Désormais je veux supporter la douleur jusqu’à ce qu’elle-même s’écrie :
«En voilà assez!» et expire.
(Shakespeare)
Le karma de culpabilité pousse à l’autopunition, mère du rôle de victime : «je plaide coupable, Monsieur le juge!» Ce type de karma comprend deux sortes de culpabilité, la naturelle et l’artificielle; la première contribue à nous responsabiliser et la seconde à nous transformer en bourriques.
N.D.A. : Les descriptions suivantes [adaptation/traduction maison] s’inspirent de The Nature of Personal Reality, A Seth Book, Jane Roberts, chapitre 9 :
A) La culpabilité naturelle. Durant les premières incarnations, il est courant que les individus violent, tuent et causent du tort à autrui sans considération. Mais, petit à petit ils finissent par développer une culpabilité élémentaire. Par exemple, le souvenir du malaise ressenti après avoir tué, détruit tout sentiment de joie intrinsèque; l’individu ne recommencera peut-être pas (inutile de dire que le nombre de vies nécessaires pour apprendre varie). Au début, ces expériences sont faites en toute bonne foi car c’est l’instinct biologique animal qui prédomine. Avec l’émergence du libre arbitre et du sens de la responsabilité, l’instinct biologique peut graduellement faire place à la compassion consciente. L’individu abandonne la voie de l’homicide parce qu’il a appris, si ce n’est l’amour inconditionnel ou la compassion, au moins le respect. Contrairement à la culpabilité artificielle qui est punitive, la culpabilité naturelle est préventive.
B) La culpabilité artificielle. Cette forme de culpabilité est de nature religieuse(1), politique, socioculturelle, éducationnelle, familiale, etc. Elle colore les cultures de tous les pays du monde et affecte nos comportements même si la plupart du temps elle est inutile, voire nuisible. La culpabilité naturelle devait en principe nous prémunir contre la violation des lois universelles. Cependant, au cours des âges, elle s’est indûment étalée sur les faits et gestes de la vie courante, devenant un instrument de contrôle dont se servent individus et factions pour imposer aux autres leurs lois et valeurs arbitraires.
La culpabilité artificielle se manifeste pour des motifs aussi ridicules que manger du fast-food, faire une sieste l’après-midi, ne pas répondre au téléphone, ne pas faire ses devoirs, ne pas respecter sa parole avec des gens qui n’en n’ont pas, ne pas faire ce que les autres attendent de nous, et ainsi de suite. La liste est astronomique. Nous nous sentons coupables envers le monde, coupables de dire non et oui. Cette forme de culpabilité érode l’estime de soi, nous empêche de fonctionner adéquatement au quotidien et peut même entraîner de graves dépressions et maladies.
Pour nous libérer de la culpabilité artificielle, il faut d’abord identifier nos culpabilités réflexes et ensuite déterminer si nous avons violé une loi naturelle/universelle ou bien une valeur fabriquée de toute pièce par des humains. Il faut également cesser de répondre au très populaire et efficace chantage affectif (notre réponse automatique à l’extorsion d’un consentement via la culpabilité provient habituellement de notre percepteur d’impôt karmique : l’ego).
La personnalité de notre vie actuelle est sans aucun doute conditionnée par les cultures et les religions expérimentées antérieurement. Ce conditionnement laisse des traces dont notre mémoire cellulaire se porte garante. Par conséquent, il est très facile de nous sentir coupables à propos de tout et n’importe quoi, voire, de respirer. La neutralisation de ces engrammes exige de gros efforts de perspicacité et de vigilance.
Karma = peur = culpabilité = expiation = réincarnation = karma = peur = culpabilité...
Plus profonde et insidieuse encore est cette culpabilité inconsciente qui résulte de l’individualisation. La séparation d’avec notre source originelle occasionne une grande souffrance car nous nous sentons coupables d’avoir choisi la matière; nous croyons également que nous sommes irrécupérables. Cette culpabilité-là ne nous quitte jamais puisque nous nous réincarnons amnésiques. Qui dit culpabilité, dit punition. Si je nie cette culpabilité par crainte d’un châtiment, je vais tout faire pour la transférer – je dois trouver un (ou des) coupable(s).
La solution au problème? Retrouver la mémoire, reconnaître que cette culpabilité est une illusion et surtout se pardonner toutes les misères subies ou infligées à autrui au nom de cette sacro-sainte culpabilité. Si vous voulez en savoir plus, lisez A Course in Miracles, un enseignement qui montre comment sortir de la roue des renaissances via le pardon et la mutation de l’ego. Je crois que de nombreux auteurs du courant nouvel âge ont répandu cet enseignement de différentes manières et que ceux qui ne l’ont pas lu en ont ainsi bénéficié par la bande.
L’être éveillé sait que le karma repose intégralement sur le sentiment de culpabilité.
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(1) Il n’y a pas une seule religion ou secte qui ne manipule pas ses adeptes avec le sentiment de culpabilité. (Même source)
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