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Le témoignage suivant me rappelle ce que j’ai expérimenté (sans passer par une mort clinique) en ce qu’il est «neutre», dépourvu de visions reliées à des croyances religieuses ou à une iconographie de déités. Ce qui élimine les visions d’enfer et paradis idyllique. En fait, il s’agit d’une rencontre avec une partie de soi que pour toutes sortes de raisons nous pouvons ignorer ou négliger pendant toute une vie.
Note 28.11.13 : j'ai oublié de dire qu'en effet, la chose qu'on retient et dont on ne peut douter c'est cette forme d'amour "inconditionnel et total' qu'on ressent, comme le dit Lana; un amour sans objet - personnes ou autres - et qui ne se compare à rien de ce qu'on peut avoir éprouvé auparavant.
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Auteur : Lana
Mon expérience de mort imminente s’est produite lorsque j’avais cinq ans, en Russie. J’y suis née et j’y vivais au moment où je fis un voyage de vacances à la Mer Noire avec ma mère et mes grands-parents.
Pour un moment, j’ai ressenti la terrible peur de la mort et mon corps qui percevait la situation comme une menace pour sa vie. J’ai retenu ma respiration et je me suis débattue pour trouver un point d’ancrage pouvant me sauver, mais, il n’y avait que de l’eau. Que de l’eau, partout. J’étais impuissante, totalement dépourvue de contrôle. Lorsque j’ai réalisé qu’il était inutile de me battre, qu’il n’y avait rien à quoi m’agripper, j’ai abandonné. J’ai cessé de retenir mon souffle, d’essayer de me sauver, de me battre pour la vie; j’ai décidé de laisser les choses se produire.
Ce dont je me souviens ensuite, c’est d’un sentiment inconnu de paix très profonde; je n’avais ressenti rien de tel de ma vie. Je me sentais soudainement complètement en sécurité, enveloppée et protégée par un amour inconditionnel total – je ne peux pas le décrire autrement. Cet amour m’entourait, il était partout, mais en même temps, il était « moi » aussi, c’est-à-dire, celle que j’étais, l’essence de mon être. Il n’y avait plus de peur, d’inquiétude, de combat pour quoi que ce soit, et j’aurais voulu rester là, dans cet état, pour toujours.
J’avais l’impression que j’avais enfin trouvé ma véritable identité. Il n’y avait pas de limites ou de limitations, je pouvais aller où bon me semble, savoir n’importe quoi, faire ce que je voulais. Ce sentiment de liberté était inexplicable. J’avais conscience que cette chose que nous appelons ordinairement « temps » était suspendu, celui-ci n’existait plus.
Puis, je fus emportée par une force inconnue. Je commençai à bouger à une vitesse vertigineuse qui me semblait même dépasser la vitesse de la lumière. J’ai parcouru une distance énorme, littéralement « au-delà du monde ». Je n’avais pas l’impression d’avoir un « corps », c’était plutôt comme le déplacement d’un éclair dans le noir, celui-ci se dirigeant vers un point de lumière brillant à distance; plus je m’approchais de cette lumière, plus mon désir de l’atteindre augmentait.
Aussitôt parvenue à ce point de lumière, je me retrouvai dans un monde de lumière. Dans cet endroit, tout était fait de lumière et en resplendissait. C’était d’une beauté et d’une splendeur indescriptible. « Ciel » serait le mot adéquat, mais je n’éprouvais aucun sentiment religieux et je savais qu’il n’y avait rien de tel qu’un « enfer ». Je savais sans savoir comment ni pourquoi il s’agissait d’un endroit où chacun allait éventuellement après sa mort, indépendamment de ce qu’il avait été et de ce qu’il avait fait.
Au milieu de cette lumière se tenait un personnage masculin. Celui-ci resplendissait de lumière et dégageait un amour inconditionnel total n’ayant absolument rien de terrestre. L’être m’accueillait dans sa lumière ou m’en enveloppait; c’était comme s’il m’avait enlacée. Je me rappelais tout à coup de cet endroit. C’était chez moi, mon véritable foyer; je me demandais comment j’avais pu l’oublier. J’avais l’impression de revenir chez moi après un long et pénible voyage à l’étranger. L’être de lumière existait bien avant moi et, de toute la création, il était celui qui me connaissait mieux que quiconque.
L’être de lumière connaissait tout de moi. Celui-ci savait tout ce que j’avais pensé, dit ou fait, et il me montra toute ma vie en un éclair. On m’a montré tous les détails de ma dernière vie, et de la future dans le cas où je déciderais de retourner sur terre. Tout était simultané : tous les détails de toutes les relations de cause à effet de ma vie, tout le positif et le négatif, tous les effets de ma vie sur celles des autres et tous les effets de la vie des autres sur moi. Il n’y manquait aucune pensée, aucun sentiment. Je pouvais éprouver les sentiments et les pensées de toutes les autres personnes comme si j’étais à leur place. Ceci me procura une compréhension expérimentale de ce qui apportait douleur ou joie aux gens - expériences positives ou négatives et effets de mes propres actions.
Pendant cette révision de vie, l’être ne me jugeait pas, malgré les nombreux manquements que j’y voyais. Il me montrait simplement ma vie telle qu’elle avait été pour moi et m’aimait sans condition; c’est ce qui me donna le courage de la voir au complet sans visières. Il me laissait déterminer ce qui était positif ou négatif et décider de ce que j’allais en faire. Je ne me souviens d’aucun détail des événements qui me furent montrés, passés ou futurs, mais je me souviens de ce qui était le plus important.
L’être de lumière me montra que les seules choses qui importaient vraiment dans la vie étaient l’amour que nous ressentions, les gestes d’amour que nous posions, les mots d’amour que nous prononcions et les pensées aimantes que nous entretenions. Tout ce qui avait été fait, dit, accompli ou même pensé sans amour, était annulé. C’était sans importance. Ça n’existait plus, tout simplement. L’amour était tout ce qui avait de l’importance, seul l’amour est réel. Tout ce que nous faisons avec amour est ce qui doit être. Tout est correct. Tout est bien. Et, l’amour que nous ressentons durant notre vie est tout ce qui reste une fois que toutes les autres choses (tout ce qui est éphémère) se sont évanouies.
Ensuite, je me souviens de m’être retrouvée dans un autre endroit sans savoir comment. Le premier être de lumière était parti et j’étais entourée par d’autres êtres ou des gens que j’avais l’impression de « reconnaître ». Ces êtres semblaient faire partie de ma famille, de vieux amis qui avaient été avec moi de toute éternité. La meilleure description serait « famille spirituelle » ou « famille de l’âme ». Rencontrer ces êtres, c’est l’équivalent de revoir les personnes les plus importantes de notre vie après une longue séparation. Se retrouver entre nous provoque une vive explosion d’amour et de joie.
Les êtres communiquaient entre eux et avec moi par télépathie. Nous échangions sans mots, directement, mentalement, d’esprit à esprit. Nous n’avions pas de corps. Nous étions constitués d’une substance inconnue, une sorte de concentration de lumière pure, nous étions comme des points de lumière à l’intérieur de la lumière environnante. Tout le monde savait instantanément ce que les autres « avaient à l’esprit ». Il n’y avait ni possibilité ni besoin de cacher quoi que ce soit aux autres. Ce genre de communication rendait tout malentendu impossible et nous rapprochait d’une façon quasi indescriptible. Nous sommes tous des individus, mais en même temps nous sommes tous « un », unis pour toujours par des liens d’amour indestructibles et par la lumière des autres et du monde de lumière environnant dont nous faisons partie.
L’amour que ces êtres exsudaient m’a guérie; celui-ci extirpa de moi toute noirceur et effaça toute la douleur et le chagrin accumulés pendant ma vie terrestre. La vie vécue sur terre et la terre elle-même me semblaient très distantes, de plus en plus, c’était comme si ça n’avait jamais existé. Je suis restée dans cet endroit en compagnie de ma « famille de l’âme » pour un temps qui me parut être l’éternité. Il n’y avait ni « temps » (au sens habituel du terme) ni « espace ». Toutefois il y avait des endroits où aller et des espaces de temps qui passaient. Ceci paraît contradictoire mais c’est la seule façon dont je peux traduire cela. Espace sans espace, temps sans temps. Dans cet endroit, il n’y a que pur état d’Être.
Mis à part ma « guérison » et l’immense plaisir d’être ensembles, je ne me souviens pas de ce que nous avons fait. Je me souviens de ce monde comme d’un endroit immense, gigantesque, sans limite ni frontière, ni individuel ni extérieur. Je me rappelle que tous les êtres de cet endroit possédaient une connaissance totale, complète, à propos de tout. C’était plaisant, agréable et beau, au-delà de toute expression. En ce lieu, les « choses » et les « êtres » étaient faits de lumière, tout était lumière, en dépit de l’individualité de ces « choses » et de ces « êtres ». C’est de la lumière dont je me souviens le plus. C’était vivant. Vivant. Une lumière vivante qui était tout, l’essence de tout.
Ensuite, je me souviens de m’être retrouvée en présence de l’être de lumière rencontré en premier; celui-ci me disait que je devais retourner. J’ai répondu : « C’est hors de question, je ne le ferai pas! » C’était vraiment la dernière chose que je souhaitais. La vie sur terre, remplie de noirceur, de souffrance, de tristesse, de limites et de limitations avait l’air d’une horrible prison comparée à cet endroit merveilleux, et je refusais carrément d’y retourner. On me dit que mon heure n’était pas venue, qu’on m’avait permis une petite visite chez moi, mais que je devais réaliser mon but sur terre et accomplir la tâche que j’avais choisie. L’être de lumière me rappela que mon but était de développer l’amour et la compassion et de les exprimer sur terre, et que mon travail consistait à aider les autres de toutes les façons possibles. J’avais choisi cela de moi-même. L’être me dit que je serais de retour dans le monde de lumière, dans temps de le dire. « N’oublie jamais qu’en réalité, il n’y a pas de temps, seulement l’éternité comme tel », dit-il.
Et puis, je fus de retour, je ressentais mon corps. Ces souvenirs ne me revinrent que des années plus tard. Mais, ils avaient toujours été présents et cela m’avait donné la force de faire face aux difficultés de ma propre vie et d’aider les autres. Durant toute ma vie professionnelle j’ai travaillé pour aider les autres de différentes manières. À l’âge de 18 ans, j’ai commencé à travailler pour des personnes âgées, séniles, mourantes, pour des gens physiquement et émotionnellement malades. J’ai travaillé avec des gens atteints de sida et de maladie mentale. Plus tard, j’ai travaillé en milieu de santé mentale et d’assistance sociale, avec des gens aux prises avec des difficultés psychologiques, sociales, existentielles, émotionnelles et spirituelles. J’ai toujours ressenti que mon travail avait un sens profond, même avant de me souvenir de mon EMI. Actuellement, je suis thérapeute en psychosynthèse, une branche de la psychologie transpersonnelle.
L’expérience de mort imminente a été le fondement de mon intérêt indéfectible pour le paranormal, le mysticisme, l’inhabituel et le spirituel, un intérêt que j’entretiens depuis aussi longtemps que je me souvienne; par contre, j’ai ignoré pourquoi durant des années. Cela m’a permis d’explorer des dimensions inconnues, de questionner et de trouver des réponses, de constamment vouloir en apprendre plus sur la vie, la mort et l’entre-deux, et de chercher toujours de nouvelles façons d’aider les autres - ce qui pour moi est la chose la plus importante qu’on puisse faire dans la vie. Enfin, l’expérience de mort imminente m’a appris autant sur la vie que sur la mort, et ça continue.
Commentaires additionnels :
Au moment de l’expérience j’avais cinq ans et je n’avais pas le vocabulaire pour l’exprimer en mots. Même maintenant, c’est difficile parce que l’expérience a eu lieu dans une dimension différente de celle de la conscience ordinaire, une dimension où les mots ne s’appliquent pas, le langage verbal est un mode de communication humain, terrestre. Il n’y a pas de vocabulaire pour décrire le genre d’expérience et les sentiments impliqués, alors, il faudrait presque en inventer un.
C’était RÉEL, plus que n’importe quelle autre réalité que j’ai expérimentée avant et après. En vérité, c’était ça la réalité. La vie ordinaire que je mène sur terre, cette vie-là, c’est du rêve comparativement à l’EMI.
Pur esprit, conscience pure, sans limite. Notre substance, la mienne et celle des autres êtres rencontrés dans ce monde de lumière (voir plus haut), était faite d’un concentré de lumière. Nous étions cette lumière, à la différence que la densité variait selon les choses et les êtres.
Une lumière vivante, c’était tout, l’essence de chaque chose et de tout. Je n’ai pas seulement « vu » cette lumière car tout et tous, nous ÉTIONS cette lumière. Ceci, je crois, est la base de ce que plusieurs traditions et enseignements spirituels et religieux ont décrit : être « un » avec toutes choses. Si, dans son essence, chaque chose est constituée de cette lumière, alors tout est vraiment « un », et c’est ce que j’ai expérimenté.
Rien qu’on puisse considérer comme des preuves de l’expérience. Il s’agissait davantage des problèmes de famille et de vie personnelle, des choses dont je ne me suis rappelé que des années plus tard et que je « connaissais » déjà à cause de cette révision/projection de vie. Mon but personnel consistait à développer l’amour et des façons de l’exprimer sur terre, ainsi que d’aider les gens de toutes les façons possibles. D’une certaine façon, je crois que c’est le but de chacun, en particulier apprendre à aimer et à l’exprimer. Seul l’amour est réel. Une fois que tout a disparu, il ne reste que l’amour.
On m’a montré des événements qui se produiraient et des personnes que je rencontrerais si je revenais, mais malheureusement ou heureusement, je les ai tous oubliés. Parfois, dans certaines circonstances de ma vie, je vois des gens que je n’ai jamais rencontrés physiquement avant, et pourtant, je « sais », je me « souviens » d’eux.
Revenir fut l’aspect le plus pragmatique de l’expérience. L’être de lumière m’a dit que je devais retourner et j’ai répondu : non! Je me souviens que l’être me traitait un peu comme un enfant; j’étais l’enfant et lui l’adulte, au plan spirituel s’entend. Il m’a comme souris en me disant tendrement, mais fermement : tu dois y aller. C’est ton travail. C’est ta part. Tu dois le faire. Il me rappela que j’avais moi-même choisi cela. Et j’agissais en enfant, je refusais. Depuis que j’ai retrouvé le souvenir de mon EMI, je me suis aussi rappelé ce refus de revenir à la vie sur terre et j’ai réalisé que celui-ci était à l’origine de plusieurs difficultés et problèmes d’ordre existentiel et émotionnel de ma vie. J’ai dû suivre une thérapie, et finalement, j’ai fini par accepter d’être là, d’avoir choisi cela - ce que je n’avais pas fait durant l’expérience de mort imminente.
Après l’expérience, j’ai acquis une sorte de « clairvoyance » qui me permet de voir au travers et au-delà de l’apparence extérieure des gens, de voir leurs souffrances secrètes, leurs désirs, leurs besoins et leurs aspirations, leur agenda dissimulé et leurs stratégies subconscientes. Cette « capacité » m’a occasionné quelques problèmes, jusqu’à ce que j’apprenne à vivre avec et à l’utiliser à bon escient. J’ai parfois des rêves pré-cognitifs et je reçois beaucoup de « connaissances » intuitives.
Je ne sais pas ce que je serais devenue sans cette expérience étant donné que j’étais une enfant n’ayant pas acquis d’attitudes et de croyances particulières. Je suis plutôt certaine que c’est cette expérience qui a fait de moi une personne encline à une spiritualité dépourvue de pré-requis et de rituels dogmatiques ou religieux. Cela m’a aussi rendue très ouverte à des concepts comme la réincarnation; j’éprouve plus d’attirance pour les pratiques et les enseignements spirituels orientaux qu’occidentaux, et encore plus pour la spiritualité expérimentale que pour les croyances ou les enseignements intellectuels.
La « relation d’aide » est la seule carrière que je voulais et que j’ai eue. C’était l’unique fil conducteur de mon travail, même si j’ai souvent travaillé sans être reconnue, eu des jobs avec peu ou pas de « statut » social et sous-payés, parmi des gens considérés comme des moins que rien ou des parias par notre société occidentale. J’ai aimé mon travail et je continue de l’aimer. Cela a affecté mes relations différemment; parfois positivement puisque j’essaie de tout faire sur une base d’amour, parfois négativement puisque j’ai souvent fait face à de l’incompréhension par rapport à mes buts et à ma façon de voir ma vie. Les choses matérielles, l’argent et le « succès » ne m’importent pas. Les choses qui comptent dans ma vie, sont celles que j’ai obtenues de mon EMI. Je cherche toujours à approfondir ma compréhension de la vie. Il y a aussi qu’on n’aime pas tellement ma capacité de « voir » puisqu’il y a souvent des demi-vérités, des mensonges et des dissimulations entre les gens. Notre société considère cela comme tout à fait « normal », alors que de mon côté, je considère que le mode de communication et d’interrelation « normal » est de dire toute la vérité, sans dissimulation. Cette faculté a parfois été difficile à intégrer dans ma vie de tous les jours.
Joie, émerveillement, paix. Aussi de la tristesse et du chagrin parce que je devais revenir à cette dimension de noirceur, de souffrance et de limites – voilà ce que c’est, comparé au monde de lumière.
Le pire, c’était la peur de la mort avant que l’expérience ne débute, et puis, le retour. Le meilleur, c’était la rencontre avec l’être de lumière avec qui j’étais durant la révision de vie. Celui-ci a été l’être le plus important pour moi jusqu'à maintenant.
L’expérience de mort imminente est à la fois un face à face avec la mort et avec la vie. La vie et la mort sont enchevêtrées, inséparables l’une de l’autre. Apprendre à vivre c’est apprendre à mourir et apprendre à mourir c’est apprendre à vivre pleinement. Tant que nous avons peur de la mort nous avons peur de la vie. Si nous avons peur de mourir, nous avons aussi peur de vivre.
Je crois que les survivants de partout dans le monde ont actuellement un impact contribuant à changer la conscience collective du temps présent. Ils présentent une perspective axée sur la compréhension universelle, l’unité universelle, l’humanité universelle, la compassion et l’amour universels – des choses dont nous avons grandement besoin à notre époque.
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