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17 juin 2013

Réanimation

Un peu d’animation sur Air Karma, histoire de ne pas trop s’enliser.
Quelques articles temps à autre, dont certains au sujet du karma collectif
- de l’humanité (globalement)
- des nations
- des groupes d’âmes
etcetera.

Tout est tellement plus facile quand on comprend la dynamique qui relie les êtres (tous règnes confondus).

Pensée du jour :
La vie est une succession de choix qu’il faut savoir assumer par la suite.

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Débutons avec
Aurobindo : Nobel en «science de la réincarnation»

S’il existait un Prix Nobel en «science de la réincarnation», Aurobindo en aurait sans doute remporté un… Ses recherches dans le domaine de la supra conscience nous ont fait découvrir une multitude de réalités parallèles et donnés l’espoir de sortir du bourbier, du cercle vicieux de la réincarnation.

Note : corps vital – fréquemment appelé corps astral ou émotionnel de nos jours.

Renaissance et karma
Sri Aurobindo

Lettres aux disciples sur la renaissance
[Extraits]

Une fois qu’elle a quitté le corps, l’âme, après certaines expériences dans d’autres mondes, se dévêt de ses personnalités mentale et vitale et entre en repos pour assimiler l’essence de son passé et se préparer à une nouvelle vie. ()
       L’âme qui est partie ne garde le souvenir de ses expériences passées que dans leur essence, non dans le détail de leurs formes. Lorsque l’âme reprend une personnalité ou des personnalités du passé pour les faire participer à sa manifestation présente, alors seulement il est vraisemblable qu’elle se souvienne des détails de la vie passée. Autrement, le souvenir ne peut venir que par yogadrishti (vision yoguique, pouvoir de vision yoguique).
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Les souvenirs ne durent qu’un temps, et non jusqu’à la naissance suivante, autrement l’empreinte en serait si forte que la remémoration des vies passées, même après que l’âme a pris un nouveau corps, serait la règle plutôt que l’exception.
       Vous dites : «les relations d’une vie persistent dans les vies successives, cela dépend de la force de l’attachement.» C’est possible, mais ce n’est pas la loi; en règle générale, la même relation ne se répéterait pas constamment : les mêmes personnes se rencontrent souvent sur terre à plusieurs reprises dans des vies différentes, mais les relations sont différentes. La renaissance ne remplirait pas son office si la même personnalité répétait sans cesse les mêmes relations et les mêmes expériences.
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Il y a, après la mort, une période au cours de laquelle on traverse le monde vital où l’on vit pendant un certain temps. Seule la première partie de ce passage peut être dangereuse ou pénible; aux étapes suivantes, on épuise, dans un certain milieu, ce qui reste des désirs et des instincts vitaux que l’on avait dans le corps. Aussitôt qu’on s’est lassé et qu’on peut aller au-delà, l’enveloppe vitale tombe et l’âme, passé le temps dont elle a besoin pour se débarrasser de quelques survivances mentales, entre dans un état de repos dans le monde psychique et y demeure jusqu’à la vie suivante sur terre.
       On peut aider les âmes qui sont parties par la bienveillance ou par des moyens occultes, si on a la connaissance. La seule chose à ne pas faire, c’est les retenir par le chagrin, par les regrets ou par tout ce qui les tirerait plus près de la terre ou retarderait leur voyage vers leur lieu de repos.
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Il peut arriver à certaines personnes de ne pas réaliser, pendant un temps assez court, qu’elles sont mortes, surtout si la mort est imprévue ou soudaine, mais on ne peut pas dire que cela arrive à tout le monde ou à la plupart des gens. Certains peuvent entrer dans un état semi-inconscient ou obsessionnel à cause d’une condition intérieure ténébreuse créée par leur état d’esprit au moment de la mort, dans laquelle elles ne se rendent pas compte de l’endroit où elles se trouvent, etc.; d’autres sont très conscientes du passage. Il est vrai que l’être qui s’en va dans le corps vital s’attarde quelque temps près du corps ou des lieux où il a vécu, très souvent pour une durée qui peut aller jusqu’à huit jours, et, dans les anciennes religions, on employait des mantras ou d’autres moyens pour faciliter la séparation. Même après la séparation d’avec le corps, une nature très liée à la terre ou pleine de désirs physiques intenses peut s’attarder longtemps dans l’atmosphère terrestre, jusqu’à une période maximum de trois ans. Ensuite, elle passe dans les mondes vitaux, poursuivant son voyage qui tôt ou tard l’amènera au repos psychique jusqu’à la vie suivante. Il est vrai aussi que le chagrin et le deuil qui entourent les morts entravent leur marche en les maintenant liés à l’atmosphère et en les retenant de leur passage.
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Dans son mouvement normal, l’être psychique se dévêt de ses enveloppes extérieures en s’acheminant vers le plan psychique. Mais il peut y avoir d’innombrables variantes : on peut revenir du plan vital et nombreux sont les cas de renaissance immédiate, parfois accompagnée d’une mémoire complète des événements de la vie passée.
       Le ciel et l’enfer sont souvent des états imaginaires de l’âme ou plutôt du vital qui les construit autour de lui après son départ. () On peut passer par là si les affinités nécessaires sont crées par des formations dans le caractère, mais l’idée de récompense ou de rétribution est une conception primitive et vulgaire, rien de plus qu’une erreur courante.
       L’oubli complet qui accompagne le retour de l’âme à la naissance n’est pas une règle générale. Particulièrement chez les enfants, de nombreuses impressions de la vie passée peuvent être assez vives et fortes, mais l’éducation et l’influence matérialisante de l’entourage empêchent leur vraie nature d’être reconnue. Un grand nombre de gens ont même des souvenirs précis d’une vie passée. Mais cette capacité, n’étant pas encouragée par l’éducation et l’atmosphère, ne peut demeurer ou se développer; dans la plupart des cas, elle est étouffée et disparaît. En même temps, il faut noter que ce que l’être psychique emporte avec lui et rapporte, c’est ordinairement l’essence des expériences qu’il a eues dans les vies précédentes, et non les détails, de sorte qu’on ne peut pas s’attendre à trouver là une mémoire semblable à celle que l’on a dans l’existence actuelle.
       Une âme peut aller directement dans le monde psychique, mais cela dépend de son état de conscience au moment du départ. Si le psychique est en avant à ce moment, le passage immédiat est tout à fait possible. Il ne dépend pas de l’acquisition d’une immortalité mentale et vitale autant que psychique : ceux qui l’ont acquise auraient plutôt le pouvoir de se déplacer dans les divers mondes et même d’agir sur le monde physique sans y être liés. Dans l’ensemble, on peut dire qu’il n’y a pas de règle unique et rigide dans ce domaine, de multiples variantes sont possibles selon la conscience, ses énergies, ses tendances et ses formations, bien qu’il y ait un cadre général et un plan dans lequel tout s’insère et prend place.
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Il est nécessaire de comprendre clairement la différence entre l’âme qui évolue (être psychique) et le pur Atman, moi ou esprit. Le moi pur est non-né, il ne passe pas par la mort et la naissance, ne dépend ni de la naissance ni du corps, ni du mental ni de la vie, ni de la Nature manifestée. Il n’est pas lié par ces choses, n’est ni limité, ni affecté par elles, bien qu’il s’en revête et les soutienne. L’âme, au contraire, descend dans la naissance et passe, au moyen de la mort – bien qu’elle ne meure pas elle-même, car elle est immortelle – d’un état à un autre, du plan terrestre à d’autres plans, puis revient à l’existence terrestre. Elle poursuit, par cette progression de vie en vie, une évolution ascendante qui la conduit jusqu’à l’état humain et fait évoluer, à travers cela, un être d’elle-même que nous appelons l’être psychique, qui soutient l’évolution et élabore une conscience humaine vitale, une conscience humaine mentale, instruments  de son expérience du monde et d’une expression d’elle-même travestie, imparfaite, mais croissante. Tout cela, elle le fait de derrière un voile, laissant paraître quelque chose de son moi divin seulement dans la mesure où le lui permet l’imperfection de l’être instrumental. Mais il vient un moment où elle est capable de se préparer à sortir de derrière le voile, à prendre le commandement et à orienter toute la nature instrumentale vers un accomplissement divin. C’est le commencement de la vraie vie spirituelle. L’âme est capable alors de se préparer à l’évolution d’une conscience manifestée qui sera supérieure à la conscience mentale humaine : elle peut passer de l’état mental à l’état spirituel et, par les divers degrés de l’état spirituel, à l’état supramental. Jusque-là, il n’y a aucune raison qu’elle cesse de naître; en fait elle ne le peut pas. Si, ayant atteint l’état spirituel, elle a la volonté de sortir de la manifestation terrestre, elle peut en vérité le faire; mais une plus haute manifestation est également possible, dans la Connaissance et non dans l’Ignorance.
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Chacun suit, en ce monde, la voie de sa propre destinée qui est déterminée par sa propre nature et ses propres actions; la signification et la nécessité des événements d’une vie particulière ne sont compréhensibles qu’à la lumière de toute la succession de nombreuses vies. Mais seuls ceux qui peuvent aller au-delà du mental et des sentiments ordinaires, et voir les choses dans leur ensemble, peuvent constater que même les erreurs, les infortunes, les calamités sont des étapes dans le voyage, car l’âme amasse de l’expérience à mesure qu’elle passe à travers elles et au-delà, jusqu’à ce qu’elle soit mûre pour la transition qui la portera au-delà de tout cela vers une conscience plus haute. Quand on arrive à cette ligne de partage, on doit laisser derrière soi le vieux mental et les vieux sentiments. On regarde alors ceux qui sont encore assujettis aux plaisirs et aux chagrins du monde ordinaire avec compassion, et chaque fois que c’est possible en leur apportant une aide spirituelle, mais dès lors sans aucun attachement. On apprend qu’ils sont guidés à travers leurs faux pas, et on fait confiance au Pouvoir universel qui regarde et soutient leur existence, et qui fera pour eux ce qu’il y a de mieux. …
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Note d’appoint :

Le karma – ou au moins toute loi mécanique de karma – ne peut être admis comme seul déterminant des circonstances et totalité du mécanisme de la renaissance et de notre évolution future.
       La définition de la Loi [du karma] pèche par une simplification abusive et par la sélection arbitraire d’un principe limité. L’action est une résultante de l’énergie de l’être, mais cette énergie n’est pas d’une seule sorte; la Conscience-Force de l’Esprit se manifeste dans des énergies de plusieurs sortes : activités intérieures du mental, activités de la vie, du désir, de passion, d’impulsion, de personnalité, activités des sens et du corps, recherche de la vérité et de la connaissance, recherche de la beauté, recherche du bien éthique ou du mal, recherche du pouvoir, de l’amour, de la joie, du bonheur, de la fortune, de la réussite, du plaisir, de toutes sortes de satisfactions dans la vie, de l’élargissement de la vie, recherche d’objectifs individuels et collectifs, recherche de la santé, de la force, de l’aptitude et de la satisfaction du corps. Tout cela constitue une somme extrêmement complexe d’expériences diverses et d’actions multiformes pour l’Esprit dans la vie, et cette variété ne peut être écartée au profit d’un principe unique; elle ne peut pas non plus être introduite de force dans un nombre déterminé de secteurs de la seule dualité éthique du bien et du mal; l’éthique, le maintien des normes humaines de moralité, ne peut par conséquent être l’unique préoccupation de la Loi cosmique ou l’unique principe qui détermine le fonctionnement du karma. S’il est vrai que la nature de l’énergie émise doit déterminer la nature de la conséquence ou de l’aboutissement, toutes ces différences de nature de l’énergie doivent être prises en compte et chacune doit avoir sa conséquence appropriée.
       Une énergie qui cherche la vérité et la connaissance doit avoir pour aboutissement naturel – pour récompense, si vous voulez – une croissance de la vérité, une augmentation de la connaissance; une énergie utilisée pour le mensonge doit avoir pour résultat un accroissement de la fausseté dans la nature et une immersion plus profonde dans l’Ignorance. Une énergie qui poursuit la beauté doit avoir pour aboutissement une augmentation du sens de la beauté, de la jouissance de la beauté ou, si telle est son orientation, une augmentation de la beauté et de l’harmonie dans la vie et la nature. Une énergie émise pour rechercher le bien éthique doit avoir pour aboutissement ou pour une récompense une augmentation de la vertu, le bonheur de croître éthiquement ou la félicité ensoleillée, l’équilibre, la pureté d’une bonté simple et naturelle, alors que les énergies opposées seraient punies par une plongée plus profonde dans le mal, une désharmonie et une perversion plus grandes de la nature, et poussées à l’excès, par une grande perdition spirituelle.
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Il y a pourtant dans notre vie une part très vaste de ce que nous appelons chance ou sort qui contrecarre les efforts que nous déployons en vue d’un résultat et attribue le trophée sans effort ou en récompense d’une énergie inférieure : la cause secrète de ces caprices de la Destinée – ou les causes, car les racines de la Fortune peuvent être multiples – doit sans aucun doute être recherchée dans notre passé caché. Mais il est difficile d’admettre cette solution simple selon laquelle la bonne fortune est le revenu d’une action vertueuse oubliée, accomplie dans une vie passée, et la mauvaise fortune, le revenu d’un péché ou d’un crime. Si nous voyons l’homme juste souffrir ici, il est difficile de croire que ce parangon de vertu était, dans sa dernière vie, une canaille, et paie pour les péchés qu’il a commis, même après une conversion exemplaire due à sa nouvelle naissance; pas plus que nous ne pouvons supposer, si le méchant triomphe, qu’il était dans sa dernière vie un saint qui a mal tourné, mais continue de passer à la caisse pour se faire rembourser le prix de sa vertu antérieure. Un changement total de cette sorte d’une vie à l’autre est possible, bien que selon toute vraisemblance il ne soit pas fréquent, mais faire endosser à une nouvelle personnalité contraire les récompenses et les punitions de l’ancienne semble une procédure sans objet et purement mécanique. L’idée de la rétribution du karma, compensation de l’injustice de la vie et de la Nature, est une faible base pour cette théorie, car elle veut conférer à un sentiment et à un étalon humain, peu profonds et superficiels, le sens même d’une Loi cosmique; elle se fonde sur un raisonnement peu solide : il doit exister une autre base plus forte pour la loi du karma.
       Ici, comme il arrive souvent, l’erreur vient de ce que nous introduisons de force une norme créée par notre mental humain dans les comportements plus vastes, plus libres et plus complets de l’Intelligence cosmique.
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L’être vraiment éthique n’a pas besoin d’un système de récompenses et de punitions pour suivre le sentier du bien et fuir le sentier du mal; la vertu est pour lui sa propre récompense, le péché porte en lui sa propre punition par la souffrance qu’entraîne sa chute hors de sa propre loi de nature; telle est la vraie norme éthique. Au contraire, un système de récompenses et de punitions dégrade aussitôt la valeur éthique du bien, transforme la vertu en égoïsme, en un marché commercial et intéressé, et remplace le motif juste de s’abstenir du mal par un motif vil.
       Les êtres humains ont érigé la règle de la récompense et de la punition par nécessité sociale, afin de réfréner les actions nuisibles à la communauté et d’encourager ce qui lui est salutaire, mais élever cet artifice humain à la hauteur d’une loi générale de la Nature cosmique ou d’une loi d’Être suprême, ou encore de loi suprême de l’existence est un procédé pour le moins douteux. Il est humain, mais aussi puéril, d’imposer les normes peu satisfaisantes et étroites de notre propre ignorance aux fonctionnements plus vastes et plus enchevêtrés de la Nature cosmique. ()
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Cela nous amène à un autre élément de la conception ordinaire de la renaissance qui n’et pas acceptable, puisqu’il est une erreur évidente du mental physique : l’idée que l’âme elle-même est une personnalité limitée qui survit inchangée d’une naissance à l’autre. Cette idée trop simple et trop superficielle de l’âme et de la personnalité naît de l’incapacité du mental physique à voir plus loin que l’apparence de sa propre formation dans cette existence unique. Selon cette conception, ce qui revient dans la réincarnation doit être non seulement le même être spirituel, la même entité psychique, mais aussi la même formation de nature qui habitait le corps de la naissance précédente; le corps change, les circonstances sont différentes, mais la forme de l’être, le mental, le caractère, les penchants, le tempérament, les tendances sont les mêmes : Jean Dupont dans sa nouvelle vie est le même Jean Dupont qu’il était dans son dernier avatar. Mais s’il en était ainsi, la renaissance n’aurait aucune utilité spirituelle, aucune signification; car il y aurait une répétition de la même petite personnalité, de la même petite formation vitale et mentale jusqu’à la fin des temps. À la croissance de l’être incarné jusqu’à la pleine stature de sa réalité, une nouvelle expérience, mais aussi une nouvelle personnalité est indispensable; répéter la même personnalité ne serait utile que si quelque chose avait été inachevé dans sa formation ou son expérience, quelque chose qu’il faudrait mener à bien dans le cadre d’un moi semblable, dans un mental semblablement construit, avec une capacité d’énergie semblablement formée. Mais normalement ce serait plutôt oiseux : l’âme qui a été Jean Dupont ne peut rien gagner, ne peut s’accomplir en restant Jean Dupont à jamais. () Ce n’est que par un changement de moi intérieur, une progression constante de la nature, une croissance dans l’esprit que nous pouvons légitimer notre existence.

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