité (subjective). Chacun doit se connecter à sa propre source pour filtrer les valeurs et les croyances de la conscience humaine. La foi aveugle élimine la compréhension, et sans la compréhension, il n’y a aucune progression; or le but de l’exercice est, selon certaines écoles, de progresser au point de devenir des maîtres de sagesse. Oh-la-la, on n’a pas fini de racler du béton!

J’invite donc les diplômés et docteurs ès sciences karmiques à poser un regard conscient sur la vie terrestre. Ne tirez pas sur la messagère, elle n’invente rien.

Avant de poursuivre, pour le simple plaisir de la chose, je vous propose de répondre spontanément à  ce questionnaire si vous croyez à la survie de ce qui anime le corps, bien sûr : 
- La survie des espèces est-elle le seul but de la vie matérielle?
- Croyez-vous que Terra-Mart(3) soit le seul endroit où l’on puisse vivre?
- Croyez-vous qu’il est possible de s’émanciper après la mort physique, c’est-à-dire, d’expérimenter la VIE sur un plan d’existence supérieur non matériel?
- Croyez-vous être obligé de vous réincarner sur Terra-Mart ad infinitum – si oui, pourquoi?
- Pendant combien de vies devriez-vous étirer le supplice (si c’en est un…)? 
- Tombez-vous dans la catégorie du dépendant karmatif?
- Avez-vous peur de vous ennuyer ou de sombrer dans un coma cosmique après la mort?
- Que prévoyez-vous faire de l’autre côté du voile – avez-vous des projets, avez-vous réfléchi aux options possibles?
- Avez-vous envoyé votre curriculum vitae à des instances spécifiques outre-terre?
- Planifiez-vous une retraite définitive, c’est-à-dire, hors du champ magnétique terrestre/astral?
_________________

(1) Métaphysique : recherche rationnelle de la nature des choses au-delà de leur apparence sensible.

(2) Vu le nombre d’années d’étude et de recherche que j’ai menées sur le karma et la réincarnation (sans tenir compte des expériences en thérapie de régression) je considère mon essai un peu comme une thèse. Si les diplômes existaient dans ce domaine, j’aurais au moins obtenu un BAC ès sciences karmiques.

 (3) Terra-Mart : désignation que j’utilise parfois pour terre par analogie à Wal-Mart – ce géant américain de la consommation où l’on trouve n’importe quoi à prix modique, et qui en passant, est l’entreprise la plus vaste et la plus riche qui ait jamais existé sur la planète.


Introduction


L’on peut en effet souvent regretter que Noé et sa bande
n’aient pas manqué le bateau. 
(Mark Twain)

Le projet Terra-Mart : un colossal ego trip!

Plusieurs écoles de pensée métaphysiques et religieuses affirment que l’humanité, à titre d’âme collective, voulait apprendre à manifester l’amour inconditionnel envers «Tout Ce Qui Est», et à reconnaître le «principe divin» derrière chaque création. D’autres écoles prétendent que «Dieu» trouvait l’union paradisiaque entre ses rejetons si ennuyante qu’il aurait inventé la dualité pour les extirper du statu quo, la diversité étant propice à la créativité.  

La dualité c’est toi et moi, une différentiation, une séparation résultant de l’individualisation. La diversité favorise assurément la créativité, mais en contrepartie, sur terre, les différences soulèvent la comparaison, l’évaluation, la critique, la rivalité, le jugement, l’opposition, la discrimination, la domination, la prédation, l’appropriation et la destruction. Une dynamique qui crée de l’action, en effet! (La dualité, c’est le conflit intérieur qui justifie le conflit extérieur. Lorsqu’on désire une chose, on désire simultanément son contraire disait un sage; voilà pourquoi personne n’est à l’abri des contradictions…)

Les initiateurs du «Projet Terra-Mart» éprouvaient sûrement une forte attirance pour l’aventure en terrain miné. Étaient-ils curieux de découvrir les effets du confinement dans la matière? Le cirque des horreurs dantesques a probablement commencé avec le régime carnivore remplaçant la diète énergétivore. Ils mangèrent la pomme … et autres. Quand on y songe, l’idée de réduire des créatures au cannibalisme est vraiment aberrante, quel qu’en soit le but. 

«L’horreur est humaine», nous dit Coluche. La beauté aussi, nous dit le film documentaire BARAKA qui illustre à merveille les gloires et les violentes calamités d’une planète où tout est permis; ce film nous montre la diversité des hommes et leur impact sur notre monde composite. (Pour plus de détails à propos du film, voyez : http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/10/twit-face.html )

En ce qui me concerne, je trouve que l’expérience biologique est une création collective vraiment maso, basée sur un système de pensée malade, voire, psychotique – ça prend le courage d’un kamikaze pour s’incarner sur terre. 

Les grands plaidoyers en faveur de cette aventure vaudevillesque ne font pas le poids. Georges Duhamel disait la même chose (en une seule phrase!) : «Je respecte trop l’idée de Dieu pour le rendre responsable d’un monde aussi absurde». De plus, si par hasard le cœur s’ouvre, la souffrance qu’on voit à tous les niveaux d’existence devient insupportable. Il faut observer les caractéristiques de ce monde de brutes avec neutralité (c’est-à-dire en tassant ses émotions) pour être capable d’en dégager une interprétation/perception plus lucide.

Plusieurs âmes individualisées aiment la terre sans condition et la perçoivent comme un endroit extraordinaire où se développer; elles ont donc plus de facilité à se réaliser dans des corps physiques. D’autres egos se débrouillent mieux dans des réalités parallèles, moins denses ou immatérielles, et trouvent ardu de s’adapter aux conditions de vie terrestres. Autrement dit, certains trippent sur ce qui meurt (le biologique), alors que d’autres trippent sur ce qui perdure (l’esprit). Pour d’autres encore, la terre est un parc d’amusement réservé au tourisme occasionnel. Les egos quittent donc l’école terrestre avec des attestations, certificats et diplômes différents.

Par ailleurs, une majorité de fragments de l’âme collective terrestre semble s’être engagée à faire évoluer le système planétaire. Par contre, la plupart des fragments qui viennent d’autres planètes ou systèmes d’énergie, s’incarnent plutôt à des époques charnières pour aider à transformer la dynamique.

J’ignore si le massacre des humains, des animaux et de la nature cessera un jour, j’en doute. En attendant, il est permis de se demander s’il est obligatoire de s’incarner dans pareil défouloir. Quand on réalise que toutes nos rencontres plus ou moins intimes ne sont en réalité que des prétextes pour nous tester ou régler nos supposés karmas de victimes, bourreaux et sauveurs, l’on peut aussi se demander si cela est indispensable à l’apprentissage de l’amour inconditionnel ou de la compassion. Je ne trouve pas que ce soit une manière très efficace d’y arriver – on obtient souvent l’effet contraire.

Nous devenons en quelque sorte des accros de l’autopunition. Les p’tits bonheurs d’occasion présagés (quand tout marche à notre goût) sont les carottes qui nous ramènent ici-bas; et, autant se le dire tout de suite, il est vrai qu’on ne peut pas être heureux tant que le bonheur dépend de situations/choses extérieures que l’ego juge favorables. Je crois aussi que c’est pendant l'incarnation qu’on peut le mieux comprendre le système et se libérer du désir de vivre éternellement dans la matière via la réincarnation.

La terre ressemble à un laboratoire où nous subissons les enchaînements de nos créations (mentales et émotionnelles) personnelles et collectives pour en tester la validité. L’évolution biologique et psychospirituelle est ce qu’on a trouvé de mieux pour justifier nos retours perpétuels dans ce monde de fous.

Se pourrait-il que nous nous incarnions ici-bas surtout pour la nourriture, le sexe, l'alcool, les drogues, la violence (physique, verbale, émotionnelle, mentale et spirituelle), et l'appropriation (possessivité) dont découlent la compétition et la bataille? Se pourrait-il qu’on ne veuille pas mourir en raison de ces attaches? Sachez que je ne porte aucun jugement sur ces attirances, je me pose simplement la question. Continuons-nous de vivre d’affreux scénarios parce que, une fois incarnés et conséquemment devenus amnésiques, nous aurions peur de mourir?

En dernier lieu, se pourrait-il que le système réincarnationniste soit un ego trip inventé de toute pièce par la conscience collective humaine, ainsi que son corollaire, le karma? Remarquez bien que le fait de réaliser qu’il s’agit d’une création de groupe ne nous empêche pas de la vivre; si nous sommes encore ici c’est parce que nous y avons cru et y croyons encore.

Le temps est peut-être venu de redevenir des êtres de lumière.

TABLE DES MATIÈRES

PREMIÈRE PARTIE
LES PRODUCTIONS DE L’EGO INC. : L’ENFER KARMIQUE

Chapitre   1 : Terra-Mart : «le» buffet du cosmos
Chapitre   2 : Mère Kundalini 
Chapitre   3 : Le marketing en faveur de la vie en enfer
Chapitre   4 : Plan de crédit karmique : achetez maintenant, payez pour toujours!
Chapitre   5 : Le compte de banque
Chapitre   6 : Les contrats
Chapitre   7 : Le karma de solidarité – rôle de sauveur
Chapitre   8 : Le karma de culpabilité – rôle de victime
Chapitre   9 : Le karma de vengeance – rôle d’agresseur
Chapitre 10 : Le terrorisme relationnel
Chapitre 11 : La grande crise
Chapitre 12 : Adieu Terra-Mart, adieu…
Chapitre 13 : Faites vos jeux!
Chapitre 14 : Karmaction

DEUXIÈME PARTIE                                   
DERRIÈRE LE MASQUE DE CHAIR ET DE SANG

Chapitre 15 : La robotique humaine 
Chapitre 16 : L’identification au robot

TROISIÈME PARTIE
LES CRÉATIONS DU SOI INC. : LE PARADIS KARMIQUE

Chapitre 17 : Recyc-Karma
Chapitre 18 : Humour et détachement
Chapitre 19 : Hygiène énergétique
Chapitre 20 : Amour et compassion
Chapitre 21 : Liberté spirituelle
Conclusion  

ANNEXE
LA HIÉRARCHISATION

Le patriarcat
La prééminence sur les animaux
La prééminence sur la nature
Addenda (en référence à la note 1 de «La prééminence sur les animaux»)

PREMIÈRE PARTIE

LES PRODUCTIONS DE L’EGO INC. : L’ENFER KARMIQUE

Chapitre   1 : Terra-Mart : «le» buffet du cosmos 
Chapitre   2 : Mère Kundalini 
Chapitre   3 : Le marketing en faveur de la vie en enfer
Chapitre   4 : Plan de crédit karmique : achetez maintenant, payez pour toujours!
Chapitre   5 : Le compte de banque
Chapitre   6 : Les contrats
Chapitre   7 : Le karma de solidarité – rôle de sauveur
Chapitre   8 : Le karma de culpabilité – rôle de victime
Chapitre   9 : Le karma de vengeance – rôle d’agresseur
Chapitre 10 : Le terrorisme relationnel
Chapitre 11 : La grande crise
Chapitre 12 : Adieu Terra-Mart, adieu…
Chapitre 13 : Faites vos jeux!
Chapitre 14 : Karmaction


C’est grand dommage que je ne sois pas morte dans mon ermitage. J’étais arrivée là au summum de mon rêve, perchée seule dans ma caverne en façon d’aire d’aigle sur ce pic himalayen. Qu’est-ce qu’il me reste à faire, à voir, à éprouver après cela? (…) Qu’est-ce que je fiche ici à me traîner dans les villes parmi des êtres qui rétrécissent leur vie en croyant l’améliorer? Qu’est-ce que cela me dit leurs usines, leurs champs, leurs boutiques? Je me sens dépaysée et malheureuse, je sais que j’ai perdu ce que je ne retrouverai jamais.
(Alexandra David-Néel, Carnet de voyage) 

La nature n’utilise pas de modèles quelconques. Elle ne cherche qu’à perfectionner les espèces. Elle essaie de créer des espèces parfaites et non pas des êtres parfaits. Vos superbes idées religieuses – la paix, le bonheur suprême, la béatitude ou autres – n’intéressent pas l’organisme humain. Son seul intérêt est la survie.
(Krishnamurti)

Terra-Mart : «le» buffet du cosmos


La terre est un restaurant. Nous nous mangeons tous les uns et les autres.
(Woody Allen) 

Les horrifiantes conditions de vie terrestre dérivent d’une contrainte majeure : MANGER(1). Depuis le début, l’essentiel du problème reste le même : personne ne peut se soustraire de la tyrannique chaîne alimentaire liée à l’existence biologique. Bienvenue au buffet all you can kill and eat!

Il n’y a pas d’amour plus sincère que celui de la bonne chère.
(George Bernard Shaw)

Le prédateur TUE(2) pour se nourrir car la VIE l’y autorise… Nous devons également tuer pour obtenir la suprématie, nous défendre et éviter une mort prématurée. Étant donné que les corps humains supportent difficilement la rudesse des climats et de l’environnement, il nous faut des vêtements et des abris. Nous avons troqué les cavernes contre des buildings de béton armé pour nous protéger des catastrophes naturelles, des intempéries, du meurtre et du pillage. Nous dormons rarement en paix en raison de nos peurs ataviques.

«Les animaux développent des astuces pour trouver et attraper de la nourriture; pour éviter de se faire attraper et manger à leur tour; pour éviter la maladie et les accidents; pour se protéger des conditions climatiques; pour trouver des membres du sexe opposé et les convaincre de s’accoupler; et pour assurer les meilleures conditions de vie possibles à leur progéniture.» (Richard Dawkins; The Selfish Gene)

En quoi sommes-nous différents des autres animaux? Aucun organisme, aucune espèce, aucun règne n’échappe à la mort. Bactéries, plantes, insectes, animaux et humains s’entretuent, et ironiquement, dans la chaîne des actions et réactions, en définitive, les bactéries et les virus nous tuent. Mère Nature utilise ce genre d’astuces au profit de l’évolution biologique sélective. Tout au long de nos vies (quel que soit le règne), nous devons donc composer avec le rapport dominé/dominant et la dynamique attaque/défense qui font partie intégrante du système.

Y a-t-il scénario plus arriéré et illogique que de s’entretuer pour vivre? Peu de gens questionnent cette grossière réalité. Tout le monde croit qu’on ne peut rien y changer : «c’est comme ça…» En plus, l’ignorance et la banalisation de la cruauté amplifient notre manque de compassion(3), faisant de nous de véritables psychopathes, nous les prétendus supérieurs.
«Survivre en tant qu’espèce était votre principale préoccupation. Dès lors, vous avez considéré les espèces à la seule lumière de leur finalité. Vous n’avez pas la moindre idée du caractère sacré de toute forme de conscience ni de votre situation par rapport à elle. Vous avez perdu la compréhension de cette grande vérité.
     Dans les circonstances présentes, vous privilégiez la survivance de l’espèce sans prendre garde aux conséquences et vous modifiez l’environnement pour l’adapter à vos buts, au mépris des vérités spirituelles.
     Vous en voyez le résultat dans la réalité physique. L’espèce doit apprendre la valeur de l’homme en tant qu’individu. Elle doit aussi prendre conscience de sa dépendance à l’égard des autres espèces et de sa place dans le cadre global de la réalité physique.
     Des individualités renaissent en ce moment uniquement pour vous aider à saisir ce fait, en aggravant les événements et en accentuant la crise de sorte que vous ayez le temps de changer votre manière de fonctionner. Vous faites face à deux problèmes majeurs qui impliquent le caractère sacré de l’individualité : la relation entre individus et la relation entre les individus et toutes les autres formes de conscience orientées physiquement.
     Le problème de la surpopulation vous enseignera que si vous ne manifestez pas d’amour pour le milieu dans lequel vous vivez, ce dernier ne vous soutiendra plus : vous n’aurez plus de valeur pour lui. Voyez-vous, vous ne détruirez pas la planète ni les fleurs et les oiseaux, ni les graines et les animaux, mais vous n’aurez plus de valeur pour eux, et alors, ils vous détruiront. Vous ne comprendrez votre place au sein de la nature que lorsque vous verrez réellement par vous-mêmes le danger de la mettre à l’écart.» (Jane Roberts, L’enseignement de Seth, 1964)

J’ai souligné les deux derniers paragraphes car en ce moment, on peut se demander si la toxicité planétaire (pandémies, cancer, OGM, pollution, déforestation, effet de serre, catastrophes écologiques, et autres) n’aura pas raison de l’homme en effet. 

L’être éveillé considère les animaux comme ses frères. 
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(1) Quand on songe aussi à ce que l’art de manger entraîne comme pollution globale, à savoir, les mégatonnes d’excréments déversées dans les cours d’eau en raison de la surpopulation des grandes villes, les déchets carnés de la production et de l’abattage d’animaux, le suremballage des aliments préfabriqués, et ainsi de suite, il est permis de remettre en question le monde matériel tel que nous l’avons fait évoluer. L’industrie agroalimentaire est le deuxième pollueur/destructeur de la planète après le pétrole…

(2) Une théorie répandue par des gourous et chamanes de diverses confessions prétend que manger des animaux contribue à les faire évoluer. En Amérique du Nord, les Iroquois tuaient les Jésuites et mangeaient leurs cœurs pour s’approprier leur courage. Évolution par procuration? Si mon voisin n’est pas trop évolué, devrais-je le manger ou devrait-il me manger? Le mental inférieur peut légitimer n’importe quoi, et il est fascinant de voir les gens acheter les théories les plus bizarres/barbares sans les évaluer.

(3) Nous rasons la nature au bulldozer pour y flanquer de l’asphalte et du béton. Quant aux animaux, pourquoi s’en soucier puisque ce ne sont que des «choses» à notre service (plus de détails dans l’Annexe «La prééminence sur les animaux»). Voici un commentaire intéressant de Dawkins  au sujet de la prééminence : 
«Le sentiment que les membres d’une espèce méritent une considération morale privilégiée par rapport à ceux d’autres espèces est ancien et profond. Tuer des gens pour d’autres motifs que la guerre reste un crime défendu et sérieusement jugé. Manger des humains (même s’ils sont déjà morts) est le crime le plus prohibé de notre culture. Par contre, nous aimons manger d’autres espèces. Plusieurs frissonnent devant l’exécution judiciaire d’ignobles criminels humains* tandis qu’ils approuvent joyeusement l’exécution sans procès d’animaux tout à fait pacifiques. En effet, nous tuons les membres d’autres espèces inoffensives, juste pour nous récréer et nous amuser. Un fœtus humain, qui n’a pas plus de sentiment qu’une amibe, jouit d’une révérence et d’une protection légale qui dépassent largement celles qu’on accorde au chimpanzé adulte. Pourtant, le chimpanzé ressent et pense et – selon les résultats d’une expérience récente – peut même apprendre une forme de langage. Le fœtus appartient à notre propre espèce, et à cause de cela, on lui accorde automatiquement des privilèges et des droits spéciaux. Je ne sais pas si l’éthique «spéciste» est plus valable que l’éthique «raciste». Tout ce que je sais, c’est qu’elle n’a pas de base valide dans la biologie évolutionniste.» (Richard Dawkins, The Selfish Gene, 1976) 
     *N.D.A. : C’est exactement de qu’on a vu lors de la pendaison de Saddam Hussein.

Mère Kundalini

L’instinct, c’est l’âme à quatre pattes; la pensée, c’est l’esprit debout.
(Victor Hugo)

La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi.
(Albert Einstein)

 
La production de véhicules tous terrains (corps physiques s’entend) est indispensable pour rencontrer les exigences du système, c’est-à-dire, évoluer et/ou payer des dettes karmiques. Alors, Mère Kundalini-Nature(1) y pourvoit en poussant les espèces à fabriquer des corps; elle est désormais efficacement secondée par les avancées de la génétique.

Chez les humains, la quantité l’emporte sur la qualité. Nous nous transmettons gaiement, d’une génération à l’autre, toutes les tares génétiques dérivant de maladies sociales ou autres, tout en essayant d’outrepasser le clivage sélectif de la nature. Or, comme je le mentionnais dans l’introduction, nous sommes, au même titre que tous les animaux, plantes, bactéries et virus, des composés biologiques de survie jetables(2)!

La sexualité inconsciente tous azimuts fournit d’ailleurs une surabondance de corps physiques pour des fragments qui ne sont peut-être pas prêts à expérimenter la forme humaine. Souvent dépourvus de sensibilité, ces derniers agissent sous l’influence de l’atmosphère générale de la planète, largement teintée de violence et de terreur. 

Si par malheur il y avait pénurie, on produira donc des clones – des milliards de copies! N’importe quoi pour faire fonctionner le système. Car il faut considérer les plans de crédit karmique entre groupes d’egos à petite, moyenne et grande échelle. Les guerres, les conflits politico-religieux du genre israélo-palestinien, les génocides africains (via le sida(3), les carnages fratricides, etc.), la traite des enfants et des femmes pour le tourisme sexuel VIP(4), l’esclavage et le commerce d’organes requièrent énormément de bétail humain. La liste n’a pas de fin. (En 2006, on a découvert à New York un réseau de récupérateurs de matériel biologique prélevé sur des cadavres de toutes origines vendu pour la transplantation.)

Est-ce ainsi que nous liquiderons nos monstrueux karmas individuels et collectifs? Pourrions-nous évoluer ailleurs et autrement? Vaut-il la peine de tant se décarcasser pour un paquet d’os et de boyaux recouverts de graisse et de peau?

L’énergie de l’être éveillé passe par le crible du cœur.

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(1) Kundalini : Énergie universelle neutre servant à manifester des créations mentales, émotionnelles/astrales et physiques. Cette énergie n’évalue pas nos créations en termes de bonnes et mauvaises, elle les manifeste (les rend tangibles) d’un plan de conscience à l’autre. Voilà pourquoi les «bons» comme les «méchants» peuvent concrétiser tous leurs projets. Ce tuteur karmique doit en principe nous aider à devenir conscients et responsables de la façon dont nous manipulons l’énergie (cours de base du système scolaire planétaire).

(2) Le biologiste Richard Dawkins arrive à cette conclusion dans son livre The Selfish Gene, publié il y a une trentaine d’années. Je suis arrivée à la même conclusion, par une voie non scientifique cependant.

(3) Le génocide omniprésent en Afrique noire via le sida (implanté par le biais de vaccins, dit-on) a tué des millions d’êtres humains (en plus grande quantité que les Juifs lors de la dernière guerre mondiale); en décembre 2003, le sida produisait un orphelin à toutes les 15 minutes (en Afrique). En 2006, 1 personne mourrait du sida à toutes les 10 secondes (à travers le monde) – émission radiophonique, à l’occasion du 25e anniversaire de l’identification du virus en 1981.

(4) La mondialisation sexuelle consiste à aller chercher dans les pays les plus pauvres de la planète le bétail féminin et juvénile/mixte qui fera les belles heures de l’industrie du strip-tease et de la prostitution pour les agences d’escortes, salons de massage, bordels VIP et porno Internet. Le crime organisé en serait majoritairement responsable. Dans l’économie mondiale, le trafic humain a rapporté 400 millions de dollars en 2002; selon UNIFEM, 1,5 millions de femmes et d’enfants ont été transigés. En 2007, pas moins de 3 millions de mineurs auraient été négociés pour répondre à la demande grandissante en pornographie juvénile. En 2009, la cyberpédophilie vient en tête du palmarès de l’horreur sexuelle mondialisée : http://www.ledevoir.com/documents/pdf/cyberaide.pdf . Que dire des prêtres pédophiles? Ça se passe de commentaires! Et puis, on ne parle même pas ici de l’esclavage juvénile relié à la fabrication d’objets, à l’agriculture, à la guérilla…    

Le marketing karmique

Le marketing en faveur de la vie en enfer 

Les pushers au service de la Réserve Mondiale de live stock (esclaves humains et animaux) sont légions sur Terra-Mart. Par ailleurs, les investissements dans le pétrole (or noir), l’asphalte, le béton, les métaux précieux, les gaz rares, les diamants, les drogues, auxquels s’ajoute maintenant l’eau potable (or bleu), rapportent gros. (Paradoxe : l’eau étant un élément vital(1), celle-ci fournira d’excellents prétextes à nous entretuer – gros fun en perspective!) Utopistes et agents de promotion (religieux, sectaires, ésotériques) nous font miroiter la reconstruction d’un idyllique paradis terrestre ou d’un nouvel âge d’or fondé sur l’amour inconditionnel et la coopération. Quelle que soit la romance, il s’agit de matériel de contrebande que l’ego achète au Dollorama(2) astral entre deux vies ou bien sur terre.

Ce que les mouches sont pour des enfants espiègles, nous le sommes pour les dieux : ils nous tuent pour leur plaisir.
(William Shakespeare, Le Roi Lear, 1606)

«Les villes et le spectacle d’agitation qu’elles offrent sont affligeants et fatigants. À quoi bon tout le tourment que prennent les hommes? Ils semblent un tas de fous recherchant les moyens de se torturer eux-mêmes. Je souris devant les peintures naïves de l’Enfer que l’on voit dans les temples des diverses religions. Comme elles sont enfantines, en dessous de la réalité! Sans passer en aucun ‘autre monde’ on voit bien mieux en fait de torture tout autour de soi! (Alexandra David-Néel, Correspondance)
     N.D.A. : Ne cherchez pas l’enfer ailleurs que sur terre…

En dépit des persécutions, génocides, guerres, catastrophes naturelles (ou dues aux activités humaines), pestes, famines, sécheresses, inondations et infestations virales, sans compter toutes les tracasseries ordinaires de la survie quotidienne, nous continuons de nous réincarner ici-bas.

Pourtant, ni «Dieu» ni personne ne nous y oblige. Alors, pourquoi cet acharnement? Le problème, c’est que nous avons acheté l’idée que la vie dans ce pandémonium nous apprendrait à aimer sans condition. L’alternance chaotique et dualiste des succès et des échecs, des plaisirs et des frustrations, des gains et des pertes, de l’amour et de la haine, ainsi que les angoisses et les jeux de pouvoir générés par les sentiments d’infériorité et de supériorité, sont supposés nous aider à reconnaître le côté illusoire et éphémère de l’identité humaine. Un minimum de sagesse ne devrait-il pas nous inciter à admettre que la vie humaine ne représente pas le summum bonum des expériences de l’âme?  

Le programme d’individualisation terrestre inclut tous les niveaux de scolarité, de la maternelle à l’université et plus. Des milliards d’individus ayant des degrés d’évolution différents se côtoient, fréquemment en l’absence de toute résonance. On définit la musique comme un agencement de sons en harmonie vibratoire et le bruit comme une friction produite par des sons dépourvus d’affinité vibratoire – harmonie/discordance ou concordance/dissonance. Par analogie, c’est ce qui se passe sur Terra-Mart. Cette cacophonie se traduit par de virulents conflits et fait probablement de la terre, la planète la plus bruyante et violente de notre petit univers.

Il semble que ce soit l’apprentissage haute vitesse que procure la souffrance émotionnelle et physique qui encourage tant de candidats à s’individualiser(3) sur terre. La virulence des mélodrames sera proportionnelle à l’ardeur de l’étudiant. Ces schémas ne sont pas aléatoires ni redevables à un «Dieu» courroucé qui cherche à nous punir. Nous nous punissons nous-mêmes en raison de nos croyances. Les drames font partie du système didactique local et doivent en principe nous pousser vers la sortie.

Incidemment, les niveaux de scolarité supérieurs sont plus ou moins exempts de tragédies, sauf, si le finissant décide de faire une révision générale pendant sa dernière vie ou s’il veut enrichir son doctorat de recherches post universitaires. Néanmoins, les drames émotionnels n’auront pas le même impact en intensité et en durée car on souffre moins d’incontinence affective(4) à mesure qu’on grandit en maturité. Le vieil ego conscient des mœurs planétaires, qui souhaite une vie relativement paisible ici-bas, évitera spontanément les sources majeures de karma comme le vol, le viol, le meurtre, les tueries à la carabine dans la rue…

Vous trouverez en annexe (La hiérarchisation) plus de détails sur les principaux comportements qui rendent la vie terrestre si infernale, en particulier le besoin de dominer. Les plus forts (pas forcément les plus intelligents) utilisent toutes sortes de stratagèmes pour contrôler les plus faibles. Bien sûr, cela fait partie du jeu, mais parfois on aimerait que les choses se passent autrement.

L’être éveillé ne voit aucun intérêt aux scénarios tragiques.
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(1) On détourne des cours d’eau pour alimenter de fabuleux complexes hôteliers et autres projets inessentiels. Des pays ayant de l’eau en abondance pourraient être assujettis par des pays limitrophes à une forme de chantage en rapports avec les échanges commerciaux.
     L’eau (l’or bleu), devient donc une denrée rare, et est déjà l’objet d’une vente organisée en certains pays – on voudrait même la privatiser. Quand on observe l’usage éhonté que les mégapoles et l’industrie lourde et touristique font de l’électricité et de l’eau, il paraît absurde et illogique de demander à la population de restreindre son usage domestique essentiel.
     Par exemple, la consommation d’eau (statistiques 2003 en Amérique du Nord)
- pour une maison unifamiliale (3 à 4 personnes) : 90 litres/heure (20 gallons)
- pour un canon à neige (pentes de ski) : 108 000 litres/heure (24 000 gallons)

(2) Dollorama : Chaîne de magasins où l’on vend une quantité faramineuse d’objets en plastique de mauvaise qualité. Ces objets inutiles contribuent à polluer notre environnement d’une façon irréversible. Par analogie, le terme s’applique au bazar astral où l’on peut acheter (créer) n’importe quoi via l’énergie astrale.

(3) Individualisation signifie séparation d’un noyau originel quelconque. Cette fragmentation sert à développer chez les egos une sorte de conscience de soi – le «toi» et le «moi». L’âme individualisée à travers l’ego retourne éventuellement au noyau par la dissolution des identités accumulées au cours du cycle des renaissances. Le bagage d’expériences est alors absorbé par l’atome permanent du corps causal (plan de conscience de l’âme); éventuellement l’atome causal sera absorbé à son tour par plus «grand» que lui. Il s’agit, en fait, d’une sorte d’autophagie incontournable : le restaurant est ouvert à tous les niveaux! Il est intéressant de noter que certains egos collectifs choisissent de s’individualiser en d’autres réalités d’existence (planètes, systèmes stellaires, etc.) dont les méthodes d’enseignement sont apparemment plus smooth.

(4) Réaction impulsive à la moindre émotion.

Clin d'oeil - Méchant Méchoui M&M

Meilleure recette du sélect Club Air Karma

Méchant Méchoui M&M

Pour bien réussir la recette, il est indispensable de faire mariner la bête – la bête, c’est nous – pendant «plusieurs  vies consécutives» pour éliminer les résidus négatifs de la peur et de ses sous-produits : culpabilité, haine, colère, tristesse, rancune, vengeance...

Ingrédients de la marinade 

- Plusieurs litres d’amnésie et d’ignorance totales (noyez-y la bête) 
- Ajoutez plusieurs kilos de frustrations taillées en fines lanières 
- Broyez et incorporez maladies et accidents – graves ou bénins au choix
- Additionnez d’une bonne quantité de conflits de personnalité bien concassés
- Ajoutez quelques obsessions sexuelles et romantiques, grossièrement hachées
- Quelques bottes d’échecs cuisants et de déceptions ajoutent du piquant
- Incorporez une grosse poignée de ruptures et de deuils finement ciselés
- Liez avec du bouillon de culture, de croyances religieuses et de concentré de dévotion
- Un cube de rébellion, dilué dans quelques litres de faux pouvoir, accentue le goût sauvage de la bête 
- Arrosez copieusement de dépendance affective et d’émotions débridées 
- Assaisonnez d’énormes gousses de déresponsabilisation et de superficialité bien hachées
- Terminez par un soupçon d’estime de soi en poudre, relevé de quelques grains de profondeur inconsciente (facultatif)

Fouettez au mixeur pour obtenir une consistance lisse dépourvue de mottons. Laissez niaiser la bête dans la marinade le temps qu’il faudra pour l’attendrir.

N’oubliez pas d’allonger la marinade quotidiennement avec de bonnes rasades de blessures psychiques «grand cru» et d’eau de vie – si vous en avez en réserve.  

Si la bête résiste, se raidit et ne veut pas ramollir, couvrez-la de plusieurs litres d’attentes irréalisables; la bête doit absolument lâcher prise avant d’être empalée sur le tournebroche.

Une fois celle-ci grillée à point, débitez et décorez de quelques fleurs.
Paradisiaque!

La recette «Méchant Méchoui M&M» n’a pas changé depuis des temps si reculés qu’on en a oublié les inventeurs. En parfaits accros à la malbouffe, nous l'affichons au menu d'une vie à l'autre car nous croyons qu’il n’y a pas d’autres recettes pour évoluer. Et, vu que la recette ne marche pas, c’est bien simple, on recommence tout l’temps les mêmes fichues expériences, mais dans décors de théâtre différents…

Mestengo © 2002

Plan de crédit karmique

Et pendant que certains perdent leur temps, d’autres le prennent.
(Auteur inconnu)

Les réincarnations, c’est comme le bac au lycée. Quand on échoue, on redouble.
(Bernard Werber)

Achetez maintenant, payez pour toujours!

Le forfait Terra-Mart via Air Karma inclut l’ouverture d’un compte de banque (débits/crédits karmiques) dont les taux d’intérêt cosmique sont toujours flottants.

Frappé d’amnésie(1) à chacun de ses voyages terrestres, le globe-trotter endosse les dysfonctions physiques et psychologiques inhérentes à l’espèce humaine. Il doit apprendre à s’identifier à son déguisement halloweenien, et son milieu socioculturel lui fournira plein d’excellentes raisons de s’attacher à son accoutrement. Certains finissent même par admirer béatement leur tacot biodégradable. Pourtant, un sac de peau reste un sac de peau; quelle qu’en soit l’apparence, ce n’est qu’un véhicule d’expression. (La première phase de l’existence sert à s’identifier au corps et la dernière à s’en désidentifier. Même chose avec le langage : on met beaucoup de temps pour apprendre à parler et encore plus de temps pour apprendre à se taire – éviter la critique s’entend).

La dépendance et l’attachement (à des êtres, lieux, objets, désirs, idéologies, croyances, fantasmes et rêves inassouvis) ligotent le routard de plus en plus à Terra-Mart : «j’y retourne, et cette fois-là, je ferai mieux». Le touriste peut multiplier les circuits express en immersion totale à volonté et s’offrir le Grand Tour plus d’une fois grâce aux AirKarma Miles. Allez hop, achetons des allers-retours pour la planète parano! 

Les accros du voyage terrestre trouvent encore des forfaits costaricains pouvant inclure le blanchiment et le noircissement de karma... Mais, attention aux tours opérateurs sans scrupules et aux publicités mensongères du Club Med Astral. Car si l’on donne dans l’excès de culpabilité, on peut atterrir dans une cabane minable avec excursions locales et voiture en option, plutôt que dans une villa au bord de la mer incluant limousine et chauffeur – un rêve très commun sur terre. On peut aussi être pris en otage par des trafiquants d’egos. En effet, il n’est pas rare de voir des squatteurs s’emparer de notre maison biologique (corps physique) à temps partiel, en occupation double ou multiple, sans payer de loyer, bien sûr.
    
En définitive, le top voyage planifié au quart de tour ne correspond pas du tout aux descriptions des brochures touristiques astrales. Des suppléments de karma fortuit résultant de la vie présente s’ajoutent sans préavis selon les taux de change en vigueur. Le rêve vire au cauchemar, en particulier si vous aviez réservé à Guantanamo(2) Bay Inn sans savoir qu’il s’agissait d’un Lethal Resort (si vous aimez les uniformes orange et les chaînes, aucun problème; sinon réglez la note au plus vite et choisissez scrupuleusement votre prochaine destination d’incarnation.)

En conclusion, si vous décidez consciemment de revenir sur terre, faites provision de médicaments et n’oubliez pas vos certificats de vaccination. Procurez-vous une assurance de voyage tous risques (remboursement pour annulation/interruption, rapatriement, perte ou vol d’identité et de bagages, etc.). Par contre, celle-ci n’offre aucune garantie contre les désagréments locaux. Gréez-vous de beaucoup de devises US/Euro (bien que dans peu de temps on utilisera davantage les yuans, yens et dinars). À bien y penser, le mieux c’est peut-être les cartes de crédit karmique illimité – si vous n’arrivez pas à rembourser, vous pourrez déclarer faillite. Rappelez-vous qu’ici-bas tout a un prix, et que l’ego trip coûte de plus en plus cher. Il faut suer et payer pour avoir le droit de vivre et l’on doit absolument troquer sa liberté contre le travail forcé; demandez donc un visa de travail temporaire en cas de besoin.

Ah oui, j’oubliais, ne comptez pas trop sur les appels outre-planète pour vous sortir d’une impasse car l’équipement de communication psychique/télépathique fait souvent défaut ici-bas! 

L’être éveillé sait que la croyance au karma contraint à la renaissance biologique.

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(1) Quand on observe les gens, on voit bien que la plupart sont à l’aise dans leur cycle de réincarnations tout simplement parce qu’ils sont inconscients du processus. L’amnésie fait partie de l’ego trip.

(2) Symbolique? Le Président Barack Obama, élu en 2009, s’était engagé à fermer cette prison.