30 juillet : Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains (ONU)
Le Bouddha conseillait à tout le monde de s'abstenir de tuer. Si tout le monde acceptait ce conseil, les humains ne s’entretueraient pas. Le Bouddha suggérait même de ne pas tuer pour se protéger quand notre vie est menacée.
Toutefois, l'homme aime tellement sa vie qu'il n'est pas prêt à se rendre; habituellement, la plupart des gens ont du mal à ne pas se battre pour se protéger. C’est naturel et chaque être vivant lutte et tue pour se protéger, mais l’effet karmique dépendra de l’attitude mentale. Pendant un combat pour se protéger, s'il lui arrive de tuer involontairement son adversaire, alors il n'est pas responsable. Par contre, s'il tue avec l'intention de tuer, quelles que soient les circonstances, alors il n'est pas exempté de l’effet karmique; il devra éventuellement affronter les conséquences.
Nous devons nous rappeler que tuer c’est tuer.
Quand on désapprouve le geste, on appelle ça «meurtre». Quand on condamne un homme pour meurtre, on appelle ça «peine capitale». Quand nos propres soldats sont tués par l’«ennemi» on appelle ça «massacre». Toutefois, quand on approuve le meurtre, on appelle ça «guerre». Mais, quand on retire à ces mots leur charge émotionnelle, on comprend que tuer est un meurtre.
Au cours des dernières années, plusieurs scientifiques et certains religieux ont utilisé des expressions comme «tuer humainement», «tuer avec bienveillance» et «tuer sans souffrance» pour justifier le fait d’enlever la vie. Ils font valoir que si la victime ne ressent pas de douleur, si le couteau est très bien affûté, tuer est justifiable. Le bouddhisme n’acceptera jamais ces arguments car ce n’est pas la manière de tuer qui importe, mais plutôt le fait que la vie d'un être ait été interrompue par un autre. Personne n'a le droit de faire ça, sous aucun prétexte.
~ Ven. Dr. K. Sri Dhammananda
Mais, il y a des gens pour qui tuer ce n’est pas tuer... en particulier si c’est fait au nom de Dieu (qu’est-ce qu’il en a des meurtres sur la conscience celui-là!)
«Jésus n'a jamais fait preuve de tendresse filiale. Il fallait que l'humanité eût bien soif d'idéal féminin pour diviniser Marie, celle à qui son fils avait dit : ‘Femme, qu'y a-t-il de commun entre vous et moi?’»
~ Louise Ackermann (Pensées d'une solitaire)
SOMMET SUR L'EI À QUÉBEC
Les femmes, victimes sexuelles oubliées du conflit
Par Annie Mathieu, Le Soleil
Article intégral : Presse+
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De passage à Québec dans le cadre de la rencontre de la coalition internationale qui lutte contre le groupe État islamique, la responsable du dossier aux Nations unies, Zainad Bangura, témoignera des horreurs qui lui ont été rapportées.
Des marchés publics où les femmes sont exposées nues à une liste de prix établie en fonction de leur âge en passant par un guide sur comment s’occuper des esclaves sexuels, les hommes du groupe armé EI ont institutionnalisé la façon dont ils violent les femmes et, de surcroît, ils s’en vantent, dénonce Zainad Bangura.
«Dans tous les pays où j’ai eu à confronter les dirigeants sur les crimes sexuels commis sur leurs territoires, il y a une culture très ancrée de déni et de silence. Mais l’EI aime publiciser ses atrocités, et c’est pourquoi c’est un ennemi redoutable», expose la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies sur la violence sexuelle commise en période de conflits lors d’une entrevue accordée au Soleil (planifiée par Avocats sans frontières).
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Enfants apatrides
La tactique mise au point par la haute fonctionnaire onusienne pour y parvenir est simple : depuis son retour d’Irak et de Syrie le printemps dernier, elle raconte sur toutes les tribunes les histoires dégoûtantes qu’elle a entendues lors de ses rencontres avec des victimes de l’EI. Comme celle d’une jeune femme qui a été revendue à 22 reprises et recousue chaque fois pour simuler une virginité depuis longtemps perdue. Ou encore cette autre future mère enceinte de deux mois qui a été capturée et avortée par les moyens du bord pour l’empêcher d’avoir un descendant «infidèle».
«Elles sont violées à répétition et harcelées parce que leurs bourreaux souhaitent qu’elles procréent. Ils veulent des enfants reproduits sur leur modèle puisque c’est de cette façon qu’ils réussiront à construire leur État», explique Mme Bangura.
Celles qui réussissent à s’enfuir mettent au monde des enfants apatrides puisque de nombreux États ne reconnaissent les naissances que par l’intermédiaire du père. «Des dizaines de milliers de bébés se retrouvent sans papiers. C’est un immense problème que nous essayons de résoudre en mettant en branle des réformes législatives», expose l’experte.
«Avec le groupe armé État islamique, la violence sexuelle commise à l’égard des femmes a atteint des sommets jamais vus dans l’histoire de la guerre.»
Le problème de la violence sexuelle commise contre les femmes en temps de conflit est d’autant plus difficile à résoudre que les membres du groupe armé État Islamique se servent de la religion pour perpétrer leurs horreurs, dénonce par ailleurs Zainad Bangura. «Mais ça n’a rien à voir avec l’islam!», s’exclame-t-elle. Cent vingt intellectuels de confession musulmane se sont même adressés aux dirigeants de l’EI pour leur laisser savoir que leurs actions n’étaient pas conformes aux enseignements de leur foi. «Mais ils n’en ont cure», se désole la représentante du secrétaire général des Nations Unies.
«Les dirigeants du groupe armé EI ont compris que la meilleure façon de déshumaniser une société, c’est de s’en prendre aux femmes et aux enfants, renchérit-elle. Ils savent qu’aucun homme ne va pardonner à quelqu’un qui a violé sa douce moitié ou sa progéniture. Cela rend la réconciliation impossible et c’est voulu.»
Pour Mme Bangura, il n’y a qu’une façon de faire cesser les violences sexuelles et c’est de mettre un terme aux conflits et aux insécurités dans les pays touchés. «C’est pour cela que le processus de paix est extrêmement important, soutient-elle. Nous n’avons jamais vu des acteurs non gouvernementaux avec autant de pouvoirs que l’EI. Nous ne pouvons pas utiliser les outils habituels des Nations Unies comme les sanctions internationales. Il faut trouver d’où proviennent leurs ressources pour être capables de fermer les robinets.»
La tâche est ardue, reconnaît la diplomate. Mais elle ne baisse pas les bras parce que jamais elle ne s’habituera à ce qu’elle entend. «Je ne comprends pas qu’un être humain puisse en traiter un autre de cette façon. Ça n’a tout simplement pas de sens.»
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