Adieu Terra-Mart, adieu

Dès que nous naissons, nous pleurons d’être venus sur ce grand théâtre de fous... (William Shakespeare) 

La grande crise fait en sorte qu’on décide d’en finir avec les allers-retours perpétuels entre le plan astral et le plan physique. Adieu Club Cayo Coco, villas, cages à poules, maisons mobiles et camping sauvage!

J’estime qu’il n’est pas nécessaire d’attendre une overdose de 1000 vies supplémentaires pour flusher l’option réincarnation via la dépendance karmique. Il suffit d’examiner objectivement le synopsis pour constater que la superproduction n’a pas changé depuis des millénaires. On pourrait dire, comme dans Star Trek : «ça fait longtemps que je suis venu ici, mais rien n’a changé!» – sauf les décors, les gadgets et les costumes. Les stars et figurants (anciens/nouveaux fragments de l’âme collective et touristes occasionnels) rejouent les mêmes scripts.

La vie terrestre est et restera toujours du cinéma. Nous avons tous tué et été tués des milliers de fois, mais nous nous en fichons car nous adorons les tragédies sanglantes. La culpabilité, la peur, le ressentiment, la colère et l’envie accumulés nous permettent de nous apitoyer ou bien de blâmer et punir d’horribles méchants. Nous soudoyons metteurs en scène et producteurs à gros prix pour entrer dans l’écran géant, en temps réel.

Nous pouvons déplorer que certains groupes (religieux, politiques et socioculturels) donnent dans l’agression organisée, mais il faut comprendre que beaucoup d’individus se trouvent au niveau primaire et secondaire de l’école terrestre. Ils apprennent à manipuler l’illusion du pouvoir tout en ignorant la façon dont ils créent leur propre réalité; la bataille fait leur délice et ils ont la conscience éthique d’une kalachnikov.

Le curriculum vitae terrestre peut comporter quantité de vies où l’on se croit séparé de la conscience universelle et du reste de l’humanité, de sorte qu’on navigue en eaux troubles, uniquement conditionné par la survie biologique. Cela permet à ceux qui en sont à l’étape du sauveur de jouer les défenseurs, justiciers, patriotes et redresseurs de tort. Il est tout à fait normal de réclamer vengeance lorsqu’on ne comprend pas le plan de cours terrestre.

Selon plusieurs écoles ésotériques, défendre une cause indiquerait la présence d’un karma de culpabilité inconscient; en défendant une cause, l’on espère se pardonner des karmas semblables à ceux qu’on dénonce. On peut croire que ce choix de carrière peut résoudre des karmas de culpabilité. D’un autre côté, plusieurs âmes, libérées du karma de victime ou d’agresseur, se réincarnent probablement dans l’espoir de sauver le peu qui reste des beautés naturelles de la planète, pour le bénéfice des prochaines générations d’étudiants, s’il y a lieu.

Pour les films d’horreur, j’ai le journal télévisé à domicile.

(Serge Schmitt)

Les téléromans, les films de cow-boys, les thrillers et les bulletins de nouvelles nous bombardent de drames, de meurtres et de concours de souffrance parce que c’est ce qui fait grimper les cotes d’écoute. Ce phénomène est tout à fait représentatif du niveau de conscience global. Les séries de science fiction telles que La Guerre des Étoiles, Le Seigneur des Anneaux, La Matrice, Harry Potter et plus récemment Avatar, offrent toujours les mêmes guerres d’opposés (les bons contre les méchants) avec une valeur ajoutée : les pouvoirs supra humains du plan astral – lévitation⁽¹⁾, téléportation, dématérialisation et rematérialisation instantanées, etc. On rejoue à la guerre dans les contrées astrales avec les fantômes (passés et futurs) de la vie terrestre.

Il est tout à fait inutile d’user de prosélytisme pour tenter d’éveiller les protagonistes car c’est le niveau d’évolution qu’ils veulent étudier. Vouloir sauver les gens en instaurant une loi anti-karma serait vraiment stupide. Croire que nous pouvons sauver autrui dénote un grossier manque de discernement. Sauver, c’est avoir besoin de contrôler le comportement des autres parce que nous ne comprenons pas l’illusion terrestre. Et puis, tout le monde sait que les crétins raflent souvent certains diplômes que leurs maîtres n’ont pas obtenus. De plus, même si nous sommes passés par tous les niveaux, cela ne nous empêche pas de régresser, même consciemment. En définitive, il vaut mieux s’éloigner du guichet automatique de la critique et prêcher par l’exemple sans attendre de résultat.

Je crois en toute bonne foi que nous pouvons mettre fin au jeu karmique individuel, que nous pouvons troquer la couronne d’épines pour une couronne de lumière, et ce, dans la vie présente et pour de bon. Cependant, même si la personnalité s’intègre au Soi authentique, elle risque de frapper un formidable mur de résistance de la part d’un ego dopé aux vapeurs du désir et qui adore les montagnes russes émotionnelles. Le désistement exige donc une bonne dose de courage car il est difficile, après la mort, de s’extraire du magnétisme astral et physique de la terre, surtout quand on est devenu accro – le danger croît avec l’usage. Pour disparaître du générique des productions de l’ego, nous devons abandonner tous les rôles vedettes de sauveur, de victime et d’agresseur.

L’être éveillé a appris à nager dans la mer télépathique terrestre; il ne s’y noie pas et en sort avant d’être complètement ratatiné.

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(1) Le corps physique peut défier la loi de la gravité, c’est-à-dire s’élever ou se déplacer dans les airs sans appui extérieur ni appareil électromagnétique (laser, électroaimants ou aimants permanents).

     La lévitation spontanée découle parfois d’une forme d’extase spirituelle – la littérature religieuse en rapporte plusieurs cas – mais elle peut aussi surgir sous l’effet d’une grande colère. Quoiqu’il en soit, il n’est pas nécessaire d’être «saint ou démon» pour pratiquer l’auto-lévitation, comme David Blaine ou Criss Angel le démontrent (cependant, je trouve nuisible qu’ils le fassent avec une pointe de démonerie).

     La lévitation extatique est involontaire. L’auto-lévitation est consciente et résulte d’une maîtrise de l’énergie universelle (kundalini). L’énergie universelle est neutre et obéit à la pensée (revoyez la note du chapitre Mère Kundalini). En fait, il suffit de s’entraîner de manière à assujettir l’énergie universelle à sa volonté. L’auto-lévitation se produit lorsque le cerveau et le corps mental subtil sont en parfait synchronisme avec l’énergie universelle – on peut alors commander de lever un corps ou tout autre objet. L’intensité de la concentration joue pour beaucoup.
     Étant donné que nous croyons n’avoir aucun pouvoir sur cette énergie, nous la subissons. De toute façon, ces pouvoirs physiques, bien que spectaculaires, comptent parmi les illusions de l’ego trip. Ils ont néanmoins l’avantage d’éliminer des peurs stupides, à savoir que l’auto-lévitation, si elle n’est pas extase spirituelle, est d’origine diabolique.