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17 novembre 2010

La prééminence sur les animaux

Le jour où l’on comprendra qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires.
(Boris Cyrulnik)

Plusieurs théories relatives à l’évolution terrestre soutiennent qu’avant de s’individualiser en humain il faut expérimenter l’espèce animale. D’abord à l’intérieur d’une âme-groupe animale incluant des milliers d’animaux. Puis, à l’intérieur d’une âme-groupe ayant réduit son contingent à deux animaux (habituellement deux chevaux, chiens ou chats). Les animaux doivent en principe se familiariser aux humains et cesser d’en avoir peur avant de transiter vers l’espèce humaine. Pas évident, vu la façon dont les humains les traitent. Toujours selon cette théorie, le transfert de l’ego animal à l’ego humain se produit lorsque l’animal a été capable d’éprouver de la dévotion envers son maître ou de se sacrifier pour lui.

«(…) Il me faut mentionner le cas de l’animal qui s’individualise en être humain tout en continuant à occuper un corps animal. Le transfert de la sphère animale à la sphère humaine doit avoir lieu quand le bon moment est arrivé – quand toute peur est partie et quand le côté amour a été suffisamment développé. Dans le cas où un chien, qui est la moitié d’une âme-groupe, meurt de mort naturelle et où la seconde moitié de l’âme-groupe, un autre chien par exemple, reste en vie mais n’a plus de leçon à apprendre, ce chien devient un être humain à tous les points de vue, sauf en ce qui concerne la forme. Vous avez sans doute connu des cas où, à la fin de sa vie, un chien paraissait presque humain, où il semblait comprendre tous les mots que vous lui disiez et où sa mystérieuse compréhension de vos pensées et de vos actes faisait songer à une intuition au delà de ce que vous imaginiez possible pour un animal. Un tel chien est en fait «un chien humain» : un animal en ce qui concerne la forme, mais humain en ce qui concerne l’intelligence, capable de raisonner et de prendre des décisions dont il est le seul responsable.» (La vie de l’âme pendant le sommeil, Peter Richelieu, Éditions Soleil – épuisé)   

L’auteur Penelope Smith, une professionnelle de la communication télépathique entre espèces (Animal Talk), dit au sujet de la transmigration que, selon les témoignages des animaux et des humains eux-mêmes, cette transmigration s’établit non pas en vertu d’un ordre évolutionnaire qui va de l’animal à l’humain, mais en fonction d’un désir personnel de s’exprimer dans une forme plutôt qu’une autre. Cette vision va à l’encontre de nombreuses traditions ésotériques/spirituelles qui nous assurent qu’une fois à l’étape humaine nous ne reculons pas de cette manière. En réalité, plusieurs écoles de pensée choisissent d’enseigner que la forme humaine représente le couronnement de l’évolution terrestre.

Selon Penelope, cette hypothèse est basée sur de fausses croyances vis-à-vis de la nature de l’animal (voyez la note 2 du chapitre «le buffet du cosmos») : 
«Certaines personnes ont de la difficulté à envisager les choses du point de vue de l’animal ou à s’imaginer être autre chose qu’un être humain : ‘Qui voudrait être un chien, un chat ou un oiseau? C’est dégradant!’
     Elles prennent pour acquis que l’identité humaine possède un statut supérieur et qu’être un animal est quelque chose d’avilissant, de dégradant. Cette attitude peut provenir de théories, de philosophies ou de religions qui assument que les êtres évoluent spirituellement de la forme la plus simple (inférieure) à la plus complexe (supérieure) et/ou qu’on ne peut atteindre la réalisation qu’à travers la forme humaine. Cela laisse supposer que l’humain est en haut de l’échelle et que tous les autres êtres sont relativement ignorants de leur propre identité ou simplement inconscients.
     Ce n’est pas ce que j’ai constaté au cours des milliers de consultations que j’ai eues avec des animaux et des humains. Il y a des êtres qui ont déjà eu des corps humains et qui occupent actuellement un corps animal et cela n’a rien à voir avec une punition ou un pattern évolutionnaire quelconque qui pourrait s’appliquer à tous. C’est un choix individuel.»

Râmana Mahârshi disait que la réalisation du Soi (éveil ou illumination) n’était pas du tout exclusivement réservée à l’espèce humaine : «Il n’est pas vrai que la condition humaine soit nécessairement la plus élevée et que l’on ne puisse atteindre la réalisation que dans de cette condition. Un animal peut atteindre la réalisation du Soi.» À mon avis, étant donné que les animaux n’ont pas le crâne bourré de croyances religieuses, c’est peut-être même plus facile pour eux que pour nous. Plusieurs âmes préfèrent le règne animal, plus authentique, et choisissent d’achever leur individualisation et la réalisation du Soi sans passer par la forme humaine(1).

L’homme est un être de transition; il n’est ni le stade ultime ni le couronnement de l’existence sur la terre.
(Sri Aurobindo)

D’autres écoles de pensée soutiennent que l’âme ne gravit pas une série de marches dont chacune représenterait un grade supérieur d’évolution, mais plutôt que l’âme se tient au centre d’elle-même et développe ses capacités dans toutes les directions à la fois. L’âme ne se limite pas aux identités humaines et animales terrestres; sa nature multidimensionnelle lui permet de créer simultanément des formes de vie dans des réalités d’existence parallèles.

La science et la psychologie populaires ont répandu des notions erronées à propos de l’intelligence et de la capacité de communiquer des animaux. La structure cérébrale de la plupart des animaux étant moins complexe que celle de l’humain, on en a déduit qu’ils étaient incapables de raisonner et d’éprouver des émotions véritables.

Une vidéocassette produite en caméra cachée montrait une technicienne de laboratoire en train de narguer un chimpanzé coincé dans un appareil de contention en proie à de grandes souffrances, c’était évident; il pleurait tandis qu’il agonisait de ses tortures. Horrible. Si les animaux n’avaient pas de cerveaux émotionnel, rationnel et limbique, on ne les utiliserait pas en laboratoire pour étudier le seuil de la douleur ainsi que différents comportements psychologiques. Les gens ne supporteraient pas de voir leur chien sous la torture dans un labo. Quelle différence y a-t-il entre leur chien et le chimpanzé? Aucune.

Parenthèse sur les animaux de laboratoires.
Un bulletin de nouvelles annonçait l’ouverture d’un centre de recherche où l’on testera sur quelque 200 singes des médicaments pour contrer le sida, les maladies cardiovasculaires et autres calamités sociales. Le chercheur affirmait qu’il était indispensable de faire ces tests sur des animaux et qu’on veillerait à ne pas les faire souffrir. Foutaise. Il existe maintenant de nouvelles techniques plus efficaces qui ne nécessitent pas de cobayes animaux. Et puis, l’on sait bien que l’ultime cobaye c’est l’humain. Combien de médicaments déclarés dangereux sinon mortels a-t-on retirés du marché bien qu’ils aient été testés sur des animaux?
     Le médecin belge Jean-Pierre Willem a écrit plusieurs ouvrages sur les soins par les huiles essentielles («Aroma stress, 50 stress de la vie quotidienne traités par les huiles essentielles», «100 maladies du XXIe siècle, solutions naturelles» et «Aroma Famille», Albin Michel, 2005). Il est cofondateur de Médecins sans frontières et initiateur du concept d’ethnomédecine, une synthèse entre la médecine occidentale et les thérapeutiques traditionnelles et naturelles de différents pays. À lire pour qui veut se soigner et avoir la conscience tranquille.
     À mon avis, une bonne hygiène mentale et émotionnelle aurait plus de succès que les pilules et les granules des multinationales pharmaceutiques.
Fin de la parenthèse.

Il serait grandement temps que les mentalités changent. Malheureusement, l’on commence à peine à reconnaître l’évidence d’une intelligence complexe, de même origine que la nôtre, derrière les comportements animaux.

Nous pouvons beaucoup apprendre de l’échange télépathique puisque c’est le langage universel le plus authentique :
«Pour moi, la communication télépathique était quelque chose de naturel. Je pouvais «être» avec eux [les animaux]. Je leur parlais en pensée ou verbalement et je recevais leurs réponses mentalement. Je savais qu’ils pouvaient penser par eux-mêmes. Tous les êtres ont la faculté innée de communiquer et de comprendre. Tous les enfants, ou presque, peuvent expérimenter la communication mentale ou télépathique avec les autres espèces. C’est la principale manière (avec le geste) de communiquer, bien avant le langage verbal. (…)
     Même si plusieurs animaux domestiques comprennent les mots parce qu’ils y sont familiers, ils captent nos intentions, nos émotions, nos images et nos pensées plus que les mots. Étant donné qu’ils ne sont pas forcés de croire que le langage verbal est le seul et unique moyen de communiquer, ils ne perdent pas, comme les humains, leur sensibilité télépathique innée.
     Les animaux communiquent évidemment par l’action physique, mais aussi en nous envoyant des pensées directes, des images mentales et émotionnelles, et des concepts. Les humains capteront ces messages dans la mesure où ils seront sensibles et réceptifs à la communication télépathique.» (Penelope Smith)  

La télépathie entre humains n’en va pas autrement – certaines personnes pensent tellement fort qu’il n’est pas difficile de capter leurs non-dits. À l’instar des humains, les animaux peuvent mal comprendre nos messages lorsque ceux-ci sont confus ou contradictoires – des messages doubles, par exemple. Nous devons également leur demander des choses qui correspondent à leur réalité biologique. 

Rejetant d’emblée le côté spirituel des animaux, nous prenons pour acquis qu’ils n’ont ni intelligence ni âme. Par conséquent, nous les traitons à coup de pied comme des objets utilitaires, comme des créatures inférieures gouvernées par un instinct aveugle et privées de conscience de soi et de libre arbitre. À ce compte-là, le robot humain n’a pas de quoi se faire péter les bretelles!

«Aimer les animaux nous permet d’accéder au plus tendre, au plus vulnérable de nous-même. Leurs besoins sont relativement simples : de la nourriture, de l’eau propre, un endroit douillet pour dormir, de l’exercice pour lâcher leur fou, des activités pour tenir leur esprit en éveil, et de l’amour. Et, ensuite ils nous aiment en retour, d’un amour pur et sincère, dévoué et attentif.» (Rachel Toor, L’amour à poils)

Évaluer l’intelligence de l’animal en comparant ses comportements à ceux de l’homme est ridicule. Les animaux ont des composantes génétiques et des capacités physiques différentes. Leurs comportements varient en fonction du corps, de l’environnement et de l’expérience de l’espèce; ce n’est pas une question de supériorité ou d’infériorité. Mon chat ne joue pas de piano, mais, mon voisin non plus… Ce n’est pas parce mon chien n’écrit pas qu’il n’est pas intelligent (le nombre d’analphabètes humains est faramineux). L’écriture est un savoir-faire manuel inhérent à la forme biologique humaine. Par ailleurs, les animaux sont capables de choses impossibles aux humains.

La plupart des animaux de compagnie se sentent à l’aise avec nous. Ils influencent nos activités comme en fait foi cette exclamation imprimée sur un T-shirt : J’habite chez mon chat! Selon Penelope, certains animaux désirent contrôler leurs pulsions physiques pour s’adapter et ressembler aux humains. D’autres sont très peu conscients, se cachent dans leur corps et ne veulent pas communiquer – tout comme beaucoup d’humains. D’autres enfin, sont plus perspicaces et conscients que leurs maîtres qui essaient vainement de les comprendre.

Nos compagnons de voyage contribuent à notre joie de vivre. Ils font partie de nos projections/miroirs agréables. La simplicité, la sincérité, l’intégrité et l’amour dont ils font preuve sont exemplaires. Beaucoup de gens se questionnent sur l’amour excessif qu’on leur porte. Pourtant, la raison est bien simple : il y a un retour! L’amour humain étant tout ce qu’il y a de plus conditionnel, nous donnons pour recevoir. Or avec les animaux, c’est différent; en réalité, ils nous enseignent l’amour inconditionnel par l’exemple. Que nous soyons beaux ou laids, intelligents ou stupides, riches ou pauvres, voire méchants, cela ne change rien à la qualité de l’amour qu’ils nous offrent.

Il m’arrive souvent de sourire à des gens sur la rue, gratuitement, avec plus ou moins de feed-back. Par contre, à chaque fois que je m’arrête pour saluer un chien, il me signale tout de suite sa joie. Contrairement à la majorité des humains, le compagnon animal ne camoufle pas ses émotions ni ses besoins. Il est spontané, sincère et fidèle et n’a pas de complexe de supériorité ou d’infériorité. Il est ce qu’il est. L’humoriste manitobain John Wing Jr disait : «Si vous recherchez la loyauté dans une relation, achetez-vous un chien!»

Un peu de surenchère avec Mark Twain :
«Si vous nourrissez un chien affamé et prenez, il ne vous mordra pas. C’est la principale différence entre un chien et un humain.»
«C'est par favoritisme qu'on entre au paradis. Si c'était au mérite, mon chien y entrerait tout de suite et moi je resterais dehors.»

En ce qui me concerne, «j’enseigne» télépathiquement à tous mes animaux de compagnie, et par extension à tous les animaux de la planète, qu’il n’est pas obligatoire de s’incarner en humain pour apprendre à donner et à recevoir de l’amour inconditionnel. N’oublions pas que l’élève peut dépasser le maître, voire, être plus évolué que son maître. Lorsqu’on regarde œuvrer les chiens guides pour aveugles, cela devient une évidence. Je crois qu’à l’heure actuelle, même les animaux sauvages sont en train de faire un bond quantique dont l’espèce humaine est incapable, et que c’est pour cela qu’ils disparaissent si rapidement.

En définitive, il ne s’agit même pas de sauver les animaux; l’Arche au complet est en train de couler à pic!

Par ailleurs, on peut aisément comprendre que les animaux destinés à la consommation et aux laboratoires soient écœurés de se faire massacrer. Surtout qu’il n’est pas nécessaire de faire souffrir des animaux pour se nourrir, s’habiller et se soigner adéquatement.

L’être éveillé observe la maladie, la vieillesse et la mort, et voit que rien ni personne ne peut leur échapper. Lorsque la compassion repose dans le cœur, il n’y a aucune raison d’ajouter au mal et à la douleur.
(Sage, Perfection of Wisdom)

J'ai trouvé le chaînon manquant entre l'animal et l'homme civilisé : c'est nous! 
(Konrad Lorenz, zoologiste)
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(1) L’ego qui s’incarne pour la première fois dans la forme humaine est souvent désemparé, confus et apeuré car il ne connaît pas le système. Il s’incarne généralement dans un milieu simple (ce qui peut faciliter les choses). Les egos qui en sont à leurs premières expériences humaines ont souvent des comportements similaires à ceux des autistes ou des hyperactifs «Ritalin».
     Si les parents savaient cela, ils comprendraient le défi que l’incarnation représente pour ces enfants et se sentiraient eux-mêmes moins désemparés. Pour plus de détails sur cette hypothèse, je décris brièvement l’essentiel des comportements psycho émotifs caractérisant les diverses étapes d’individualisation humaine. Voyez l’Addenda à la fin de cette annexe.

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