Contradiction dans les termes?
On parle beaucoup de l'importance du moment présent et de la méditation dont le rôle est de nous ramener au seul moment qui existe – maintenant. Certains se questionnent : «Les Hindous croient à la réincarnation – n'est-ce pas là une préoccupation concernant le futur?»
Dans la méditation hindouiste, et dans toutes les traditions dharmiques, incluant le dharma bouddhique et le dharma sikh, on accorde une grande importance à l’attention consciente. Celle-ci renforce la capacité de l'esprit de choisir consciemment à chaque moment, de déterminer où concentrer son attention.
Vous n’existez ni dans le passé ni dans le futur. Maintenant, c’est tout ce que vous avez.
L'idée que la réincarnation soit une projection dans un futur et qu’y penser entrerait en conflit avec la volonté de vivre au présent, est compréhensible. Cependant, même si savez que tout l’escalier est là, cela ne vous empêche pas de le monter une marche à la fois!
La notion de réincarnation comporte de nombreuses nuances subtiles, et celle-ci peut être conçue d’une multitude de façons.
Demandez à un bouddhiste zen ce qu'il pense de la réincarnation et vous aurez une définition. Demandez à dix autres bouddhistes et vous aurez dix définitions différentes. Demandez à un Hindou, vous en aurez encore une autre. La vie et la mort se produisent à chaque instant. Cela se produit parce que vous changez à chaque instant. À chaque moment, les forces de la création agissent, la préservation et la destruction alternent à l'intérieur de vous et sans votre intervention, à tous les niveaux de votre existence : physique, spirituel et mental. Sur le plan cellulaire c’est la guerre, et dans le monde de notre esprit c’est toujours la bataille, ce que la méditation nous démontre clairement.
Mais nous remarquons les changements inévitables qui s’ensuivent, uniquement quand quelque chose nous anime et nous brasse la cage à un tel point que nous sommes en état de choc – nous sommes certains que rien ne sera plus jamais pareil. Nous le notons seulement plus tard, lorsque, vu à travers la palette douce-amère de notre esprit, nous contemplons avec nostalgie les événements passés de notre vie.
La réincarnation, entendue dans son sens le plus rudimentaire – l'âme s'installe dans un nouveau corps après la mort physique complète du précédent – n’est toujours qu’une extension de ce que la vie est déjà. Vous savez qu'il y a un demain, mais vous ne vivez pas là. Vous savez que vous allez mourir, mais vous choisissez de vivre, alors vous êtes en vie.
Dans cette conception non raffinée de la réincarnation, la renaissance est déterminée par les résidus karmiques de la (ou les) dernière(s) existence(s) physique(s). Mais en attendant, en temps réel, nous pouvons résoudre d’innombrables dettes à travers la méditation. Quand nous disons que nous choisissons de vivre, nous pouvons réellement le faire, en nous éveillant. Les hindous appellent ça Mokcha. Nous pouvons aussi appelez ça libération.
~ Dona Quesada ( www.awaken.com )
Quelques définitions de Charlotte Joko Beck
Ici et maintenant
Expression très usitée dans le bouddhisme zen pour rappeler le besoin de vivre l’instant de manière directe, sans passer par l’intermédiaire de l’intellect qui noie la réalité sous un flot incessant de souvenirs du passé, d’anticipation de l’avenir. De préjugés et de commentaires sur le présent. Ce rappel au présent s’applique particulièrement à la pratique de zazen où l’on apprend à reconnaître et à expérimenter ses perceptions, ses pensées et ses émotions à l’instant même où elles surgissent dans l’esprit, mais il est aussi une invitation à vivre pleinement toutes les expériences du quotidien, sans rien esquiver.
Impermanence
Une des réalités fondamentales de la vie qui tient une place essentielle dans la philosophie bouddhique.
- L’impermanence de toute chose et de tout être est une des données inéluctables de la vie; il suffit d’y réfléchir un peu pour le constater, en soi et autour de soi.
- Si la notion d’impermanence peut paraître simpliste par son évidence, elle s’avère d’une importance cruciale pour comprendre le non-soi, ou l’absence de réalité absolue du moi et des choses. (...) Quand on examine la nature de la réalité avec un esprit attentif et lucide, il est impossible de trouver ne serait-ce qu’une seule caractéristique immuable, et donc ontologiquement réelle, qui corresponde aux réalités illusoires créées par l’intellect.
Karma
Ce mot signifie «l’acte, l’action». Dans la terminologie bouddhique, le karma désigne deux choses :
- l’acte lui-même, en tant qu’acte intentionnel, achevé, et porteur d’impressions affectives (qui marquent le sujet dans son subconscient.)
- la relation de cause à effet qui s’applique à tous les actes.
Le langage ordinaire a vulgarisés le mot karma en lui donnant des sens tels que : destin ou fatalité qui sont assez trompeurs dans la mesure où ils évacuent l’essentiel : la responsabilité de ses actes et de leurs résultats.
Zen / zazen
Le zen est une forme du bouddhisme qui a pour particularité de viser à une prise de conscience directe, intuitive et immédiate de la perfection intérieure eau delà des limites de la pensée discursive. On y parvient par le zazen – «faire zazen», c’est s’asseoir en posture de méditation et simplement observer le va-et-vient des pensées et des sensations. Cette pratique correspond à ce que d’autres traditions bouddhiques appellent la méditation non discursive et sans objet.
Réf. : Glossaire, Soyez zen... en donnant un sens à chaque acte à chaque instant; Pocket 1990