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17 novembre 2010

Terra-Mart : «le» buffet du cosmos


La terre est un restaurant. Nous nous mangeons tous les uns et les autres.
(Woody Allen) 

Les horrifiantes conditions de vie terrestre dérivent d’une contrainte majeure : MANGER(1). Depuis le début, l’essentiel du problème reste le même : personne ne peut se soustraire de la tyrannique chaîne alimentaire liée à l’existence biologique. Bienvenue au buffet all you can kill and eat!

Il n’y a pas d’amour plus sincère que celui de la bonne chère.
(George Bernard Shaw)

Le prédateur TUE(2) pour se nourrir car la VIE l’y autorise… Nous devons également tuer pour obtenir la suprématie, nous défendre et éviter une mort prématurée. Étant donné que les corps humains supportent difficilement la rudesse des climats et de l’environnement, il nous faut des vêtements et des abris. Nous avons troqué les cavernes contre des buildings de béton armé pour nous protéger des catastrophes naturelles, des intempéries, du meurtre et du pillage. Nous dormons rarement en paix en raison de nos peurs ataviques.

«Les animaux développent des astuces pour trouver et attraper de la nourriture; pour éviter de se faire attraper et manger à leur tour; pour éviter la maladie et les accidents; pour se protéger des conditions climatiques; pour trouver des membres du sexe opposé et les convaincre de s’accoupler; et pour assurer les meilleures conditions de vie possibles à leur progéniture.» (Richard Dawkins; The Selfish Gene)

En quoi sommes-nous différents des autres animaux? Aucun organisme, aucune espèce, aucun règne n’échappe à la mort. Bactéries, plantes, insectes, animaux et humains s’entretuent, et ironiquement, dans la chaîne des actions et réactions, en définitive, les bactéries et les virus nous tuent. Mère Nature utilise ce genre d’astuces au profit de l’évolution biologique sélective. Tout au long de nos vies (quel que soit le règne), nous devons donc composer avec le rapport dominé/dominant et la dynamique attaque/défense qui font partie intégrante du système.

Y a-t-il scénario plus arriéré et illogique que de s’entretuer pour vivre? Peu de gens questionnent cette grossière réalité. Tout le monde croit qu’on ne peut rien y changer : «c’est comme ça…» En plus, l’ignorance et la banalisation de la cruauté amplifient notre manque de compassion(3), faisant de nous de véritables psychopathes, nous les prétendus supérieurs.
«Survivre en tant qu’espèce était votre principale préoccupation. Dès lors, vous avez considéré les espèces à la seule lumière de leur finalité. Vous n’avez pas la moindre idée du caractère sacré de toute forme de conscience ni de votre situation par rapport à elle. Vous avez perdu la compréhension de cette grande vérité.
     Dans les circonstances présentes, vous privilégiez la survivance de l’espèce sans prendre garde aux conséquences et vous modifiez l’environnement pour l’adapter à vos buts, au mépris des vérités spirituelles.
     Vous en voyez le résultat dans la réalité physique. L’espèce doit apprendre la valeur de l’homme en tant qu’individu. Elle doit aussi prendre conscience de sa dépendance à l’égard des autres espèces et de sa place dans le cadre global de la réalité physique.
     Des individualités renaissent en ce moment uniquement pour vous aider à saisir ce fait, en aggravant les événements et en accentuant la crise de sorte que vous ayez le temps de changer votre manière de fonctionner. Vous faites face à deux problèmes majeurs qui impliquent le caractère sacré de l’individualité : la relation entre individus et la relation entre les individus et toutes les autres formes de conscience orientées physiquement.
     Le problème de la surpopulation vous enseignera que si vous ne manifestez pas d’amour pour le milieu dans lequel vous vivez, ce dernier ne vous soutiendra plus : vous n’aurez plus de valeur pour lui. Voyez-vous, vous ne détruirez pas la planète ni les fleurs et les oiseaux, ni les graines et les animaux, mais vous n’aurez plus de valeur pour eux, et alors, ils vous détruiront. Vous ne comprendrez votre place au sein de la nature que lorsque vous verrez réellement par vous-mêmes le danger de la mettre à l’écart.» (Jane Roberts, L’enseignement de Seth, 1964)

J’ai souligné les deux derniers paragraphes car en ce moment, on peut se demander si la toxicité planétaire (pandémies, cancer, OGM, pollution, déforestation, effet de serre, catastrophes écologiques, et autres) n’aura pas raison de l’homme en effet. 

L’être éveillé considère les animaux comme ses frères. 
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(1) Quand on songe aussi à ce que l’art de manger entraîne comme pollution globale, à savoir, les mégatonnes d’excréments déversées dans les cours d’eau en raison de la surpopulation des grandes villes, les déchets carnés de la production et de l’abattage d’animaux, le suremballage des aliments préfabriqués, et ainsi de suite, il est permis de remettre en question le monde matériel tel que nous l’avons fait évoluer. L’industrie agroalimentaire est le deuxième pollueur/destructeur de la planète après le pétrole…

(2) Une théorie répandue par des gourous et chamanes de diverses confessions prétend que manger des animaux contribue à les faire évoluer. En Amérique du Nord, les Iroquois tuaient les Jésuites et mangeaient leurs cœurs pour s’approprier leur courage. Évolution par procuration? Si mon voisin n’est pas trop évolué, devrais-je le manger ou devrait-il me manger? Le mental inférieur peut légitimer n’importe quoi, et il est fascinant de voir les gens acheter les théories les plus bizarres/barbares sans les évaluer.

(3) Nous rasons la nature au bulldozer pour y flanquer de l’asphalte et du béton. Quant aux animaux, pourquoi s’en soucier puisque ce ne sont que des «choses» à notre service (plus de détails dans l’Annexe «La prééminence sur les animaux»). Voici un commentaire intéressant de Dawkins  au sujet de la prééminence : 
«Le sentiment que les membres d’une espèce méritent une considération morale privilégiée par rapport à ceux d’autres espèces est ancien et profond. Tuer des gens pour d’autres motifs que la guerre reste un crime défendu et sérieusement jugé. Manger des humains (même s’ils sont déjà morts) est le crime le plus prohibé de notre culture. Par contre, nous aimons manger d’autres espèces. Plusieurs frissonnent devant l’exécution judiciaire d’ignobles criminels humains* tandis qu’ils approuvent joyeusement l’exécution sans procès d’animaux tout à fait pacifiques. En effet, nous tuons les membres d’autres espèces inoffensives, juste pour nous récréer et nous amuser. Un fœtus humain, qui n’a pas plus de sentiment qu’une amibe, jouit d’une révérence et d’une protection légale qui dépassent largement celles qu’on accorde au chimpanzé adulte. Pourtant, le chimpanzé ressent et pense et – selon les résultats d’une expérience récente – peut même apprendre une forme de langage. Le fœtus appartient à notre propre espèce, et à cause de cela, on lui accorde automatiquement des privilèges et des droits spéciaux. Je ne sais pas si l’éthique «spéciste» est plus valable que l’éthique «raciste». Tout ce que je sais, c’est qu’elle n’a pas de base valide dans la biologie évolutionniste.» (Richard Dawkins, The Selfish Gene, 1976) 
     *N.D.A. : C’est exactement de qu’on a vu lors de la pendaison de Saddam Hussein.

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