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17 novembre 2010

Introduction


L’on peut en effet souvent regretter que Noé et sa bande
n’aient pas manqué le bateau. 
(Mark Twain)

Le projet Terra-Mart : un colossal ego trip!

Plusieurs écoles de pensée métaphysiques et religieuses affirment que l’humanité, à titre d’âme collective, voulait apprendre à manifester l’amour inconditionnel envers «Tout Ce Qui Est», et à reconnaître le «principe divin» derrière chaque création. D’autres écoles prétendent que «Dieu» trouvait l’union paradisiaque entre ses rejetons si ennuyante qu’il aurait inventé la dualité pour les extirper du statu quo, la diversité étant propice à la créativité.  

La dualité c’est toi et moi, une différentiation, une séparation résultant de l’individualisation. La diversité favorise assurément la créativité, mais en contrepartie, sur terre, les différences soulèvent la comparaison, l’évaluation, la critique, la rivalité, le jugement, l’opposition, la discrimination, la domination, la prédation, l’appropriation et la destruction. Une dynamique qui crée de l’action, en effet! (La dualité, c’est le conflit intérieur qui justifie le conflit extérieur. Lorsqu’on désire une chose, on désire simultanément son contraire disait un sage; voilà pourquoi personne n’est à l’abri des contradictions…)

Les initiateurs du «Projet Terra-Mart» éprouvaient sûrement une forte attirance pour l’aventure en terrain miné. Étaient-ils curieux de découvrir les effets du confinement dans la matière? Le cirque des horreurs dantesques a probablement commencé avec le régime carnivore remplaçant la diète énergétivore. Ils mangèrent la pomme … et autres. Quand on y songe, l’idée de réduire des créatures au cannibalisme est vraiment aberrante, quel qu’en soit le but. 

«L’horreur est humaine», nous dit Coluche. La beauté aussi, nous dit le film documentaire BARAKA qui illustre à merveille les gloires et les violentes calamités d’une planète où tout est permis; ce film nous montre la diversité des hommes et leur impact sur notre monde composite. (Pour plus de détails à propos du film, voyez : http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/10/twit-face.html )

En ce qui me concerne, je trouve que l’expérience biologique est une création collective vraiment maso, basée sur un système de pensée malade, voire, psychotique – ça prend le courage d’un kamikaze pour s’incarner sur terre. 

Les grands plaidoyers en faveur de cette aventure vaudevillesque ne font pas le poids. Georges Duhamel disait la même chose (en une seule phrase!) : «Je respecte trop l’idée de Dieu pour le rendre responsable d’un monde aussi absurde». De plus, si par hasard le cœur s’ouvre, la souffrance qu’on voit à tous les niveaux d’existence devient insupportable. Il faut observer les caractéristiques de ce monde de brutes avec neutralité (c’est-à-dire en tassant ses émotions) pour être capable d’en dégager une interprétation/perception plus lucide.

Plusieurs âmes individualisées aiment la terre sans condition et la perçoivent comme un endroit extraordinaire où se développer; elles ont donc plus de facilité à se réaliser dans des corps physiques. D’autres egos se débrouillent mieux dans des réalités parallèles, moins denses ou immatérielles, et trouvent ardu de s’adapter aux conditions de vie terrestres. Autrement dit, certains trippent sur ce qui meurt (le biologique), alors que d’autres trippent sur ce qui perdure (l’esprit). Pour d’autres encore, la terre est un parc d’amusement réservé au tourisme occasionnel. Les egos quittent donc l’école terrestre avec des attestations, certificats et diplômes différents.

Par ailleurs, une majorité de fragments de l’âme collective terrestre semble s’être engagée à faire évoluer le système planétaire. Par contre, la plupart des fragments qui viennent d’autres planètes ou systèmes d’énergie, s’incarnent plutôt à des époques charnières pour aider à transformer la dynamique.

J’ignore si le massacre des humains, des animaux et de la nature cessera un jour, j’en doute. En attendant, il est permis de se demander s’il est obligatoire de s’incarner dans pareil défouloir. Quand on réalise que toutes nos rencontres plus ou moins intimes ne sont en réalité que des prétextes pour nous tester ou régler nos supposés karmas de victimes, bourreaux et sauveurs, l’on peut aussi se demander si cela est indispensable à l’apprentissage de l’amour inconditionnel ou de la compassion. Je ne trouve pas que ce soit une manière très efficace d’y arriver – on obtient souvent l’effet contraire.

Nous devenons en quelque sorte des accros de l’autopunition. Les p’tits bonheurs d’occasion présagés (quand tout marche à notre goût) sont les carottes qui nous ramènent ici-bas; et, autant se le dire tout de suite, il est vrai qu’on ne peut pas être heureux tant que le bonheur dépend de situations/choses extérieures que l’ego juge favorables. Je crois aussi que c’est pendant l'incarnation qu’on peut le mieux comprendre le système et se libérer du désir de vivre éternellement dans la matière via la réincarnation.

La terre ressemble à un laboratoire où nous subissons les enchaînements de nos créations (mentales et émotionnelles) personnelles et collectives pour en tester la validité. L’évolution biologique et psychospirituelle est ce qu’on a trouvé de mieux pour justifier nos retours perpétuels dans ce monde de fous.

Se pourrait-il que nous nous incarnions ici-bas surtout pour la nourriture, le sexe, l'alcool, les drogues, la violence (physique, verbale, émotionnelle, mentale et spirituelle), et l'appropriation (possessivité) dont découlent la compétition et la bataille? Se pourrait-il qu’on ne veuille pas mourir en raison de ces attaches? Sachez que je ne porte aucun jugement sur ces attirances, je me pose simplement la question. Continuons-nous de vivre d’affreux scénarios parce que, une fois incarnés et conséquemment devenus amnésiques, nous aurions peur de mourir?

En dernier lieu, se pourrait-il que le système réincarnationniste soit un ego trip inventé de toute pièce par la conscience collective humaine, ainsi que son corollaire, le karma? Remarquez bien que le fait de réaliser qu’il s’agit d’une création de groupe ne nous empêche pas de la vivre; si nous sommes encore ici c’est parce que nous y avons cru et y croyons encore.

Le temps est peut-être venu de redevenir des êtres de lumière.

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