Interview avec Elisabeth Kubler-Ross
Par John Harricharan
En Suisse, au milieu des années vingt, naissaient des triplés dans une famille qui n’espérait qu'un seul enfant. Pesant environ deux livres, on ne croyait pas qu’Elisabeth Kubler survivrait. Mais l'amour et les soins de ses parents joints à l'esprit indomptable d’Elisabeth, ont mis au monde l'une de ses plus nobles filles.
Auteur réputée (elle a écrit plus de seize livres), Dr Elisabeth Kubler-Ross fut médecin et philosophe, conférencière, enseignante, et devint une autorité en recherche sur l'agonie et la mort, néanmoins, elle n'avait rien de sombre.
Q. Vous avez vu la mort de nombreuses fois. En avez-vous peur?
R. La mort ne m'a jamais effrayée. Cela fait partie de la vie comme n’importe quoi d’autre. J'y ai fait face tellement de fois qu'elle n'est plus une ennemie.
Q. Croyez-vous à la continuité de la vie après la mort?
R. Non seulement j’y crois, je sais. J'ai toujours eu l’impression de savoir. Je sais aussi que la vie est éternelle.
Q. Il y a quelque chose de «déraisonnable» dans la mort. Elle me semble survenir de façon très étrange et inattendue. Pensez-vous que nous choisissons notre fin ou est-elle prédéterminée?
R. Nous en sommes venus accomplir certaines tâches. Ces tâches incluent également beaucoup d’apprentissages. Nous apprenons et nous nous enseignons les uns les autres. Notre temps n'est pas prédéterminé. Lorsque nous avons terminé nos tâches, nous partons. Les enfants qui meurent jeunes comptent parmi nos meilleurs professeurs. Nous sommes autorisés à mourir quand nous enseigné ce que nous sommes venus enseigner et lorsque nous avons appris que nous sommes venus apprendre.
Q. Pouvons-nous communiquer avec nos proches qui ont quitté?
R. Si vous êtes prêt et si votre développement spirituel est suffisamment élevé. Cela peut se faire à travers les rêves et aussi par d'autres méthodes. Je recommande toujours aux parents en deuil, une fois qu'ils ont laissé tomber la lourdeur et le ressentiment, de dire : «J'ai vraiment besoin de te voir dans mes rêves. J'ai besoin de savoir que tu es bien d'accord». S'il y a beaucoup de tristesse et de colère, celui qui est parti ne peut pas communiquer. Mais si les conditions sont favorables et qu’il y a assez de confiance, le contact se produira durant les rêves.
Q. J'ai décrit un incident dans mon livre When You Can Walk on Water, Take the Boat où j'ai rencontré mon père qui était décédé un an plus tôt. Il m'a dit: «Mon fils, lorsque tu es confronté à un problème difficile et que tu as besoin de mon aide, va dormir et nous nous rencontrerons sous le tamarinier du petit village près de la rivière. Là, nous verrons ce que nous pouvons faire au sujet de ton problème». Pour moi, c'était une expérience extrêmement émouvante et rassurante. Pensez-vous que c’était réel?
R. Oui, je me souviens de cette histoire dans votre livre! C'est un livre fantastique et j'en ai donné beaucoup de copies en cadeau. L'expérience avec votre père était plus réelle que réelle! L'histoire était charmante, très émouvante et elle aidera beaucoup de gens.
Voyez-vous, notre vie sur cette planète est constituée d’environ quatre-vingt-dix pour cent d’illusion. Nous la créons à partir de ce qui semble être, mais il y a beaucoup plus que cela. Vous avez rencontré votre père à un niveau de réalité différent, mais c’est aussi valable que n'importe quoi d'autre que vous faites. Continuez de le rencontrer; il vous aidera et ne cessera pas de vous aider.
Q. Parfois je sens également la présence de mon épouse autour de moi. Elle est morte au début de la trentaine. Il y a des moments où je crois entendre sa voix. Aujourd'hui, le message disait : «Ne t’inquiète pas. Tout ira mieux que ce que tu imagines. Tu dois te débarrasser de cette tristesse et apporter plus de joie dans ta vie. Alors, et alors seulement, tu m'entendras plus clairement». Était-ce seulement mon imagination?
R. Oh non, pas du tout! C’est arrivé pour vrai! Si vous vous débarrassez de cette pesanteur autour de vous, vous aurez en effet plus de communications, et meilleures. Même maintenant, vous pouvez dialoguer avec elle.
Ils veulent toujours que nous soyons heureux. Elle a accompli ses tâches sur terre et aujourd'hui, elle veut vous aider à réaliser les vôtres. Vous n'avez pas besoin de préparation spéciale. Tout ce que vous avez à faire est d'être vous-même aussi brillamment que possible et le reste suivra.
Q. Qu'est-ce que vous pensez des esprits-guides? En avez-vous?
R. Un jour en Virginie, une femme m'a demandée d’entrer chez elle parce qu'elle voulait savoir si je croyais aux contes de fées. Je lui ai dit que je n'étais pas été branchée sur les fées, mais que j'aimerais savoir si j’avais des guides. Je croyais qu'il y avait des genres de guides, mais je n'en avais jamais vu.
Elle m'a remis une caméra polaroïd et m'a demandée de photographier une partie quelconque de son jardin. C'était une étrange requête, mais j'ai néanmoins pris une photo. Imaginez ma surprise, une fois l'image développée, j'ai vu une fée au milieu du cliché!
Q. Vous l’avez effectivement vue?
R. Oui, bien sûr! Elle était là, jolie comme tout, elle me regardait. Donc cet après-midi là, je me disais que si un appareil photo pouvait capter des fées, alors il pouvait certainement capter mes guides! J'ai donc pris la caméra de mon mari, je suis montée sur une petite colline, j’ai regardé dans les bois et dit à haute voix : «Si j'ai un guide, j'aimerais le ou la voir se manifester sur une photo».
J’ai dirigé l’objectif vers les arbres, pris deux photos, je suis rentrée chez moi et j’ai complètement oublié la chose. Quelques semaines plus tard, au moment où les photos ont été développées, il y avait sur l'une d'elles, la figure d'un grand amérindien qui tendait une main vers moi. Inutile de dire que j'ai été ravie! Ce fut ma première rencontre avec l'un de mes guides.
Q. Ces expériences n’ont-elles pas précipité une quelconque mauvaise presse ?
R. Oh, vous ne pouvez pas imaginer! Il y avait des gens qui pensaient qu'un médecin ne devrait pas s'occuper de ces choses-là, et donc, les rumeurs ont commencé. Ils ont essayé de me discréditer et de détruire ma carrière.
C’était vraiment pénible. Alors un jour, je me suis dit que je devais faire cesser ces nonsenses. J'allais donner une conférence à New-York à environ 5000 personnes, et je savais que plus de la moitié de l'auditoire ne serait là que pour voir qui était cette bizarre Elisabeth Kubler-Ross. Avant que le rideau s’ouvre, j'ai sincèrement demandé à mes guides de m'aider. Quand j'ai commencé à marcher sur l’estrade, j'ai fortement ressenti leur présence. Ce fut la meilleure conférence de ma vie. Et à partir de ce jour, toutes les controverses ont disparu. Mes guides m’avaient encore une fois aidée à surmonter une situation difficile.
Q. Avez-vous eu des expériences de sortie consciente hors du corps?
R. Oui, j'ai eu des expériences spontanées. Beaucoup d'entre elles étaient si vives et tellement belles que j’en ai été extrêmement bouleversée. Ces expériences semblent se produire d’elles-mêmes. Tout ce que j'ai à faire c’est de faire confiance.
Q. Quand vous étiez enfant, pensiez-vous avoir des facultés psychiques?
R. Ces choses-là n'étaient jamais abordées. Je me suis toujours sentie différente et j'ai toujours su que j'étais protégée. Quand j’étais petite, j'avais un endroit secret dans la forêt où j'allais communiquer avec les animaux, les arbres et les arbustes. Je faisais même quelque chose comme une danse du soleil. J'ai toujours été proche de la Nature, et je pense qu'il y a beaucoup de choses que nous pouvons apprendre d’elle.
Dr. Elisabeth Kubler-Ross est reconnu comme l'une des principales autorités dans le domaine de la mort, de l'agonie et de la transition. On peut dire qu'elle est à l’origine de ce champ de recherche. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment : On Death and Dying. Un autre livre, On Life After Death, rassemble des informations tirées de ses années de travail avec les mourants qui nous apprennent ce qu'est la vie, des résultats de recherche approfondie sur la vie après la mort, et ses propres impressions et opinions sur ce sujet fascinant et controversé.
Citations :
«Nous devons enseigner aux enfants de la prochaine génération en très bas-âge qu’ils sont responsables de leur vie. Le don le plus merveilleux de l’humanité, et aussi le plus affreux, est d’avoir le libre-arbitre. Nous pouvons faire des choix motivés par l’amour ou par la peur.»
«Lorsque nous avons réussi les tests que nous sommes venus passer sur terre, nous pouvons graduer. Nous pouvons nous débarrasser de nos corps qui emprisonnent l’âme.» (The Wheel of Life, 1997)
«L’ultime leçon est d’apprendre comment aimer et être aimé inconditionnellement.» (The Wheel of Life, 1997)
«Nous courons après des valeurs qui, à la mort, tombent zéro. À la fin de votre vie, personne ne vous demande combien de diplômes que avez obtenus, combien de manoirs vous avez construits ni combien de Rolls Royce vous pouviez vous payer. Voilà ce que vous enseignent les mourants.»
[We run after values that, at death, become zero. At the end of your life, nobody asks you how many degrees you have, or how many mansions you built, or how many Rolls Royce you could afford. That’s what dying patients teach you.]
«Lorsque vous effectuez votre transition, en principe, l’on vous demande deux choses : d’abord, combien d’amour avez-vous pu donner et recevoir, et puis, dans quelle mesure avez-vous rendu service.
~ Elisabeth Kubler-Ross (On Life After Death)
J'ai lu une présentation du Dr Hervé MIGNOT, présidentd'EKR France, una article," Un destin étonnant ", consacré à Elisabeth, Kubler-Ross. Il est fait allusion à une période de la vie d'Elisabeth lors de laquelle celle-ci a été victime des escroqueries d'un médium. J'aimerais savoir si cet épisode de la fée, raconté ici et dans son livre Mémoire de vie, Mémoire d'éternité ou celui avec Mme Schwartz raconté dans le même livre ainsi que dans " La Mort est un soleil " font partie des escroqueries du médium? Ou bien, autre hypothèse, le Dr Hervé Mignot a-t-il voulu sauver la réputation celle qu'il apprécie et admire de ces épisodes par trop incroyables ?
RépondreEffacerBonjour,
EffacerJe ne peux pas présumer des intentions du Dr Mignot... Je ne crois pas en Dieu ni aux anges. Mais d'un autre côté je suis persuadée qu'on ne peut pas détruire l'énergie à la base de toutes les manifestations physiques et plus ou moins subtiles. La pensée est avant tout de l'énergie. Comme on dit, mourir c'est "déménager", ou changer de forme.
Ce que j'ai retenu de Kübler-Ross c'est son message d'encouragement à cultiver l'amour inconditionnel et la compassion. Le reste...
Elle était contre l'euthanasie qu'on appelle maintenant "aide médicale à mourir" (pour ne pas prononcer le vilain mot)que nos évêques et certains médecins catholiques condmanent. Je suis en faveur car pour moi c'est acte de compassion. Tout est relatif, n'est-ce pas?
Nous sommes influencés par ce que nous vivons et croyons.