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26 décembre 2013

À redécouvrir – 3

Couple, famille et karma

Beau petit mariage idyllique...

Quelques problèmes que pose le mariage

Quand ils se sont choisis, les deux partenaires constituaient une combinaison karmique donnée, ils sont soumis à une certaine interaction psychologique. (…) En faisant une comparaison avec le théâtre, on pourrait décrire la situation comme il suit.
       En prenant la décision de se prendre pour époux, un homme et une femme se sont mis d’accord, sans le savoir, pour jouer à nouveau ensemble – tels des camarades comédiens – comme ils l’avaient déjà fait antérieurement à plusieurs reprises. Ils ont fait ressurgir une certaine mise en scène pour la pièce qu’ils vont jouer dans cette vie-ci. Il pourra y avoir, dans le décor, plusieurs plans successifs : pris dans le lointain passé et pour servir de fond à ce qui va se jouer. (…)
       À présent, ils reprennent les fils du drame qui s’est joué entre eux à la cour de France par exemple, brillante et sophistiquée. Les rivalités, les intrigues, les trahisons et les tromperies peuvent avoir été les événements des actes précédents, dont le rythme crescendo atteignit son maximum dramatique dans la haine et le meurtre. Ou bien des épisodes ont pu se succéder à travers les époques avec moins de violence; peut-être les plus récents éléments de conflits ont-ils été des formes plus subtiles de cruauté psychologique : l’insolence, l’égoïsme, la raillerie, l’indifférence.
       Mais quel qu’aient pu être les faits dramatiques antérieurs, les deux protagonistes de cette nouvelle pièce ont, à tout moment, la possibilité de modifier le développement de l’intrigue. De même que dans la célèbre commedia dell’arte italienne où la troupe s’est entendue sur une esquisse générale de l’action mais où les acteurs improvisent leur texte et créent les situations et leur dénouement à mesure qu’ils jouent, les acteurs de cette nouvelle pièce sont libres, à tout moment, de modifier la trame de l’intrigue et de racheter ainsi la faiblesse des actes précédents.
       Ou bien, pour quitter l’analogie théâtrale, nous pourrions dire que chaque personne use de son libre arbitre pour choisir son partenaire en mariage comme en toute chose, mais que le fait de choisir ressemble au fait de monter dans l’autobus; une fois dans le véhicule, on est tenu à un certain trajet fixe, à une certaine direction générale qui sont différents de ceux qu’on aurait empruntés en choisissant un autre autobus. En outre les conditions dans l’intérieur de l’autobus peuvent n’être pas entièrement à notre goût. Le conducteur peut être désagréable et grossier, l’atmosphère étouffante, les vitres impossibles à ouvrir et notre voisin trop bavard. Un nombre imprévu d’incidents de toutes sortes peuvent se produire sur cet autobus 92 qui ne se fussent pas produits sur le 63. Mais l’attitude que nous aurons et notre conduite générales pendant le trajet dépendent de nous-mêmes, et quelles que puissent être les circonstances, nous sommes finalement responsables de notre attitude et de notre conduite. (…)
       Malheureusement, la psychologie moderne ne tient presque jamais compte de la puissance de l’amour. L’amour, pour la plus grande partie des analystes, est une manifestation de la libido; depuis, les brillantes expériences de Watson sur les bébés qu’on feignait de laisser choir pour calmer leur angoisse par des caresses, les psychologues admettent que l’amour est une des trois émotions humaines légitimes. Mais l’amour en est encore à se faire officiellement admettre comme une force positive de l’univers et, en conséquence, comme une des qualités essentielles des parties fragmentaires que nous sommes – comme le dissolvant souverain de tous les maux humains. Peut-être cela tient-il à ce que le mot intimide les psychologues. Nous comprenons leur réticence – si tant est qu’il s’agisse de réticence – car si le mot « amour » était aussi claironné que l’a été le mot « service », il ne manquerait pas d’être tout aussi dégradé par la fausse boursouflure commerciale et par la pseudo-noblesse que l’est ce dernier mot.
       Le mariage commence habituellement dans l’illusion de l’amour possessif. Ses vicissitudes et ses tristesses n’existent que pour nous enseigner la vérité de l’amour en tant qu’être.

Infidélité et divorce

Dans tous les pays où la monogamie est la règle, l’infidélité est un problème conjugal est très répandu. Peut-être l’explication fondamentale de cette fréquence est-elle biologique.
       Il faut bien entendu ajouter aux facteurs biologiques des facteurs sociaux psychologiques qui contribuent à l’infidélité conjugale.  Mais si l’on adopte le point de vue réincarnationniste, il devient intéressant de rechercher si l’infidélité peut avoir des origines karmiques. (…)
       Les répertoriés semblent bien indiquer que la déloyauté de l’un des conjoints obéit à une nécessité karmique, bien qu’ils ne prouvent pas que tous les cas d’infidélité soient karmiques. (…)
       En l’absence de connaissance clairvoyance des faits des vies antérieures et des mérites de chaque cas, on reconnaît qu’il n’est pas facile de découvrir quand il est légitime de rompre les liens. (…) Selon le point de vue réincarnationniste, le mariage est une institution beaucoup moins sacro-sainte que ne l’imaginent les gens. Si la société veut que le mariage soit indissoluble, cela est bel et bon; sinon, c’est bel et bon également. La loi cosmique ne sera tournée ni par l’un ou l’autre système; Les formes extérieures que l’homme établit sont presque aussi arbitraires et dénuées d’importance que les règles de l’écarté. En dernière analyse, les règles que l’on établit pour un jeu, quel qu’il soit, n’ont aucune importance, parce qu’à travers les formes et les conventions de tous les jeux, c’est l’habilité et l’honnêteté de celui qui joue qui constituent leur valeur intrinsèque.
       D’autre part, le mariage est plus sérieux que ne l’imaginent bien des gens. Les obligations que des milliers de personnes négligent si légèrement chaque année ne sont pas seulement des conventions sociales dénuées de signification; elles trouvent leur véritable force de cohésion dans la nature de l’humanité qui est un grand corps dont chacun est une cellule vivante. (…)
       Sachant que notre partenaire vient à nous par l’entremise d’anciens attractifs; sachant que ce n’est par le hasard mais l’intention précise de notre Surmoi qui nous a guidé vers telle ou telle situation, même la moins réjouissante; sachant qu’au sein du désaccord se trouve une occasion de progresser par l’altruisme, nous considérons le divorce presque comme une privation. Inversement, si nous reconnaissons qu’aucune institution ne doit maintenir qui que ce soit de force dans des liens malsains, source de conflits et contraires à la nature; que les perles d’un amour altruiste ne doivent pas être jetées aux pourceaux de l’égoïsme non régénéré, nous verrons dans le divorce une procédure tout aussi convenable, saine et morale que la dénonciation de n’importe quel contrat légal.
       Nous voici revenus à l’équilibre, à la modération, à la règle d’or du juste milieu. Il est des vertus qui doivent recherchées non seulement par des individus dans leur quête de perfection spirituelle, mais également par la société dans son effort pour trouver les formes qui permettent aux individus de s’exprimer.


Parents et enfants

Pendant des siècles, la famille a été plus ou moins une souveraineté à la tête de laquelle se trouvait le père – ou la mère dans certaines civilisations. De telles souverainetés continuent à exister; en fait, elles sont dominantes. D’un point de vue matérialiste, les enfants peuvent réellement être considérés comme la propriété de leurs parents : mis au monde par les peines et les sacrifices de la mère; entretenus par le labeur et le sacrifice du père. Matériellement, les père et mère sont plus robustes, plus mûrs et plus puissants que les enfants – ils ont donc le droit de régner.
       Mais dans la réalité spirituelle, il n’y a pas de supériorité absolue des parents. Toutes les créatures vivantes sont les membres égaux d’une vaste communauté spirituelle. Sur le plan spirituel, les parents ne possèdent pas leurs enfants; ils ne sont même pas leurs créateurs. Ils se bornent à susciter leur venue. Un mystérieux processus à l’œuvre dans leur corps leur permet de s’unir un instant à un compagnon et de mettre en œuvre un processus non moins mystérieux qui se traduit par la préparation et la naissance d’un corps.
       Ce corps devient l’habitat d’un autre être spirituel comme nous.
       Momentanément, il est désarmé et ne peut parler; la responsabilité que nous sentons et les soins que nous assumons pour cette petite créature sont des expériences valables. Elles conduisent au sacrifice et à l’amour; à la tendresse et à l’attachement le plus profond. Et les choses sont ce qu’elles doivent être tant qu’elles ne mènent pas à la possession et à la domination sous l’une de leurs nombreuses formes.
       Les parents ne doivent avoir envers leurs enfants ni un sentiment de supériorité dominatrice, ni un sentiment d’infériorité envieuse; et cette attitude de calme détachement, la seule qui convienne aux parents envers les créatures dont ils ont la charge, n’est possible que par leur connaissance de cette vérité spirituelle centrale que tous les êtres, tous les esprits ont été créés égaux. Les parents sont les « canaux » par lesquels la vie coule, et à travers lesquels les âmes ont l’occasion de se réincarner. (…)
       De nombreux principes sont à l’œuvre dans l’attirance d’enfants à parents. Mais comme les fils d’une bonne troupe de marionnettes, ces principes sont en grande partie dissimulés à nos yeux; (…)
       S’il est vrai que les semblables s’attirent, il semble également vrai que, pour diverses raison karmiques, d’anciens rivaux et des tempéraments opposés sont souvent poussés l’un vers l’autre. (…)
       Les entités qui reviennent sur terre ont une certaine liberté de choix en ce qui concerne leurs parents; en général, le choix des parents paraît être une prérogative de l’âme. On ne comprend pas facilement pourquoi une entité à naître choisit délibérément pour milieu un taudis, des parents dégénérés, une mauvaise constitution physique out toute autre circonstance défavorable. Superficiellement, un choix de ce genre paraît psychologiquement indéfendable; mais, par une analyse plus profonde, on voit qu’il y a pas de véritable contradiction psychologique. (…) La décision réfléchie d’accepter une situation peu plaisante n’est pas un acte qui ne se puisse concevoir humainement; il arrive souvent qu’on choisisse de supporter quelque désagrément quand on l’envisage comme un moyen pour une fin.
       Il est assez curieux que cette liberté de choix semble avoir une influence sur la mortalité infantile. En général, si l’on en croit les lectures, l’âme peut avoir, à la naissance, la vision de la situation terrestre dans laquelle elle se trouvera impliquée en choisissant ses parents; mais la présence du libre arbitre fait que tous les événements futurs ne peuvent connus d’avance. En conséquence, l’âme, après avoir fait choix de ses parents et être venue au monde, peut s’apercevoir que lesdits parents ne répondent pas à ce qu’elle en attendait avant sa naissance. Se rendant compte alors que le but par elle antérieurement poursuivi en se réincarnant pourrait ne pas être atteint, les circonstances s’avérant différentes, l’âme se retire.
       Des retraits de cette sorte sont des phénomènes courants. S’il en est ainsi, les morts de bébés peuvent se comparer – à tout le moins dans certains cas – au départ discret d’un spectateur à la fin d’un premier acte décevant. (…) Parfois, la mort d’un tout petit bébé peut s’interpréter comme une expérience douloureuse dont les parents ont besoin; l’enfant n’est apparu qu’un instant dans un esprit de sacrifice, pour les aider à faire l’expérience d’une atroce souffrance dont il faut apprendre à guérir pour que l’âme grandisse.
       [Commentaire : Pas de contraception; et certaines familles, encore aujourd’hui un peu partout dans le monde, sont des fabriques à enfants pour la main-d’œuvre potentielle…] 

Complications familiales d’ordre karmique

Beaucoup d’individus sont torturés par d’inexplicables animosités qui naissent entre eux et leurs frères et sœurs. (…) On sait bien qu’il y a dans toute famille d’excellentes raisons d’antagonisme basées uniquement sur les frictions contemporaines. La chimie du tempérament est ainsi faite que les éléments d’incompatibilité qui pourraient n’être que des causes d’indifférence ou d’antipathie superficielle au cours de rencontres occasionnelles, deviennent, dans le creuset de l’intimité familiale, parfaitement intolérables et même explosifs.
       Ceux qui critiquent les vues réincarnationnistes pourraient, d’une part, souligner ce fait, et, invoquant d’autre part la loi d’économie (l’explication la plus simple est la meilleure), dire qu’il n’y a aucune nécessité d’émettre l’hypothèse de la réincarnation pour expliquer les haines familiales, lorsque les faits s’expliquent suffisamment par eux-mêmes. La plupart des réincarnationnistes se diraient pleinement d’accord avec cette objection, n’était qu’ils sont perdu toute foi en la loi d’économie telle qu’elle est couramment interprétée. Cette loi a eu une fonction nécessaire en mettant un frein salutaire aux spéculations de l’homme sur l’univers; mais la vision de cet univers, élargie par les nouvelles découvertes de la science – sans parler des horizons théoriques du principe de réincarnation – jette sur la supposition que l’explication la plus simple doit être la bonne, l’aveuglante lumière d’un projecteur, et montre que cette loi pourrait n’être autre chose que la révélation de la simplicité d’esprit de l’homme – plutôt qu’une référence exacte à la simplicité des opérations cosmiques. Ce qui est maintenant conçu comme « simple » pourrait, à la lumière de faits nouveaux, apparaître simplement comme fragmentaire.
       Si on admet que le caractère général de la réincarnation est raisonnable, les détails sujets à discussion sont tout naturellement remis en bonne place. Encore que des raisons contemporaines puissent, de toute évidence, être trouvées à toute hostilité entre êtres humains, il est, en même temps, concevable que la base de cette hostilité puisse avoir été jetée il y a bien des siècles.
       Bien entendu, il faut se rappeler que le fait de découvrir dans une vie passée la cause d’un antagonisme, n’amène pas ipso facto sa disparition. Si ceux qui subissent le même joug, vie après vie, il leur faut faire une tentative consciente, délibérée et patiente pour substituer l’amour à la haine et la bienveillance à l’hostilité.  
       Cet avis vaut non seulement pour les animosités qui se produisent au sein d’une même famille; il vaut pour tous les antagonismes et pour tous les liens qui nous relient à des individus de quelque manière que ce soit. En dernière analyse, les transpositions constantes de rôles dont nous avons l’expérience en ce qui concerne la famille devraient bien nous montrer que, dans l’ultime réalité, nous ne sommes membres d’aucune famille en particulier. Nous sommes plutôt membres de la grande famille que constitue la race humaine; il nous faudrait apprendre à vivre constamment avec la conscience de cette vérité.

Gina Cerminara (1914-1984)
De nombreuses demeures… (Adyar, 1984, réédition)
Many Mansions... (William Sloane Associates, 1950

22 décembre 2013

À redécouvrir – 2

Plusieurs dimensions où voyager tandis que le corps sommeille
(Photographe non identifié)

Une nouvelle dimension en psychologie

On apprend beaucoup de choses en essayant de résoudre des énigmes. La solution de bien problèmes amusants repose sur un principe important de la logique ou de la pensée. Il se peut donc qu’en nous trouvant devant la plus importante des énigmes – l’énigme de l’identité de l’homme, de son origine, de sa fin dernière – nous puissions lui appliquer la science acquise par un simple truc : on donne à une personne six allumettes et on lui demande de former quatre triangles équilatéraux. Elle commence en toute confiance ses dispositions triangulaires… pour s’arrêter bientôt. Le problème ne peut être résolu que si la personne en question a l’idée de manipuler ses allumettes sur trois dimensions au lieu de deux, et de dresser une pyramide plutôt que de s’épuiser vainement à combiner des triangles plats.
       En un certain sens, l’énigme de l’homme est comparable à ce jeu. Ce n’est qu’en ajoutant une dimension – ici, le temps – que l’homme paraît pouvoir arriver à se comprendre lui-même.
       La naissance et la mort du corps sont communément regardées comme la fin et le commencement de l’homme. Mais s’il était possible de démontrer scientifiquement qu’il n’est pas seulement un corps, mais aussi une âme habitant un corps; et, en outre, que cette âme existait avant la naissance et continuera d’exister après la mort, une telle découverte transformerait la science de la psychologie. Ce serait comme si une tige de sonde avait été envoyée de la surface du sol jusqu’aux couches profondes de la terre; la psychologie moderne «des profondeurs» paraîtrait alors aussi superficielle qu’un trou de 5 centimètres creusé pour y planter un oignon comparé à un tuyau de sondage de 3,200 mètres pour l’extraction du pétrole.
       …Les psychologues font des études statistiques et cliniques serrées des qualités qui constituent la personnalité. Ces études sont de véritables monuments d’ingéniosité (…) et, pourtant, elles n’éclairent  de l’homme que ce qui semble être le devant de la scène.
       Si l’on adopte le principe de la réincarnation, c’est un îlot de lumière qui inonde tout le fond, passé inaperçu, de cette scène. Le décor est illuminé exercice par lui-même une splendide et étrange fascination; mais son importance essentielle vient de ce qu’on y distingue les voies tortueuses et lentes par lesquelles les traits de caractère, les attitudes, les qualités actuelles de la personne se sont formés. Ou bien, pour changer de comparaison, on dirait que la réincarnation révèle les huit-neuvièmes immergés d’un iceberg dont les psychologues n’auraient péniblement scruté que le neuvième visible. Les dossiers Cayce fournissent de nombreux exemples de cette dimension «temps» ajoutée et de la manière dont elle explique la personnalité actuelle.
(…)
       Les psychiatres s’accordent pour penser que les attitudes principales de la vie psychique viennent de l’inconscient. Le principe de réincarnation ne fait qu’étendre le domaine de l’inconscient pour y inclure les charges énergétiques de l’expériences des vies passées. Comme dans le cas des maladies physiques, on ajoute une plus grande portée de temps pour y trouver l’origine du mal.
       Au même titre que les attitudes, les inclinations, les antipathies et les intérêts des gens entrent pour beaucoup dans la composition de la personnalité. Les instincts fondamentaux de conservation, de reproduction et de domination sont intimement mêlés à tous les intérêts plus superficiels de notre vie. Toutefois, au-dessus et au-delà des besoins essentiels communs à toute l’humanité, il existe une large diversité dans la manière dont ces poussées primordiales s’expriment sous forme d’intérêts et d’enthousiasmes chez différentes personnes. .
       Dans une famille de cinq enfants, par exemple, l’un d’eux peut s’intéresser ardemment aux papillons, au autre à la musique, un troisième à la mécanique, le quatrième à la peinture et le cinquième à faire des sottises. L’explication courante en psychologie pour cette variété de talents et de manières de voir est que le caractère de chaque individu est déterminé en premier lieu par son hérédité manifestée dans ses gènes, et, en second lieu, par des facteurs psychanalytiques dépendant de la place qu’il occupe dans la constellation familiale et des expériences qu’il y vit.
       Cette explication paraît naturelle en tous points; mais, pour celui qui inclut la réincarnation dans sa quête, ne fût-ce que par hypothèse, elle est inadéquate. Les «lectures» de Cayce attribuent résolument les talents et les intérêts à l’hérédité de l’âme elle-même, plutôt qu’à celle des grands-parents. Dans notre famille de cinq, telle que nous l’avons supposée, il faut, selon les vues de Cayce, que des vies antérieures, des circonstances aient existé qui sont à la base des inclinations actuelles.
       …Toux ceux qui sont familiers avec la psychologie des variations intra- et inter- individuelles et les problèmes qu’elle traite ne pourront manquer de reconnaître qu’un tel matériel, s’il est authentique, apporte à la psychologie différentielle une nouvelle profondeur et une nouvelle étendue.
       Le point crucial est le suivant : la psychologie moderne considère que les variations entre les êtres humains sont déterminées d’abord par les gènes des parents, ensuite par l’influence du milieu. Du point de vue réincarnationniste, cependant, l’hérédité et l’influence du milieu sont elles-mêmes les résultats des déterminants karmiques dus aux vies antérieures, et toute qualité de l’âme est conquise individuellement plutôt que transmise par les parents.
       La théorie de l’hérédité contient quelque chose de fallacieux qu’on ne voit pas généralement. Du point de vue héréditaire, il est présumé que des phénomènes d’ordre mental peuvent être engendrés par des phénomènes d’ordre biologique. Nous souvenant de la hardiesse ingénue et encourageante d’Einstein («Comment avez-vous découvert la relativité?» – «En mettant en question un axiome!»), peut-être cela vaut-il la peine de mettre en question la supposition fondamentale sur laquelle se base la théorie de l’hérédité. Il est certain que notre connaissance des relations entre le corps et l’esprit est encore au berceau; il semble, cependant, plus croyable – et psychologiquement solide – de penser que les phénomènes de l’ordre mental sont, en grande partie, causés par des phénomènes antérieurs, eux-mêmes d’ordre mental. «Tout ce que vous faites est le résultat de ce que vous avez pensé», a dit Bouddha. Dans le bouddhisme, d’une psychologie rigoureuse, la réincarnation est, bien entendu, un enseignement fondamental; Bouddha enseignait que les qualités d’un être humain sont le résultat de ses manières de penser et d’agir au cours de ses vies antérieures.
       Ralph Waldo Emerson – qui étudiait ardemment la pensée orientale et lisait la Bhagavad-Gita – comprenait parfaitement cette conception. Cela résulte implicitement de beaucoup de ses écrits, mais devient particulièrement explicite dans son essai sur l’expérience. Cet essai commence ainsi :
«Où nous trouvons-nous? Dans une série dont nous ne connaissons pas les extrêmes, et nous croyons qu’elle n’en n’a pas. Nous nous réveillons et nous nous trouvons sur un escalier; il y a des degrés au-dessous de nous et il nous semble les avoir gravis; il y en a au-dessus de nous, et beaucoup, qui sont ascendants et hors de notre vue. Mais le Génie qui, d’après les anciennes croyances, se tient à la porte par laquelle nous entrons et nous donne à boire l’eau du Léthé pour que nous ne puissions rien raconter, a fait un mélange trop fort et nous sommes hors d’état de secouer notre léthargie alors qu’il est midi.» 
       L’emploi par Emerson du mot «série» est une allusion à la nature évolutive de toute vie; sa métaphore des degrés est une illustration particulièrement pittoresque de ce que les facultés humaines semblent progresser avec le nombre de vies. L’augmentation des traits de personnalité et des talents semble suivre dans les documents de Cayce une sorte de continuité qui est de la nature des marches d’un escalier.
[Ici, un diagramme illustre la progression d’une entité «spécialisée» en musique et qui au bout de sa quarantième incarnation atteint le niveau «génie».] (…) Au moment de sa naissance, Pierre, donc, est un génie. Des diagrammes semblables pourraient être tracés pour n’importe quelle faculté humaine, et ainsi la base d’une science des différences individuelles est trouvée; la raison pour laquelle les dons humains naturels diffèrent apparaît clairement.
       Malheureusement, beaucoup de personnes qui acceptent l’idée de karma ont tendance à n’y penser que sous l’aspect de la punition et de la souffrance. Mais il faut se rappeler qu’en réalité karma signifie littéralement action qui est un mot neutre. Toute chose dans l’univers a sa polarité ou ses aspects positif et négatif; le karma ne fait pas exception à la règle. De toute évidence, une action peut être bonne ou mauvaise, égoïste ou altruiste. Si la conduite est bonne, rien ne l’empêche d’être continuée; cela procède de la croissance naturelle et peut, ainsi qu’il a été suggéré, être appelé le Principe de Continuité du karma. Si toutefois, la conduite est, de façon flagrante, mauvaise ou impure, elle doit être redressée; ceci se fait selon la loi d’action et de réaction. La pénible force équilibrante du karma nous ramène à la voie étroite du perfectionnement de soi.
        Semblable au Nautilus dans sa coquille compartimentée, nous construisons pour nous-mêmes, à mesure des vies qui passent, des demeures plus magnifiques pour notre âme. Et, à la fin, nous sommes libérés.

Gina Cerminara (1914-1984)
De nombreuses demeures… (Adyar, 1984, réédition)
Many Mansions... (William Sloane Associates, 1950)

À suivre...

21 décembre 2013

À redécouvrir – 1


Crédit photo : Fleeted Happenings (transcendance de la mémoire dans le temps et l'espace). Andrew Lyman est un artiste qui vit, travaille et étudie près de Savannah, en Géorgie. Il crée et apprend de ses expériences quotidiennes et de son immense groupe d’amis inspirants. Le travail de Lyman s’inspire de la vie : son interaction avec les gens autour de lui et son environnement.
http://www.andrewlymanart.com/fleeted-happenings

Une magnifique possibilité

Les hommes naissent, souffrent et meurent : c’est en ces quelques mots qu’un sage résumait toute l’histoire de l’humanité, lit-on dans un conte d’Anatole France.
(…)
Il n’est pas donné à chacun de nous, comme au Bouddha, de pouvoir renoncer à l’amour [humain], au pouvoir, à la richesse, au confort et à la chaleur des liens familiaux pour la poursuite de quelque chose d’aussi intangible que la signification du monde. Et pourtant, chacun de nous peut et doit, à un moment donné, se trouver confronté avec un problème identique : pourquoi les êtres humains souffrent-ils? Et que peuvent-ils faire pour se libérer de la douleur?
       Les écrivains utopistes nous font voir une époque où deux des afflictions dont Bouddha fut si fortement frappé auront disparu : la maladie et la vieillesse. Mais – quelques brillantes que puissent être les applications de la science moderne – on ne nous fait pas encore entrevoir la possibilité de libérer l’homme de ce qu’il considère comme son pire ennemi : la mort. Entre temps, et tant qu’une organisation plus rationnelle du monde et de ses ressources n’aura pas apporté à tous sécurité, santé, paix, beauté et jeunesse – si tant est que cela se produise jamais – il nous faut affronter les mille insécurités, les mille dangers, les dix mille menaces faites à notre bonheur et à notre paix intérieure. Le feu et l’inondation, les épidémies et les tremblements de terre, la maladie et les catastrophes, la guerre et le danger d’annihilation – voilà quelques-unes des menaces extérieures. Et quant au monde intérieur, au monde psychique des hommes, il est habité par une foule de faiblesses et d’imperfections – l’égoïsme, la sottise, l’envie, la malveillance et la cupidité – sources de douleur pour chacun de nous et pour notre entourage.
       Dans nos moments d’exaltation, quand la sublimité de la musique ou de l’aurore nous transportent, nous sentons bien qu’au cœur de l’univers la joie doit exister, et une intention profonde. Cependant, revenant aux dures réalités de la vie, avec ses cruautés et ses frustrations accablantes, nous ne pouvons nous empêcher de poser les ultimes questions, pour peu que nous ayons quelque intelligence des choses, quelque comparaison, quelque étonnement philosophique : au nom de la raison, quel est le sens, quel est le but de la vie, au-delà et au-dessus du but évident et purement matériel de survivre? (…) Pourquoi dois-je souffrir? Quels sont les rapports entre moi et les autres humains et le vaste entrecroisement de forces, et peut-être entre nous et une force suprême qui nous dépasse et nous entoure?
       Ces questions fondamentales, l’humanité les a posées de tous temps. Si elles demeurent sans réponse, tous les expédients temporaires pour soulager la douleur – qu’ils soient de nature physique ou psychique – n’ont en définitive, aucun sens. Tien n’a été expliqué, tant que n’a pas été expliquée la possibilité même de la douleur. S’il n’y a pas d’explication à la souffrance (…) rien n’est résolu, et notre prise philosophique sur la vie reste incomplète.
       (…) C’est par milliers que des croyances et des explications ont vu le jour, les unes rudimentaires, les autres plus subtiles; d’autres raisonnables. (…)
       Certains basent leur croyance sur Mahomet, les autres sur Bouddha, Moïse, ou Jésus ou Krishna. Et il y a des gens par milliers qui croient que la seule explication est de survivre. D’autres ont renoncé à toute curiosité et jouissent du plaisir de l’instant.
       (…) L’univers est un grand mécanisme. L’homme, un petit mécanisme qu’ont rendu possible une disposition fortuite d’atomes et un processus d’évolution naturelle.
       Dans sa lutte pour la vie, l’homme ne peut échapper à la souffrance. À cette souffrance, il ne faut pas chercher d’autre signification que celle-là; elle n’a pas de but. La mort, c’est la dissolution d’éléments chimiques, en dehors desquels il ne reste rien.
       Ainsi, à L’autorité du Grand Homme, du Grand Livre, ou du Grand Maître, on a substitué l’autorité de nos cinq sens. Bien sûr, avec ses microscopes, ses télescopes, ses rayons X et ses radars, la science a augmenté la portée de nos sens, de même qu’elle a organisé systématiquement les observations sensorielles su moyen du raisonnement, des mathématiques et de la technique expérimentale.
       Mais ce qui forme la base de l’affirmation scientifique et du raisonnement, c’est le témoignage de nos cinq sens. Les fondations de l’édifice scientifique sont l’œil, l’oreille, le nez, la langue et le toucher humains.
       Cependant, au cours des dernières décades, nous sommes devenus encore plus compliqués et encore plus sceptiques au sujet de ce que nous savons ou croyons savoir. Les instruments que nous avons créés grâce à ces excellents, ces admirables sens, nous ont montré par une sorte d’ironie à quel point notre équipement sensoriel lui-même est imparfait et incapable de nous faire connaître l’univers dans sa réalité.
       Les ondes hertziennes, la radioactivité, l’énergie atomique, pour ne citer que quelques-uns des phénomènes de notre temps, démontrent sans l’ombre d’un doute que nous sommes entourés d’ondes invisibles et de pulsations énergétiques, et que les plus infimes particules de matière sont le siège de forces dont notre imagination ne peut saisir la grandeur.
       Revenus à plus d’humilité, nous savons à présent que nos yeux et nos oreilles, au moyen desquels nous sommes en contact avec le monde, sont comme des ouvertures minuscules pratiquées dans l’étroite cellule qu’est notre corps. Notre sensibilité vibratoire à la lumière nous rend capables de recevoir seulement une faible fraction des vibrations lumineuses existantes. Notre sensibilité vibratoire au son ne nous rapporte qu’une brève octave, pour ainsi dire, du vaste clavier de sens de l’univers. Un sifflet, acheté pour quelques francs au bazar, rappellera notre chien, mais nous ne l’entendrons pas, parce que sa fréquence vibratoire est au-delà de la limite extrême de notre ouïe. Quantité d’autres animaux, beaucoup d’oiseaux et d’insectes, ont, quant à la portée, des sens de la vue , de l’ouïe, de l’odorat différents des nôtres; en conséquence, leur univers contient beaucoup de choses que nous ne percevons pas et ne pouvons percevoir.
       Un être qui réfléchit s’étonne de ce curieux spectacle : l’homme, l’homme si fier, dépassé par les animaux, des oiseaux et des insectes, et par les instruments mêmes que son ingéniosité a su créer, quand il s’agit de la perception de la réalité; et il commence à s’interroger sur la possibilité de voir par lui-même quelque chose de la vaste  invisibilité… Supposons par exemple qu’il soit possible de dresser notre équipement sensoriel ou de l’améliorer de telle sorte que notre sensibilité à la lumière ou au son soit, ne fût-ce que légèrement, accrue : n’aurions-nous pas alors conscience de beaucoup d’objets que nous ignorions antérieurement? Ou supposons que quelques personnes autour de nous soient nées avec une portée sensorielle quelque peu plus grande : ne serait-il pas naturel pour ces personnes de voir et d’entendre ce que nous ne voyons et n’entendons pas? Ne leur serait-il pas possible d’entendre à distance comme si elles étaient dotées intérieurement d’un appareil récepteur de radio, ou de voir à distance, comme si elles portaient un écran de télévision?
(…)
Jusqu’à présent, les laboratoires ont seulement démontré que la clairvoyance est un mode de perception possible. On n’a même pas encore effleuré le potentiel d’utilisation pratique, alors qu’il s’agit de quelque chose de considérable. Il est clair que si l’homme possède un moyen d’information qui ne dépend ni de ses yeux ni de ses oreilles; s’il lui est possible, dans certaines conditions, de « voir » ce qui se passe ailleurs dans l’espace sans se servir de ses yeux de chair et comme s’il était muni intérieurement d’un appareil de télévision, il est clair, dis-je, qu’il dispose alors d’un instrument nouveau et important pour acquérir des connaissances sur lui-même et sur son univers.
       Au cours des siècles, l’homme a fait de grandes choses. Sa force et son habileté lui ont permis de faire la conquête de l’espace et de soumettre la matière à sa volonté. Mais il demeure fragile et vulnérable en dépit de cette force et de cette ingéniosité; en dépit de ses conquêtes extérieures, il reste toujours impuissant et désorienté; en dépit des succès qu’il a remportés en matière d’art, de culture, de civilisation, il continue à se demander la signification et le but de la souffrance que lui et les siens endurent de la naissance à la mort. Il a pénétré au cœur de l’atome. Peut-être est-il à présent, grâce aux facultés de perception extra-sensorielle, sur le point de pénétrer au plus secret de lui-même. Peut-être lui sera-t-il donné, après tant de siècles de tâtonnements, de trouver des réponses scientifiquement satisfaisantes aux grandes énigmes fondamentales de son existence, les raisons de sa venue au monde et le pourquoi de ses douleurs.

Gina Cerminara (1914-1984)
De nombreuses demeures… (Adyar, 1984, réédition)
Many Mansions... (William Sloane Associates, 1950)

D’autres sélections à venir.

COMMENTAIRE

Gina Cerminara était Docteur en psychologie. Son livre constitue une brillante analyse de la réincarnation et du karma (basée sur les diagnostics d’Edgar Cayce obtenus par clairvoyance). Pas du tout nouvel-âge-gobe-tout; on a droit à de l’objectivité et à du questionnement de sa part.

On a quand même progressé depuis cette période, mais peut-être pas dans la bonne direction.

La clairvoyance (ou perception extrasensorielle) ça ne vous fait pas penser aux lunettes Google? Comme nous refusons de développer/redémarrer notre propre système de clairvoyance, qui en passant est gratuit, Google nous en vendra un… Hé, pas fou!

14 décembre 2013

Prouver ou réfuter la réincarnation

Nous avons emprunté toutes sortes d'identités et vécu plein d'expériences traumatisantes. Ça fait partie de l'exercice!

Par Drerhys
23 mars 2013 

L'étude de l'âme humaine (ontologie, métaphysique) se situerait entre la biologie et la psychologie sur l'organigramme de Tegmark. Les hypothèses et théories seraient constituées à partir de l'observation, non par l’expérience contrôlée. Pour que cela soit vraiment scientifique, les hypothèses et théories devraient acquérir une qualité prédictive. Les tests incluraient de nouvelles observations. Si les nouvelles observations étaient constantes et confirmaient la théorie sous-jacente, elles tiendraient la route. Si les nouvelles observations étaient contraires aux prédictions des hypothèses ou théories, elles seraient fausses.

De mémoire, j'ai noté les «cohérences» suivantes :

La plupart des cas rapportés viennent de gens qui ont vécu une mort traumatique lors de leur dernière vie

L’individu moyen peut se souvenir d’une ou deux vies antérieures (généralement assez spectaculaires) déjà ancrées dans l'enfance. Peut-être sous la forme d'un rêve récurrent, d’une fascination pour une certaine période de l'histoire, de pensées qui émergent de nulle part quand le mental est au «neutre»... Ils en parlent rarement, car ils trouvent cela obscur, mystérieux et en quelque sorte privé, mais pourtant ils se sentent soit troublés ou hantés par cette «chose»... Un grand nombre de «débutants» viennent sur ce site avec des histoires très dramatiques, ils pensent être devenus fous, pour finalement se rendre compte par que c'est une expérience répandue. C'est juste que les gens de nos cultures modernes ignorent ce dont il s'agit, alors, ils n'en parlent pas, et conséquemment, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive.

Je crois que c’est parce que ces histoires sont souvent reliées à la mort ou au drame, et que ce sont les choses les plus faciles à se rappeler des vies antérieures, exactement comme les événements de la vie actuelle, en «surbrillance» parce que ce sont des moments cruciaux. Si vous revisitez votre vie actuelle vous ne vous rappelez que des moments significatifs – votre premier baiser, votre mariage, vos premières funérailles, un moment qui a tout a changé... Vous ignorez les événements désagréables. En général, il est aussi plus facile de se rappeler d’un événement plus récent.

Il en va de même pour les souvenirs de vies antérieures. Il est plus facile de se rappeler d’une vie récente (sauf si elle a été particulièrement terne, bien sûr). Voilà pourquoi beaucoup de gens ne se souviennent que de leur dernière mort, surtout si elle a été dramatique.

La plupart des souvenirs (et de loin) sont racontés pas des enfants de 2 à 7 ans

Dans l'ensemble, les enfants en bas âge se rappellent de leurs vies antérieures très facilement et avec beaucoup d’acuité. Vers l’âge de 2 ans, ils commencent à parler de ce qu’ils pensent, ressentent et vivent. Parfois, ils parlent de leur plus récente vie antérieure (ou de la période entre les deux vies), dont ils se souviennent encore à ce stade de leur vie. Dans certaines cultures bouddhistes, hindoues, chez les Inuits et les autochtones, c’est considéré comme normal. En effet, bien souvent on se réjouit de retrouver une grand-mère bien-aimée, réincarnée chez le nouveau-né. Ce sont uniquement les «nouvelles» religions qui considèrent ce genre de chose avec suspicion et l’ignorent.

Ainsi, les parents de la culture occidentale moderne (s’ils ne tombent pas sur ce forum) necomprennent pas ce que l'enfant essaie de leur dire, ou peuvent le punir pour avoir menti, ou lui dire qu'il s'agit de son imagination, l’empêcher d’en parler, ou détruire sa capacité d’exercer cette faculté. Généralement vers l’âge de 7 ans les enfants auront tout oublié et cessé d’en parler. Ils vont à l'école et sont immergés dans la vie présente; voilà ce qui se passe dans notre culture occidentale. Mais il en va autrement dans les cultures qui voient la réincarnation comme une évidence de la vie. En plusieurs traditions anciennes (chinoise, japonaise, sibérienne et australienne) on communiquait avec les ancêtres pour chercher conseil. Personnellement, je pense que se rappeler ses vies antérieures dépend encore une fois de l’influence du milieu social, car à mon avis, il s’agit simplement d'une aptitude naturelle qui devrait être valorisée plutôt que réprimée chez les jeunes. Une grande sagesse ancienne est disponible, mais on la gaspille en ce moment.

Dans la plupart des cas, les souvenirs de vies antérieures ne persistent pas jusqu’à la vie adulte, il faut les récupérer par l’hypnose

Néanmoins, dans notre culture, un petit pourcentage de gens – peut-être 5 %, c’est difficile à dire – pour une raison ou une autre, se souviennent des visions de leur enfance. J’en suis. Je me souviens de certaines choses. J'ai également une très bonne mémoire 'normale', ce qui semble être un trait commun chez les gens qui exceptionnellement se souviennent. Ils se souviennent des numéros de téléphone facilement et n'ont pas oublié de nombreux détails de la vie présente depuis leur naissance, et même avant, en certains cas. Dans l'ensemble, ils sont intelligents, ont des dons musicaux ou apprennent facilement les langues. Je vois cela comme une aptitude naturelle qui n’a rien de «magique» ou de surnaturel. Personnellement, je ne prétends pas posséder de pouvoirs spéciaux ni quoi que ce soit d’autre. Je ne sais pas pourquoi je me rappelle ces choses. Je m’en rappelle, c’est tout. Je pense que certaines personnes ont simplement plus de mémoire que d'autres pour une quelconque raison qu’on ignore. Voilà tout. C'est un peu comme voir en couleurs quand tout le monde voit en noir et blanc. C’est difficile à expliquer, mais clair et évident pour soi.

Tous les cas étudiés incluent des exemples de gens qui connaissent des noms de personnes et de lieux sans rapport avec la vie actuelle

Dans la plupart des cas les gens rapportent des souvenirs/rêves différents de leurs rêves ordinaires, en nature et en intensité. Ces rêves sont souvent violents et, selon les expérienceurs, ils leur font revivre un traumatisme passé.

L’aspect souvent dramatique/traumatique de nombreux souvenirs/rêves «mettrait en évidence» des événements d'une vie particulière (comme la bande annonce d’un film par exemple). Je n'ai pas ce genre de souvenirs/rêves, bien que j'aie des rêves très animés et vivides. Pour ma part, ça m’apparaît plutôt comme des vies simultanées (parallèles) enfouies dans mon esprit plutôt que comme des souvenirs. J'ai tendance à retrouver ces choses à l’état de veille. Parfois, je vais utiliser l'autohypnose/méditation pour avoir plus de détails à propos d'un épisode, mais en fait il suffit de s’assoir tranquillement et de laisser flotter comme on le fait pour les souvenirs de la vie présente, comme ce mot sur le ‘bout de la langue' ou à la surface de votre mémoire, dans une boîte de rangement (si seulement vous pouviez vous souvenir où vous l’avez mise). Dans mon cas, c’est souvent quelque chose de ‘terrible’ qui se passe dans un costume d’époque.

https://www.facebook.com/reincarnationstoriespage?filter=3

http://www.reincarnationstories.org/content/proving-or-disproving-reincarnation#sthash.BbzqEw1w.dpuf

[Traduction/adaptation maison]